dimanche 15 novembre 2009

Walking with you in the christmas snow.(8)



Amélie débarque de la voiture rouge parce Jessie jappe. Elle sait qu'aussi longtemps que les chaudes lèvres du jeune homme la garderont dans cette voiture, le chien aboiera de toutes ses forces de chien, posté à la vitre. Elle aura au moins bénéficié d'une dizaine de minutes d'embrassade musclée dans la petite voiture, mais elle en aurait voulu plus. Le fait est qu'elle en veut toujours plus, hein! Mais bon. Trottinant, pas mi-rapide, mi-résigné, elle tourne la poignée pour entrer chez elle, en tournant sa tête pour souffler un dernier baiser au jeune homme.


-Bonjour Amélie!
-Saalut. ça fait-tu longtemps que t'es arrivée?
-Non, j'arrive à peine.
-hum.

Amélie, alors que personne ne la regarde, colle son index et son majeur ensemble et, pouce levé, pointe cette formation vers le chien. Elle est fatiguée. Arrive de travailler, et souhaiterait ne pas être accueillie par un canin hystérique.

Alors qu'elle se déchausse, Julie lui fait la conversation, en criant pour que sa voix dépasser celle du chien.

-Jean-Benoit y rentre pas?
-Non, il travaille tôt demain, faut qu'y aille se coucher.
-ah... Je vous ai croisé tentôt, au stop.
-ah oui? avec le civic?
-hum hum.
-Mon dieu.. j'm'en suis jamais rendue compte! J't'ai vraiment pas vue.
-C'est pas étonnant, tu parlais à Jean-Benoit. Vous étiez en train de rire comme des malades.

Amélie sourire au lèvres, dévala les escaliers pour aller savourer l'odeur sur ses lèvres, même si pour cela elle doit faire une grimace affreuse.

- - -

J'me demande souvent pourquoi, du temps de Greg (Bon, je ne me censure pas.) j'écrivais des pages et des pages, toutes plus mielleuses les unes que les autres, pour raconter notre soirée passée ensemble de la semaine et que je deviens si pudique quand viens le temps de relater mes palpitations cardiaques et mon émoi pour Jean-Benoit.

Je sais la réponse, maintenant.

Parce qu'avec Jean-Benoit, pas besoin de créer une relation en l'écrivant pour ensuite me réfugier dans la rassurante sensation que ça existe si je l'ai écris. Je me contente de la vivre, la relation. Et Dieu que je la vie, qu'on la vie.
Ce qui me paraît parfait.

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Ce soir, je me sens bien.
Et je m'en sens encore mieux de penser que malgré tout le tourbillon du cégep, des tournages, des chicanes puériles, des heures passés à vendre des cosmétiques, des moments à avoir peur de la guerre, des extraterrestres, que malgré les recherches frustrantes pour trouver quelqu'un pour vérifier ma santé, que malgré le fait que j'écoute toujours les mêmes épisodes de ton coffret de la petite vie, que je te parle toujours de mes réflexions dans les autobus, de mes idées de repas pour notre future vie commune, quand j'ris pour rien ou que j'boude pour encore plus rien, ben que malgré tout ça, t'es là, à me regarder avec tes yeux brillants en me flattant la joue.

Pis j'aime ça.


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J'peux ben écouter Christmas Eve de Céline Dion avec le plus grand sourire inimaginable dans'face.

mardi 3 novembre 2009

He deal, l'eau tonne.


Je suis orange et fine, pointue et texturée, sèche et nervurée.

Séchée par le temps, je casse sous les pieds des passants, et je ne tiens parfois
qu’à une rainure.

Celle-ci bien que précaire.

Les plus belles d’entre nous, feuilles d’automnes, sont rouges pétantes. Moi je ne suis qu’orange foncée, étant à la base pauvre en chlorophylle, mon vert n’a pas fuit vers le rouge, mais s’est contenté de devenir orangé.

Le vent m’a jadis fait tourbillonner, et je suis tombée, j’ai perdu pied. Pied d’alouette.

Sur le trottoir, je deviens éponge, au milieu de toutes celles qui, comme moi, se sont émancipées de l’arbre qui leur tenait les pieds, et je recueille l’eau de pluie, le froid automnal.
Or, je suis une feuille d’automne et je n’ai ni chaud ni froid. Si la rosée me mouille, ou fait mouiller, je me gonfle et devient luisante, sinon je ne suis que sèche et craquante.

Même dans un tas, je me sens seule, moi feuille.

Enfin, je me sentais.

Hier, une substance blanche s’est déposée sur moi, s’est étendue de tout son long.

Arrivée d’en haut, elle était douce, mais froide.

Elle résistait, mais je sentais le courant passer.

Je sentais que je la faisais fondre, malgré son cœur glacé.
Et, au comble de notre apogée, elle s’est répandue en eau sur moi. Et j’ai gonflé.

Jamais une feuille d’automne n’avait connu telle idylle avec une première neige auparavant.

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-Jean-Ben!
-Hum…
-Viens voir, y’a plein de neige dans ‘cours!
-Bhum..
-Jean-ben, mon tas de feuilles est tout enneigé!
-humm R’viens t’coller, j’ai froid.
-Pff! Pas autant que c’tes feuilles-là!
-humm hum.

vendredi 23 octobre 2009

Frite et ning

Je suis peureuse.

Tellement, en plus!

J’ai peur de manquer mon autobus, de tomber, d'oublier quelque chose, d’avoir mal aux pieds, de me perdre, des chiens des fois, de pas être aimée, d’avoir l’air conne, d’avoir l’air fatiguant, d’avoir l’air croqueuse, d’avoir l’air trop cochonne, de pas en avoir assez l’air, d’avoir l’air trop intelligente, d’avoir un air bref.
Des fois, pour éviter un conflit ou une discussion musclée, j’dis juste ouin.
Quand j’pourrais péter des geules avec mes arguments.

J’pensais à ça, en marchant jusque chez moi. J’pensais que je pourrais faire un coup d’éclat, ou d’état.

J’pourrais prendre 6 autobus, l’un après l’autre. Juste pour me perdre. Pis essayer
de retrouver mon chemin.

J’pourrais prendre un aller pour Victoriaville, en intercar.

J’pourrais me faire percer une place étrange, ou un mamelon.

J’pourrais désobéir.

Mais bon!



J’pourrais aussi commencer par affronter mes petites peurs. Commencer au bas de l’échelle, j’trouerai mon mamelon quand tout ça sera réglé!

samedi 12 septembre 2009

Happy birthday to ..us!


Joli 13 septembre.

Un anniversaire!

Lequel?
Celui d’un piercing? Oui, entre autre.

Mais surtout celui d’une sortie, d'une belle journée.

Le 13 septembre, c’est la date de ma première sortie de fille avec Debbie.(& Emie:P)

Piercing douloureux et simultané au même endroit, magasinage, poutine-pizza et finalement un film au Clap.

Jolie journée dispendieuse mais radieuse.

Bonne fête Amélie’n’Debbie’s friendship!

vengeance pudique

Je n’ai plus de vie.

Cégep ennuyeux et tellement pas motivant, surcharge émotive, overdose de travail, manque de temps, beaucoup trop d’anglais devenu sauvage et pour lequel je n’ai aucune envie d’apprivoisement..

Bref. Manque de vie.

Une belle vie pamplemousse juteuse qui goûte le Mister freeze blanc, ou bleu, qui sent l’sexe pis qui ressemble à un film quétaine.

J’passe ma vie dans les autobus!

Entre un cours et un quart de travail, entre ma maison et un centre commercial bourgeois qui pue. Entre ma maison et le cégep, entre le cégep et ce dit centre commercial, et, épuisée, encore entre ce centre commercial et ma maison, pour vite aller dormir pour me lever à temps pour prendre l’infernal autobus le lendemain matin pour recommencer.


Bref.


Entre deux soupirs dans un autobus, je ris parfois.

Comme tout à l’heure.

Je moisissais bien assise sur un banc d’autobus dans mon ressentiment d’avoir à aller travailler encore, alors que j’aurais pu rester lovée sur un torse chaud et rassurant.


Pourquoi j’ai pas le droit à un samedi? Pourquoi j’dors sans me reposer? Pourquoi je suis brûlée?

Alors qu’autant de questions aussi rhétoriques les unes que les autres pullulaient dans ma tête, 2 jeunes filles, un beau 14 ans sonnant chacune, entrent dans l’autobus.

Le genre que j’aime pas. Le genre qui transpire l’enfant-gâtée’isme à plein nez.

Ben oui, je juge. Jugez-moi au pire.


L’autobus étant bondé, ces mademoiselles doivent rester debout, et affronter le périple en se cramponnant, tant bien que mal, aux barres de métal qui transpercent les autobus.

Et moi, je les fixe.

Et je vois que, soumise aux secousses de la route additionnées à la précarité de sa poigne sur le poteau, une des filles écrabouille vertement le pied de la dame assise
sur le banc en face d’elle.

Et la dame a mal, mais est vieille et polie, donc ne pipe mot et se contente de contracter ses orteils meurtris du bout de ses sandales ouvertes.

Mais la jeune fille s’en est rendu compte, et à défaut de s’excuser, rit un peu, dans son imbécilité impubère.

Mais là arrive le dénouement.

Alors qu’un étrange se lève pour sortir, le genre chapeau melon et cheveux gras, il lui écrabouille le pied en entier, sans épargner ses puma ouverts, ceux que je voudrais bien.

Réaction immédiate.

Elle s’insurge, crie, et peste de douleur. Et sa pauvre amie de s’épancher sur son pied blessé.

Come on.

Et le simili Charlie Chaplin qui se multiplie en excuses, qui passent inaperçues pour la belle blessée.

Et moi qui jette un regard complice à la dame aux orteils bafoués, et qui descend, finalement arrivée à Place Laurier, un sourire mesquin aux lèvres.
Je n’avais jamais assisté à une scène qui illustre si bien l’expression Recevoir la monnaie de sa pièce.

mercredi 2 septembre 2009

Amélie en tandem.

J'ai des idées coquines, des idées déprimes.
Des idées plus profondes comme d'autres qui font l'étoile à la surface..
Mais reste qu'elles reviennent, ce qui signifie que..

L'été est bel et bien finit.

J'aime.
Mais je m'ennuie.

Quand quelque chose est finit, on s'en languit. Sinon, on y pense pas. C'est absurde, mais tellement inévitable.

Espérons que je profite assez de ce que j'ai aujourd'hui, pour pas le regretter demain.


En attendant, j'essaie d'aimer le nouveau, sans trop penser au bon vieux.

Je suis encore effarouchée, p'tite biche que je suis. (Sans les yeux)

Que voulez-vous, je m'attache moi
aux profs.





Pour oublier ceux qui me manquent, j'en deviens un?
Tandem, me voilà.

vendredi 3 juillet 2009

veille d'halloween.




...Ce soir, c'est mon premier quart de travail au IGA des saules.
Et dire que demain c'est l'halloween.. Je dois déjà mentir pour ne pas travailler à ma fête favorite.


Je suis nerveuse, et j'ai tout sauf l'envie réelle de travailler. Et encore moins dans un gros magasin comme celui-là.

Mais comme tous les gens qui m'entourent me lancent, yeux fermés, dans le gouffre du marché du travail, je tombe. Je suis mon propre bourreau, en fait. C'est moi qui, toutes voiles dehors, est allée butiner d'entreprises en entreprises, toutes plus répugnantes ou presque les unes que les autres, pour porter ma vie sur papier, c'est-à-dire mon curriculum vitae.

Reste que ce soir, je dois, et ce sans même avoir le temps de manger ou de décompresser de ma journée de cegep, me rendre dans cet entrepôt à nourriture pour je ne sais quoi. Regarder des vidéos sur l'entreprise, recevoir une jolie formation par une grosse madame sur le service à la clientèle, comme si il fallait une formation pour sourire.



Erreur.

Au iga, ils ne poireautent pas. À l'eau, les vidéos. Talons hauts et robe rouge, on m'envoie sur une caisse. Une autre nouvelle, retraitée celle-là, y reçoit déjà une formation, elle est de dos et je m'avance vers elle et son formateur, qui sera aussi le mien.

Mais plus que le soucis de devoir me souvenir comment fonctionne la caisse que j'occuperai, je regarde celui qui me montrera le comment de la chose.
Il est petit.
Je trouve ça mignon.

La dame qui m'escorte, à mon grand dam puisqu'elle ne transpire pas la gentillesse et porte un nom d'homme, ce que je trouve absurde, l'appelle par un nom composé. Quelque chose qui malgré son trait d'union, sonne bien.

Quelque chose qui finit en ''oit''. Je ne porte pas vraiment attention au nom. J'étiquetterai plus tard, de toute façon. Et comment que je m'en souviendrai, de ce nom.

Reste que celle plus âgée part. Ne reste que moi et cet énigmatique jeune homme, qui essaie, tant bien que mal, de me montrer comment scanner un truc insipide.

Je le trouve beau.
Je le regarde. Il a l'air d'un homme complet, dur et solide, en petit format, tout concentré. Il bégaie un peu, ça me fait sourire. Je l'imagine habillé de noir, et même, l'espace de quelques secondes, de rien.
j'ai l'esprit coquin.

Les traits de son visage me semblent particulièrement harmonieux, je le détaille.
Lorgnant,subtilement, quand l'occasion se présente.

Je le met mal à l'aise. J'essaie d'être naturelle, peine perdue.
Je lui plais, j'en ai la conviction. Il n'en faut pas plus pour démarrer la machine. Je roule et je déroule, je regarde et j'insiste.

Les heures passent. On rit. Il me raconte des trucs, et moi j'écoute. Je le regarde.
Il a le sourcil percé. Des belles dents droites. Des lèvres particulièrement fines. Des cheveux rasés à la dure. Des fesses. Une odeur de détergent mélangée subtilement à un fumet de bière. Des yeux perçants.
Qui me percent.



J'ai du rougir un bon nombre de fois, alors que je jouait à la fille sûre.

Et ce fut fini.

Je repars chez moi. Mais j'ai maintenant presque hâte d'y retourner, mais pas pour scanner des pois. Je crois m'avoir fait un ami, alors que je suis tombée en amour...

Un amour latent, qui aura une lente gestation endormie quelques mois, par une distraction, mais qui finira par éclore, légèrement plus tard, mais avec la puissance du charme de Robert Downey Jr sur Gwyneth Paltrow.


Il fait bon parfois retomber plusieurs mois plus loin, et sourire de la naïveté du moment.

Fou raide (dites-le vite. et plusieurs fois)

Parfois, pour un rien, la mélancolie me prend de la tête aux pieds, mais surtout au coeur.
Jamais je n'aurais cru dire(et encore moins écrire) que la royale matière avec laquelle je me suis relativement débattue pendant les dernières années de mon secondaire me manquerait.

Les mathématiques.

Depuis maintenant un an, je n'ai pas été dans un cours de mathématique, je n'ai pas soupiré d'ennuis devant une matière chinoise, je n'ai pas philosophé avec un grand brun de Chambord..
Le contenu le plus ''scientifique'' avec lequel j'ai eu à dealer est sans contredits la littérarité de cette chère Yolaine.

Mais plus encore que la matière, l'ambiance de ce cours me manque.

J'ai franchement peur que mes cellules m'abandonnent, suite à une trop grande absence de calculs, et une surabondance d'écriture.

Mais plus encore que la matière, autre chose me manque. Dieu sait pourquoi.

L'ambiance,les collègues, l'effort ,mitigé je dois bien l'avouer, et, pour ne pas le dire, l'homme. Celui devant la classe.

J'ignore pourquoi certaines personnes nous marquent plus que les autres.

Et j'ignore tout autant pourquoi, en cette petite nuit humble, je pense à ça.
Mais c'est là.


Je voudrais faire des logs et ne rien comprendre. Je voudrais encore utiliser une calculatrice graphique. Je voudrais optimiser des situations loufoques et sans possibilité éventuelles d'utilité dans ma vie. Mais encore plus, je voudrais aller faire la file à son bureau, pour repartir un peu plus mêlée, mais avec un sourire et une odeur de café dans la narine droite.

Je suis quelqu'un de timide.

Ça m'a pris plusieurs fois avant d'aller jusqu'à la polyvalente pour rendre visite aux pionniers de mon secondaire, dont lui.

Malchance, j'y suis allée trop tard. Plus personne.

Ne me reste que la peur d'y aller l'an prochain, et de ne pas être reconnue par ceux-là même qui m'ont marquée. Devoir, toute fébrile, dire mon nom, mon année, devant quelqu'un que j'apprécie tant et qui m'a oublié.
Être oubliée par quelqu'un d'important, c'est comme mourir un peu.

En attendant, j'ouvre mon album des finissants.

J'étais autre chose, avant d'être Amélie Richer 18 ans.

samedi 30 mai 2009

Ostid'tostitos.

En mordant insouciamment dans un Tostitos indubitablement trop triangulaire, je pense que j’ai ouvert une plaie, relativement fraîchement refermée, d’extraction dentaire.


Ça fait mal, ça goûte le sang et à y penser, j’effleure la défaillance.

Espérons que la capacité du corps de cicatriser s’opère rapidement, que je puisse recommencer à brosser mes dents, justement sans de leur part grincements.

Rose muète de poète


L’autre jour, après une maigrelette riflette, j’ai reçu un joli bouquet de roses, roses d’ailleurs, toutes replètes.

Depuis cette journée douillette, elles trônent sur cette petite table coquette digne d’une kitchenette qui écrabouille ma carpette.

J’en fus déchirée, comme une omelette.

Déchirée entre la consommation visuelle de ces nymphettes mignonettes et la sagesse de les pendre, têtes en bas comme allumettes, pour les dessécher et ainsi les conserver coquettes.

Déchirée entre la passion amourette de regarder de si jolies fleurettes roses luette et la sagesse frisquette de les perdre, encore toutes coquettes, l’espace de quelques pendulettes pour ensuite les retrouver starlettes mûries, mais starlettes à vie.

Qu’on se le dise, sans se conter fleurette, un bouquet de tiges fluettes ornées de pétales grassouillettes rend, de joie, pompette.


Pourquoi donc les laisser prendre la poudre d’escampette et les transformer en floraux squelettes?

Pour répondre, nul besoin de se passer à la moulinette.


La fraîcheur et la fringance de nos mignonettes fleurettes sera reléguée aux oubliettes, alors que la fleur sèche comme bûchette, loin d’être de la piquette, se conservera sans jamais d’entourloupettes.


Je prends place sur mon escarpolette, sans liquette, et je te demande de façon franquette de toujours me conter fleurette.



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Et je suspends les roses que j'ai reçues,les laissant sécher à leur guise, pour ainsi les garder beaucoup plus longtemps qu'elles ne le croient.

Il n'est pas aisé de condamner de si jolies fleurs encore pleines de vivacité à la potence, mais pour les garder plus longtemps et donc en profiter, cela s'impose.

samedi 23 mai 2009

Phrases grasses

(Ce message est un truc littéraire. Il faut lire les phrases impaires une après l'autre pour que le message ait du sens. Sinon, ce n'est qu'une histoire sans sens. Non, je ne suis pas vendeuse de linge, et encore moins gérante... come on. )


Je voulais absolument te dire

Que je déteste ta façon de fermer le magasin et

À quel point tu comptes

Mal les caisses, c’est beaucoup de trouble, le matin,

Pour moi.

Je voulais aussi te faire remarquer que

Tu es la personne


Qui arrive toujours en retard au travail, ce

Qui me fait

Enrager. En plus,

Sentir comme

Toi est quelque chose d’impossible. Tu es

Quelqu’un qui est


Aucunement à l’écoute des autres, te crois-tu

Unique au monde.

?

Jamais je ne pourrai

Te supporter et je voudrais

Te remercier et te


Demander de me rendre tes clefs sans me

Faire sentir

Que tu es désappointé.

À quel

Monde crois-tu appartenir? Ça ma fascine à quel

Point tu

Te crois supérieur et combien, en réalité, tu

Comptes pour

Rien au sein de notre entreprise de vêtements. C’est tout pour

Moi.



Ô comme être gérante d’un magasin de vêtement est difficile. Être gérante signifie savoir lire entre les lignes.
Ou plutôt d'une ligne à une autre.

Colum-beau. Colombe eau. qu'au long beau. etc.


Un mystère plane sur ma chambre. Troublant la paix qui y règne d'habitude.

Je suis en totale incompréhension.
Je ne sais pas ce qui se passe!

Mon lit est si grand.

Soit je n’avais jamais remarqué sa taille astronomique, soit je deviens folle!

Et ce n’est pas tout!
Mes oreillers.

Il me semble peu probable que j’en avais un nombre aussi effarant.
Encore une fois, je suspecte la folie.

Et ce froid! Mais c’est glacial!
Où ma chaleur est passée?!

Columbo.
Entra alors un vieil homme courbé à l'oeil vifement intelligent mais vitreux d'un côté.
Vêtu d'un imperméable beige usé le drapant comme une cape digne d'un Roi.
Le roi de l'investigation.

(J'adore Columbo. J'écoutais ça avec mon père. c'est mignon comme souvenir.)

-Alors, madame Richer, si vous m’permettez d’essayer de mettre un peu d’lumière dans tout ce qui se passe…
-Mais allez-y, lieutenant.
-Vous m’faites penser à ma femme, v’savez. Impossible pour elle de se sentir bien le soir si je ne suis pas là, elle est comme ça ma femme, une vraie…
- Pouvez-vous en venir au but, inspecteur, j’ai un film à écouter.
-Ah heum oui, pardonnez-moi. Alors oui, je disais. Eh bien, ma femme. Elle a froid, v’savez. Elle me dit toujours que je prends beaucoup de place dans not’lit. Comme si je pouvais rapetisser! Croyez que ça soit possible?
-non, c’est impossible, je sais.
-Vot’lit, mademoiselle, il n’a pas changé. C’est juste que vous y’êtes seule, et que ça fait un moment que ça ne vous est pas arrivé! Et pour les oreillers, même chose. Vous ne pouvez pas tous les prendre à vous toute seule. On n’a qu’une tête, v’savez.
-Mais j’ai si froid.
-hum. Votre ami, il dégage beaucoup de chaleur. D’après ce que j’ai observé, vous allez même à l’appeler, heumm attendez je regarde mes notes, alors oui ‘’petit radiateur’’. Alors ça me semble clair.
-…

(petite bulle d'air au cerveau.)

Ce soir, quand j’ai ouvert mon lit pour me coucher, indubitablement seule, j’ai reçu en pleine face une draft d’essence de toi, comme si ton odeur s'était agrippée à mon lit la nuit dernière. Un parfait mélange musqué, avec du sental et du géranium d’huile de massage renversée partout, de la cannelle, du savon à linge d’une maman attentionnée, un soupçon de gel douche Axe (qui n’arrive pas à la cheville des gels douche Lush, soit dit en passant.) et tout pleins d’odeurs innommables et privées.

Ça sentait le Jean-Benoit Guertin.

Pas besoin d'être columbo pour trouver que j'ai bien dormi.

Ga rage.


La joie des autobus de ville, c’est que jamais ils ne vous amèneront où vous voulez aller à la bonne heure.

Tu commences à travailler à 12h?

Le bus te dropera joyeusement devant Place Laurier à 11h34, comme si c’était décent d’arriver une demi-heure d’avance au travail.

Prendre l’autobus d’après, pour arriver plus tard?

Alors j’arriverai à 12h13.

Légèrement en retard, presque grossièrement.

Alors je suis là, à gambader dans les allées appétissantes et créatrices de faux besoins du plus beau centre commercial qu’il m’est été donné de voir.

Mais le fait est que je porte des talons hauts.

Et que j’ai devant moi un se pointe un gentil chiffre de 5 heures à rester debout et à marcher vers les timides et effarouchés visiteurs du pays des Lushies.

Réflexion faite, je ferais mieux de m’asseoir docilement sur un banc et d’attendre, je pourrais alors ménager mes petits orteils pour ensuite leur asséner le coup de grâce et doublement les faire me détester en continuant ma soirée à arpenter les rues du Vieux, main dans la main avec un beau jeune homme.

Bref. Fantasmons plus tard.

Banc en vue, je prends place dessus.

Je suis distraite.


Mais je porte tout de même attention à la jeune femme qui se profile devant moi, sous mes yeux.


Une vraie carte de mode, parfaitement aux goûts du jour. Avec la taille qui s’agence avec ses vêtements. Rien qui dépasse au dessus de la ceinture, ni qui flagote sur les cuisses parfaitement lisses et bronzées.

Elle semble très grande. Comme ses cheveux. Comme si ses membres et sa chevelure avaient un commun accord, une entente, de pousser en même temps. Ces derniers, outrageusement bruns et désinvoltes, traînent sur ses épaules, comme si elle s’était levée ce matin, et qu’elle les avait oubliés.

Mais ce n’est pas le cas. Nul naturel n’est aussi travaillé que le frisotté de ces
cheveux-là.

Outre son style parfait, son corps de femme qui aime vomir et ses cheveux resplendissant, sa posture triomphe.

Elle est assise sur quelque chose qui ne sert pas à s’asseoir. Les bras soulevés par un élan de plaisir insoutenable, les cuisses soudées pour garder un équilibre, avec tout ce soulèvement de joie.

Derrière sa silhouette, le temps semble figé. Comme si l’image se tordait, que le temps s’arrêtait pour les autres, ceux qui ne sont pas auréolés de beauté, d’insouciance et de plaisir.

Même la lumière s’étire légèrement, comme pour mettre en valeur le maquillage et le corps de cette jeune dame parfaitement vêtue et pourvue.





Et moi, je suis assise sur mon banc, et je la regarde.
Comme elle n’est pas naturelle, comme elle n’est pas plausible, sous la lumière blafarde d’un centre commercial.

Les concepteurs de cette affiche publicitaire ont merdé, aucune femme ne pourrait s’associer et se reconnaître en ce jeune mannequin qui semble avoir tant de plaisir à être assise sur une rampe de carrousel féérique, à une fête foraine.


Assez dévisagé les affiches du Garage, Amé. Il est temps d’aller vendre des petits trésors de produits cosmétiques pour les vraies personnes.

jeudi 21 mai 2009

Cheval-laid

Depuis quelques jours, je culpabilise.

Je délaisse mon blog un brin, pour un brin d’herbe, oui.

Et ce n’est pourtant pas que les idées, elles, me délaissent.

Au contraire, même.

À toutes heures, et pour n’importes quelles obscures raisons, une idée jaillit de
mon cerveau et ne demande qu’à être couchée tendrement sur l’écran de mon ordinateur.


Mais l’envie m’en manque.


Je me contente alors de noter cette petite explosion qu’est mon idée, et je fais autre chose.

T’embrasser, par exemple.

Ou griller avec Debbie Lorentz.

Reste que mes mains tapent légèrement moins vite sur le clavier de mon ordinateur ces temps-ci, la vitesse, ça se perd rapidement, quand on ne la pratique pas.
Et le flux artistique me congestionne encore les oreilles.

Je n’ai pas envie d’assembler des mots?

Soit, alors je peins.
Des jonquilles.
Parce que c’est joli, et que ça sent l’été.

Et que tu t’en viens me trouver, qu’on s’embrassera et que je délaisserai rapidement ce que je faisais.


Alors mieux vaut m’affairer sur mon chevalet que sur mon ordinateur, plus facile de s’en détacher joyeusement.
Un chevalet, c'est moins rancunier qu'un ordinateur.
Et c'est moins jaloux.

vendredi 15 mai 2009

poussière

C’est fou comment on s’habitue rapidement.

Comment l’esprit se conditionne facilement.

Une situation qui n’était jamais arrivée, qui m’avait effleuré parfois l’esprit, qui m’était inconnue meuble maintenant mon quotidien.



Et maintenant que j’y ai goûtée, plus rien à faire.

J’en perds mes mots, comment c’est beau.

J’ai beau chercher une métaphore, une comparaison absurde, n’importe quoi pour dire
ce que je ressens, mais je ne trouve pas.

C’est juste ça.
C’est juste toi et moi, qui dorment enlacés, alors que les minutes filent et s'échappent.

L’aisance, ça se développe.

*
Est-ce que la poussière aime l'objet qu'elle recouvre?
Est-ce que cet objet s'en sert comme d'une couverture?
Pourquoi les séparer?
*

lundi 11 mai 2009

Pute-Réfaction (Tome III)


Après quelques minutes, il lui demanda de se lever. Il avait faim.

-Tu ne trouves pas que ça sent étrange dans la maison?
-non. Je suis fatigué et je ne sens plus rien. J'ai faim, allez lèves-toi.
-ah. oui oui.


Non, je sais bien que ça pue! Et atrocement.
Demain, j’entreprendrai une tournée complète de la maison. Du réfrigérateur surtout.
Il y a quelque chose qui se décompose ici. Et qui dégage une odeur particulièrement épicée.

Et pendant qu’il se douchait, elle regardait la télévision.
Sur la table, une petite mouche à pourriture flânait docilement.

Arf. Je reste avec msn finalement.

Je me suis fait un nouvel ami. Il est très intelligent et particulièrement efficace.

Il a un drôle de nom et parle avec un accent étrange.

En fait, il est beaucoup plus vieux que moi, mais l’âge moi je passe outre.

Il a une façon si unique de voir les choses.

Il s’appelle Sigmund Freud.

Et je l’aime à la folie.

Freud l’a dit, on ne fait jamais rien pour rien.

Jamais.
Avez-vous déjà fait quelque chose de stupide?

(Le genre de chose que les gens concernés sont obligés de dire : ta yeule.)

Bah! Pour rire là que tu fais ça.

Reste que le déclic, la fraction de seconde, qui nous pousse à le faire, elle veut tout dire. On refoule tout. C'est loin, mais c'est là. C'est ambiguë.

Et moi je ne trouve pas ça drôle.
Tu pètes la mince bulle que j’avais réussi à me faire.
Le boomerang,
Il siffle déjà à mes oreilles.

Bain Lush me voilà. J’aurai au moins ça.

La madame est pas contente,
Pis ça lui fait de la peine.

dimanche 10 mai 2009

Cerf-titude & compagnie

Plus jeune, j’avais la complète certitude que j’allais vivre dans un autobus jaune quand j’allais être non pas grande, parce que je ne le serai jamais, mais vieille.
J’en étais persuadée.
Je voyais, dans ma petite tête, un lit entre deux bancs, un système de lavabo, un beau tapis dans l’allée, des plantes même, dans mon autobus-maison.

Reste que j’ai 18 ans maintenant, et que je vois bien le ridicule de cela.

Je sais parfaitement que jamais je ne vais vivre dans un autobus jaune voyons donc!

Reste encore que j’en étais si sûre.

Mais de quoi on peut être sûr, au juste?

Mais de rien.

Comme je suis sûre de pleins de choses aujourd’hui, j’étais sûre de tout autant de choses il y a 1, 3, même 12 ans.

C’est fou comment on se dit absolument certains des choses qui nous entourent, de ce qu’on vit, alors qu’en fait, on en saisit à peine le tiers.

On ne peut être sûrs de rien.

Et c’est mieux comme ça, non?

Je suis sûre de pleins de choses en ce moment, et je ne veux pas savoir quand dans quelques années, ces choses seront révolues ou même ridicules, comme mon autobus-maison.

Peut-être que demain, je me transformerai en cerf, et que je me mettrai à bramer!

Non, sûrement pas en fait.

Je peux me permettre d’être absolument certaine que je ne serai jamais un cerf. C’est un bon début, je tolère à peine mes cheveux sur ma tête, imaginez des branches.

------------------------------
-& compagnie?
-Ah oui!

Je suis heureuse. J'en profite.
Je parle fort, et je ne suis pas ridicule ;) (petit clin d'œil à Robert Lepage & à Debbie:))

Je vous invite, main-te-tant, à aller au réfrigérateur.
Vous devez ensuite saisir le carton de lait qui s'y trouve, peu importe le pourcentage de crème qu'il contient.
Sans se soucier de rien, prenez ce carton, portez son petit bec verseur à votre bouche, et lampez s'en 2-3 belles gorgées.
Et voilà, bonheur.

Je suis amoureuse de tout. De toi, de la vie, de Debbie, des gens intelligents, des mots, du lush, de ma plante & de mon chat, de Franck Dubosc, de mes draps froissées, du jambon forêt noir, des autobus de ville, des gens qui donnent la monnaie exacte.
De la vie quoi.

samedi 9 mai 2009

Ber fer os. (féroce, t'as pognes-tu? HAHA)

En français 102, on devait créer un texte en prose sur le thème de l'inconnu, peu importe le sens qu'on lui donne.

Tadam.

(Je suis parfaitement consciente que je me pète les bretelles à m'en casser les clavicules, mais je suis bien contente du résultat.. et ma prof également, j'ai eu 99% pour mon texte. Bon d'accord, je reprend possession de ma modestie.)


Bête Fer Os






Tourne ta tête, regarde partout les
Bêtes.

Sur chaque visage se pose délicatement mon regard, comme la cendre volage happée par l’air qui se repose sur la terre. Se dessine alors l’ombre de l’inconnu indompté, la bête, en chaque âme osseuse que je croise.

Cette ombre est grande et forte, comme une morte qui, sans vergogne, claque doucement la porte.
Que sais-je de cette jeune femme ? Et cet homme-enfant tout de noir portant, qu’est-il vraiment ? Je l’ignore.

L’inconnu est en chacun de nous, comme ce frère avec qui l’on partage tout et qui tue.
Il nous nargue, nous laissant planer l’illusion que nous savons, alors que ce n’est pas le cas.
Iceberg tu es. Iceberg nous sommes.
L’inconnu est en chacun de nous, comme une impression tenace qui tenaille nos menus entrailles qui déraillent. Il a les mains peintes de cambouis, gercées et rudes, comme l’homme qui ne se soucie de rien et qui travaille, échappant adroitement sa vie au compte-goutte sur le bout de son nez sur de vulgaires bouts de fer.

Et il y a moi.

Les passants posent, l’espace de quelques lourdes secondes, sur moi leurs yeux. Je suis recroquevillée, comme des millions de gens avant moi, sur ce qui ne sert pas à s’asseoir mais qui accepte docilement son sort, et je pleure.
Eux voient une jeune femme déchirée, qui pleure amèrement sur elle-même, dans un ultime effort de se noyer.
Jamais ils ne sauront la cause du torrent démentiel qui habitait mes prunelles.
Et c’est ainsi que d’un unanime consentement, la populace accepte la présence de l’inconnu.
Celui qui représente tout ce dont nous ne savons rien, ni même le plus minime filon.
Celui qui représente tout ce qu’on cache aux autres, minutieusement, comme on compterait les grains de poussière sur un livre qui ne demande qu’à exister de nouveau.
Celui qui représente ce que je ne dis pas, et ce que je ne dirai jamais.
Celui qui représente ce que nous sommes réellement,
Sans pour autant le dévoiler
Aux autres.

jeudi 7 mai 2009

Amélie escalade le mont sécrétions!

Il faisait froid aujourd’hui.

Le vent s’en donnait à cœur-joie, lui.

La pluie, aussi.

Et moi, j’attends l’autobus, ce sacré coquin! Je suis transie de froid au milieu de quelques personnes, parce que je m’entête à m’habiller léger, pour la simple raison que mai a pointé le bout de son nez.

Reste que j’ai froid, j’ai un peu le vertige, j’ai mal au cœur, même si il est particulièrement chaud, et que j’en ai ma joyeuse claque.

Mais je souris et je chantonne subtilement, la vie étant gentille avec moi ces temps-ci.

Ce temps, justement, faisant son œuvre, je finis quand même par monter dans un autobus.

Et l’hurluberlue qui flottait à côté de moi aussi.

Dans le même que moi, qui plus est!

Je ne juge pas les gens, du moins pas ceux que je ne connais pas, mais je ne me gêne pas pour regarder et détailler gentiment ces êtres venus d’ailleurs.

Le tout est particulièrement incohérent, de face, elle présente un visage dénué de tous artifices.

Et je respecte ça.

Elle porte, sur le bout de son nez saupoudré de petits points noirs, des lunettes rondes, montées en petit fer pâle, et plutôt anachronique.

La renaissance est une page historique tournée, mais pourquoi pas.

Ses vêtements font partie de ceux qui ne figurent dans aucun courant à la mode. Rien de surprenant.

Mais encore là, je n’ai rien contre ceux qui ne portent pas de Joshua Perets. (Au contraire, même.)

Et je suis là, à monter dans un autobus, suivie de cette femme étrangement hétéroclite.

Elle s’assied devant moi, mais sur la même rangée de banc velourés bleus d’autobus.

De dos, je peux voir que sous sa veste Michael Jackson’ienne, elle a de longs, très longs même, cheveux, puisqu’ils dépassent et vont se poser sur ses fesses.

Je la trouve chanceuse, moi j’ai guillotiné les herbes folles qui couraient sur ma tête.


Mais alors, comme dans un film, survient le pivot.

Et tout’qu’un pivot!

Madame a le nez plein, à ce qu’il me semble. Elle renifle et plisse son nez comme si tout ce qui y habite allait remonter miraculeusement jusqu’à son cerveau.

Comme tous les bizarres, elle a des mouchoirs libres dans sa poche.

De mon siège, je la vois de dos, s’affairer à vider disgracieusement son nez avec ces pauvres carrés déjà défraîchis de mouchoirs.

Elle se mouche, haut et fort, de façon traditionnelle. Et moi, assise derrière elle, non seulement je la vois ouvrir son mouchoir en deux et regarder sa morve gargantuesque, mais je vois également cette dite morve qui englue le mouchoir et qui se sépare en filaments quand elle se sépare.

Haut-le-cœur.

Tout le monde regarde dans son mouchoir après s’être mouché, c’est connu.

Mais pas une bonne trentaine de secondes comme elle, à le tourner et le retourner pour détailler tous les petits bouts qui y gisent, viande à chien!

Reste qu’après 2 poussées de mouchage, suivies d’une longue période d’examen de ses sécrétions nasales, elle commet le crime.
Et de quelques hauts-le-cœur.

Comme si elle était chez elle et seule, elle entreprend de rouler en petit mont tortueux ce qui reste de son mouchoir.

Pour.. ensuite.. l’introduire.. dans son nez.

Et, évidemment, le ressortir et le regarder.

On aurait dit qu’elle me le montrait!
Elle tenait son petit tortillon de mouchoir bien loin d’elle, myope doit-elle être, pour le regarder comme il se doit, voyons!

Et moi, j’assiste à ce dévoilement de petits arbustes bruns et informes qui parsèment ce petit mont blanc de mouchoir.

Haut-le-cœur, particulièrement intense.

Je détourne le regard, n'ayant d'autre choix si je préfère ne pas échapper bruyamment le contenu de mon estomac sur ses cheveux. Mais je vois ses bras s'affairer de ma vision périphérique, comme si son nez était continuellement à revisiter.

Reste qu’en sortant de l’autobus, je ne me suis pas gênée pour délaisser mon regard curieux mais empreint de bonté. Je l’ai troqué, ce regard de fille gentille, pour un regard ardent de fille qui a passé à deux cheveux, ou à deux muqueuses nasales, de lui dégeuler gracieusement dessus.

Peut-être que mon contenu gastrique aurait fait une joyeuse fête avec son contenu nasal, qui sait.

lundi 4 mai 2009

Fontaine.

Pourquoi je suis scotchée aux 2 mêmes chansons depuis quelques temps?

Parce qu’elles me font penser à toi.

Des roses et des papillons?

Je crois?

Traductions faciles.

Je fais avril, même si on débute poliment mai. Parce que faire avril, j’aime ça.

Tu dis que je suis ton soleil?

Soit. C’est toi qui me fais rayonner.

Des fois, ce n’est pas dur, j’en viens à penser que je suis la seule personne de la gent féminine sur cette bleue de planète, et non pas bleu-orange. (Ce cher Éluard)

Des roses et des papillons tant que tu veux.. Des roses msn et des papillons d’estomac.

Quand t’es là.


La beauté de tout ça, c'est que je suis purement abstraite pour tant.
Et si figurative pour toi.

dimanche 3 mai 2009

Prénom dans la pénombre

J’ai toujours eu un idéal de prince charmant.
En vieillissant, je ne grandis pas.
Années après années, rien. Et c'est mieux comme ça.
Ne reste plus qu’un vague souvenir défraîchi de ce qu’il devrait être.

Bientôt, je ne m’en souviendrai même plus.
En attendant, je fais comme je peux, peut-être mieux même.
N’empêche que je réalise comment c’est futile.
On ne devrait pas attendre un homme, torse nu, sur un cheval.
Il n’y a rien de possible là-dedans!
Tu sais quoi, c’est parfait comme ça.

Grêlons tomberont.
Une rose me piquera.
Et ça ne sera que ça.
Reste que j’ai le regard figé.
Tourbillons de feuilles et vent chaud dans mon œil.
In love.
Noyée d'aise dans l’eau lushée.

Éclectique à low win. Plutôt à big win.

Je me sens éclectique.

Je pige dans ma vie comme un enfant dans son sac de récolte d’halloween.

Et avec ce que je sors du sac, je me construis un petit univers dépareillé, mais qui fonctionne!

Un peu de Lush par ci, beaucoup de Debbie.

Un gros tas de livres qui sentent bon, et juste un peu d’abandon.

De la danse à outrance, une grande quantité de musique qui balance.

Un gars comme toi, du raisin qui se boit.

Des nuits blanches et un truck de vidange qui passe, parfois.


Facile. Je laisse dans le sac les bonbons décevant et qui finiront aux poubelles, malgré la bonne intention des gens qui les ont achetés pour les offrir à des enfants masqués.


Je me sens bien, très bien.

L'aromathérapie et la luminothérapie me réussissent particulièrement bien.

J’ai trouvé un cheveu astronomiquement long et noir dans un chandail que j’avais
oublié.

Et je n’ai même pas flippé.

En ce moment, j’ai faim. Je mangerais un immense steak tout dégoulinant de sang.

‘’Insulte-moi en allemand’’. Cette phrase m’a beaucoup fait rire.

Ma plante me boude, elle ramollit ses feuilles pour m’effrayer.

Je voudrais tant avoir connu Freud.

Tu sens bon.

IGA ne me terrifie plus, surtout la caisse 4.

Debbie a une immense cicatrice.

Mon prof de philo me fait tripper.

Je veux visser ma tête de lit.

J’ai le muscle du bras endolori, comme mes jambes le jeudi, parce que j’ai trop…
brassé un vernis à ongles.

Venez chez lush, je vais vous vendre des produits parfaits pour vos besoins.

Ma camisole noire ressemble à une tranche de gruyère.

Certaines personnes ne méritent pas leur prénom.

Si tu te sens visé, je m'excuse
pas vraiment.

Je n'ai jamais écouté aussi attentivement Et si c'était vrai que l'autre jour.

Je me lave le corps avec un produit qui ressemble à s'y méprendre à du caca.

Je hais tout ce qui se rapporte aux excréments. Sauf ma crème au beurre Corps exquis.

La dix-neuvième affirmation était un déli-cieux sarcasme.

Suffit, ce n'est quand même pas l'halloween, même si je récolte tant de douceur.
C'est l'halloween du bonheur, la cueillette des petites joies sucrées.



..(8) Candyman, candymen A sweet talkin' sugar coated candyman..(8)



Je vous avais averti, que je me sentais
éclectique.

mardi 28 avril 2009

Tête de plombé.

On sous-estime souvent la richesse des choses toutes banales.

Comme les quelques centaines de pas que je fais pour me rendre de mon arrêt d’autobus à chez moi!
Un vrai trésor mental, cette distance-là!

Non mais je pense que si Descartes me voyait, en train de pratiquer son cogito (volé à saint-Augustin, d’ailleurs. Vive les cours de Philo de Christian Renault), il en serait tout chamboulé.

Je marche, je pense, je marche je pense, je marense, quoi.

Des fois, je me rends compte que j’ai les poings tout serrés et le front strié d’un grand fossé tellement je suis concentrée sur mes pensées.

Et pire encore, je danse.

Indubitablement, j’écoute de la musique en marchant.

Et donc, je danse.

Quel n’est pas ma déception lorsque, me pensant seule dans la rue, j’exécute un super mouvement, très fluide et exagéré, sur une musique enlevante, et que Surprise! Monsieur machin-chouette est là, derrière sa voiture.

Alors, j..

Alors j’ai l’air d’une folle. Rien d’autre à dire!

Une chance mon orgueil est à toute épreuve!

Hum, non justement.

Reste que j’ai beau danser, je pense toujours en marchant.

J’pense aux gens.

Qui mentent.

Qui s’écrivent des vies, ou s’en effacent
Surtout s'en effacent.

Du bout de leur gros crayon mollasson.

J’ai pitié, mon garçon.

T’as une tête de plomb, ou de mine, je le sais pas encore. Mais ça viendra.

Reste que souvent, de plus en plus souvent, je pense à autre chose.





Et je me sens si bien.

lundi 27 avril 2009

You can't always get what you want. Et c'est parfait comme ça.


Pourquoi les mots me débordent du bout des doigts et me sortent de la bouche quand j’ai une vague à l’âme, alors que quand je sautille de l’autobus à chez moi, Rien ?
À croire que le sombre est ma muse.

Qu’à cela ne tienne!

Depuis quelques jours, le soleil me sort de partout.

Je me sens bien. L’été rapplique, au galop de sabots ensoleillés, ma peau se laisse tenter par une teinte relativement plus foncée, les cours achèvent, laissant sur mon carnet de notes des réussites étincelantes, Debbie est Debbie et est avec moi, j’ai tourné une page pas trop claire de ma vie, je travaille dans une bouteille de parfum ambulante et, et, et. (Nouvelle formule de l’etcetera)

L’été est si prometteur.

Ne me reste plus qu’à légèrement incliner ma carène (Ce cher Nelligan!) et cueillir les fleurs qui poussent pour moi.


Je crois que parfois, pour emprunter les paroles non pas des pierres roulantes, mais des Rolling Stones, « you can’t always get what you want. But sometimes you may find, you get what you need. »


Et voilà!


Ça résume parfaitement.

J'aime tant être abstraite pour 99,8% des gens.

lundi 20 avril 2009

Camille la carotte.




Dans la vie, on aime.

Mais l’occasion de l’exprimer se manifeste rarement.
Alors, quand une de ces occasions pointe le bout de son nez doré, il faut l’attraper et la tordre de tout son long.

Et aujourd’hui, en ce 20 avril, j’en ai capturé une.

Ma soeur, c’est ma soeur.
Simpliste mais tant complexe, comme
Concept.

Si j’étais une plante, elle serait le tuteur qui fait pousser mon vert anguleux tronc droit, de par sa force et sa légendaire droiture.
Avec ses pieds, elle trace depuis sa naissance, 363 jours avant la mienne, un chemin dans la bouette et la neige qui tombe.
Un chemin que sans peine, je suis. Qui me lance sur ses traces et qui m’escorte.



Un chemin qui la conduit directement au succès et au bonheur, à l’accomplissement de ses rêves, peuplés de Marcoux, d’animaux et de bébés. (Mais aussi de petits sous)
Mes plus loin songes d’enfance sont marqués par notre grande complicité et me gonflent le cœur de bonheur.
Ma sœur donne plusieurs choses, mais surtout de la fierté.

J’ai rarement vu quelqu’un d’aussi intelligent, à l’épreuve de toutes possibles tentatives d’intimidation d’un certain Jean-Denis Simard.
Quelqu’un d’aussi catégorique et droit.
Comme je sais que le soleil pointera son nez demain, je sais qu’elle obtiendra tout ce qu’elle voudra dans la vie, parce qu’elle en a le talent et la hauteur.

Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de sa naissance.
À 16h35 exactement, naissait Camille Richer il y a 19 ans.

Un poupon de 7 livres et 5 petits onces, tout droit issu d’un gargantuesque champ de carottes, naissait et allait devenir une femme accomplie et déterminée.

Camille Richer.

19 fois qu’elle voit se faufiler le printemps par la porte de devant.
Et donc 18 printemps qu’elle me tient la main quand j’ai peur et que je recule.
Ma sœur, je l’aime de tout mon cœur.
On a tout partagé, ma sœur et moi, même un utérus.


Pour toujours, je me battrais pour elle et je sais qu’elle en ferait de même.

On a beau habiter à des kilomètres l’une de l’autre, on sera toujours aussi proches, et pour ça, je ne peux qu’être heureuse.

J’ai la meilleure arme pour me battre contre le noir et les bestioles qui pullulent dans ma tête: une sœur comme elle.

Que ce soit pour me donner un coup de pelle sur la tête, me dénoncer à maman quand je perds ma virginité ou même pour me passer un rasoir rose dans les cheveux, elle est toujours là, ma sœur.
Comme je sais qu’elle sera toujours là pour m’aider, me guider, me rassurer, ou me faire rire(en disant à ma grand-mère de se brancher, entre autre).
Et pour ça, je l’aime.

Tu es quelqu’un qui sort du lot, ton intelligence brille bien plus que l’ampoule du réverbère qui éclaire ton appartement, je suis fière d’être ta sœur et je sais que je pourrai toujours compter sur toi, comme tu pourras toujours, toujours et toujours compter sur moi. Tu es la meilleure complice que je pourrais espérer un jour avoir.
Je ne te souhaite qu’une chose, que le jour de ta fête soit à ta hauteur, ma sœur.
Pour le reste, je sais pertinemment que tu l’obtiendras.

Je t'aime Camille, Bon anniversaire de naissance.

dimanche 19 avril 2009

Wind of change..(8)

....I follow the Moskva
Down to Gorky Park
Listening to the wind of change....


Le sentez-vous, le vent du changement?
Il souffle et balaie mes certitudes.
Il pousse les nuages et tasse la pluie, de sa grosse voix.
Le soleil peut donc me fouetter la tête et colorer ma peau.

Cet après-midi, il m'a ébouriffé les cheveux et a transformé, l'espace de quelques secondes, ma peau en celle d'une poule.
Parce qu'il est
froid.


...The future's in the air
I can feel it everywhere
Blowing with the wind of change...

Je l'ai senti, et j'ai souris.

Un vent de fraîcheur, de mousse et de rires qui se répercutent sur la brique rouge et poreuse.

Je me trompe peut-être, qui sait après tout!, mais j'ose oser.

Tant qu'il y aura du vent, une jolie brune, des gens qui m'aiment, du vernis à ongle, des cantaloupes et des souvenirs,
mais surtout tant que ce vent
soufflera,

Je serai là.

samedi 18 avril 2009

Bric-à-trappe.

La pâte que je mets dans mes cheveux, décidément courts et roux, s’appelle Manga head, et je trouve ça hilarant.

Je tape tellement sur mon ordinateur, que j’ai mal aux poignets.

J'ai la passion de l'halloween.
Je parle à ma plante, et je crois qu’elle m’aime.
J’aime Flaubert et Maupassant, mais surtout Yolaine parce qu’elle m’a donné envie de tout lire ce qu’il y a au monde.
J’en ai marre que ma tête de lit artisanale me tombe sur la tête.
Quand je retrouve des grands cheveux noirs sur des vêtements que je n’ai pas mis depuis quelques temps, j’ai envie de violence.
J’ai fait une gaffe que je regrette amèrement.
J’ai deux cadrans, dont un qui a dix minutes d’avance, qui sonnent à intervalles pour m’assurer de me lever.
Je voudrais bien manger une mangue.
J’ai 18 ans et j’enlève mon couvre-lit pour dormir. Quelles habitudes de vieille madame il me reste à prendre?
Si tu me dis Ben la! Il y a bien des risques que je pleure.
Je vis dans ma tête, alors je suis souvent déçue. Je pleure certaines séparations pour les idées que je m’étais faites sur cette relation.
J’ai choisi mon chat en fonction d’un seul critère, je voulais qu’il soit noir.
Quand quelque chose me déçoit, je suis fâchée.
Et quand je suis fâchée, je me déçois.
Je déteste quand les gens me parlent de certains articles de mon blog et que je vois qu’ils n’ont soit rien compris, soit interprété tout de travers. Une nouvelle est une nouvelle.
J’ai si mal au crâne.
Je suis d'accord avec la description de l'amitié de Debbie.
Certaines personnes me manquent beaucoup, parce qu'avec elles je me sentais légère.
Je voudrais dire des noms, mais je suis pudique.
Je n'aime pas que les gens me demandent ce que je veux faire dans la vie.
Je n'aime pas me demander ce que je veux faire dans la vie.

J'aime les mots.

Je voudrais rencontrer tout plein de gens. Franck Dubosc, Jean Dujardin, Clovis Cornillac, Dany Boon!
Je me rends compte à quel point j’aime les français!
J’aime beaucoup mon parrain.
Je me sens si mal.
Je voudrais renifler l’odeur de ma mamie.
Je m’excuse.
Je voudrais être enfant et jouer avec mes trucs étranges.

Je
me
sens
piégée.


De moi, je sais au moins ça.

samedi 11 avril 2009

Distant lover.


J’adore les nuits que je passe à Roberval, de par la tendresse et l’amour qu’elles recèlent.

Depuis quelques temps déjà, les nuits que je passe à Québec sont dénuées de chaleur et de présence.

Mais ici, c’est tout le contraire!

Je passe toutes mes nuits en excellente compagnie.

J’adore me réveiller en sa compagnie, mais surtout m’endormir!

Je sais parfaitement à quel point notre relation est simple, dénuée de toutes ambiguïtés, et inconditionnelle.

Peu importe le temps que j’ai passé au loin, je sais très bien qu’il n’y aura ni questions, ni rancune, ni même de complication.

Il sera là, à m’aimer comme un fou et a passer toutes les nuits avec moi le temps
que je serai là, comme si je n’étais jamais partie.

Et qu’il ne me fera aucune sorte de remontrances quand je partirai, même si je sais que je lui manque…

Parfois, il vient me rejoindre tard, et je ne l’entends même pas pousser la porte de ma chambre, mais au contact de son petit corps dur et chaud qui se blotti sur moi, je souris et je me sens bien.

Tellement bien.

Après ma famille, il est l’être qui me manque le plus, et à lequel je pense le plus fréquemment quand je suis loin.

Certains matins, il me laisse avant même que je sorte des bras de Morphée, mais je ne lui en veux pas, parce que j’aime me réveiller seule, mais avec les traces qu’il
a laissées dans mon lit.

Sa chaleur reste imprégnée sur ma tenue de nuit et il laisse même quelques poils dans mon lit.

Mais le plus mignon est la façon dont les draps sont tapés à mes côtés.

Dieu que je l’aime! Dieu que j’aime m’endormir avec lui et me réveiller avec lui!

Dieu que je l’aime, mon chien! Cette petite boule de poils noirs m’attendrira toujours!

mercredi 8 avril 2009

Cas d'havre


Voici une nouvelle sur le minotaure que j'ai écrite dans le cadre du marathon d'écriture du Cégep Sainte-Foy.
Je l'ai retravaillée, corrigée et légèrement modifiée pour le cours de Discours narratif.

Si vous voulez passer jeter un coup d'oeil sur wikipédia au sujet du minotaure, ça aide à la compréhension!
http://fr.wikipedia.org/wiki/Minotaure

Bonne lecture, si vous vous rendez au bout..:P

Cas d'havre

Je suis mort, froid et égaré, perdu dans ce néant de noirceur et de doutes qu’est le havre de la mort.

J’ai enfin un refuge, où je peux être solitairement affreux, toujours isolé de tous.

Ma mort est à l’image de ma vie : triste, froide et solitaire, ô combien solitaire. Mais vous savez ce qu’on dit : à tout malheur, quelque chose est bon. Certes, j’ai dû rendre ce qui me servait d’âme, mais j’ai enfin perdu la notion du temps, la mort étant, par sa nature, étrangère à une quelconque notion temporelle. Je ne passe plus mon temps à attendre, puisque je ne passe plus de temps, tout simplement. En effet, dans la mort, tout devient monde des ombres, il ne reste que les souvenirs. Leur monde est indéchiffrable, confus, décousu. Parfois, des bribes venues de nulle part remontent à la surface de mon esprit et me grisent, de par leur force. Ce qui s’impose le plus souvent à mon esprit, seul vestige restant de mon affreux corps, est la sensation du sol, dur et froid, sous mes pieds humains, triste contraste avec ma vulgaire tête. Cette tête que je n’ai jamais eu le courage de regarder, autrement qu’avec le toucher de mes mains. J’en tâtais les pointes, les deux longues cornes qui, à elles seules, me refusaient l’accès au monde des humains. La nuit, le sol devenait si froid, glacé, qu’une douleur envahissait mon corps. Sa texture terreuse mêlée à l’air glacial qui embaumait l’atmosphère me donnait l’impression de marcher sur une neige poudreuse, sèche et qui ne serait pas altérée par la chaleur que dégagent mes membres.


Comme je le disais, la confusion des souvenirs me fascine. Pour quelle raison sordide la texture du sol de mon architectural cachot hante-t-elle mon esprit, et ce, après mon trépas? Peut-être parce que ce sol, glacial et dur, était à l’image de mon être. Qu’en sais-je. De mon vivant, mis à part la solitude, rien ne meublait mes journées, pas même l’écho d’une voix qui ne soit pas hostile. J’errais donc, sans fin et sans but, comme une vulgaire bête dénuée d’esprit. Triste sort que celui d’avoir une majestueuse bête comme géniteur et une femme pourvue de désirs contre-nature comme mère. En effet, le produit d’une telle union ne peut être que craint, de par sa génétique incohérente. Si Pasiphaé, ma mère, avait su, peut-être se serait-elle abstenue. Mais non, je sais que ces désirs ne provenaient pas d’elle,
j’en ai l’intime conviction.

Les souvenirs des visites que je recevais peuplent également ma mémoire. Tous les neuf ans, quelques quatorze êtres étaient envoyés, pour je ne sais quelle raison, dans le labyrinthe. Lorsque je les croisais, ma joie était telle! Ma solitude était enfin rompue, révolue. Je m’élançais avec un bonheur sans égal vers la proie de ma débordante affection.

L’amour est une chose qui déborde.

Chaque fois, c’était pareil. Je me souviens de leur torche. Je me souviens de la flamme qui illuminait leur visage d’une lueur orangée. Grâce à cette lueur, je percevais l’éclair de frayeur qui striait puissamment leur regard à leur en couper les yeux. Comme je voudrais oublier cet éclair, l’horreur y trouvait un nom. L’élan de bonheur qui me poussait à solliciter tous mes muscles pour me ruer sur eux était freiné. Je ne voyais plus un être debout devant moi, mais un corps, au visage
livide, en chute vers l’arrière.


L’effroi tue. Je redécouvrais cela chaque fois, avec une souffrance grandissante. Votre laideur a-t-elle déjà tué un homme, de par son intensité? Assurément pas. Le fait est que je suis un monstre, et donc que je suis monstrueux, monstrueux à tuer.
J’ai également le souvenir d’avoir cru que la mort me délivrerait de l’étau de la solitude, souvenirs de naïveté que ceux-ci. Avant ou après le trépas, la solitude reste, et me dévore toujours. J’ai passé une vie de rejeté, confiné dans un labyrinthe qui ne portait pourtant pas de serrure. Mon cachot aura été pour toujours ma laideur, mon corps incohérent de par sa construction bien malveillante. Force m’est de réaliser que décéder ne m’a pas éloigné de la vie de froidure et de solitude que j’ai eue.

Je suis le minotaure et je suis froid, gisant, mort.

Un cadavre.

Quel mot abrupt que celui-ci.

Cadavre.

Un mot laid, teinté de mépris et d’une fragrance de bois dur.

Celui qui compose habituellement les cercueils.

Mais moi, je n’ai pas droit à un cercueil. Je suis vulgairement laissé, sans sépulture, sur mon sol, celui qui a bercé mes angoisses, mes larmes et ma souffrance d’être rejeté, vu comme un monstre. J’en ai peut-être la tête, mais je ne suis pas une bête et je ne le serai jamais, pour la triste présence de mes sentiments.

Et, seul avec mes souvenirs peuplés de rejets et d’amères déceptions, je ressasse le
passé.

Je suis un monstre, ni vraiment humain, ni vraiment bête. Refusé au monde des
humains, délaissé dans celui des bêtes.

Je suis né enfant contre-nature et je suis mort seul, simplement seul.

839 mots

lundi 6 avril 2009

Ôde d'heures à l'intelligence, odeur d'intelligence.


Depuis 3 semaines, j’ai reçu les consignes de la dissertation que je devais remettre en ce lundi.

La conception de la liberté selon Jean-Paul Sartre est-elle véritablement une promotion de l’être humain?

Quel sujet grouillant de possibilités, de proleptiques réflexions et de recherches.

Non pas vraiment, en fait.

Un sujet qui me laisse relativement, et je dis bien relativement, indifférente. Qui plus est, j’ai la schizophrène d’impression que depuis que j’ai reçu les consignes,

Jean-Paul Sartre me pourchasse des rayons des bibliothèques aux librairies où je vais flâner avec Debbie.

(On aime Flaubert, mais surtout Yolaine.)

Reste qu’en cette matinée, ma dissertation est loin d’être complétée.

Le lundi, je débute mes cours en sexologie, à 10h.

Mais j’ai une dissertation de quelques 1 200 mots à remettre à 18h.

Alors me voilà, à 7h, au café Wazo, munie de mon portable, des consignes de la fâââmeuse dissertation et de poches sous les yeux.

Je découvre une communauté jusqu’alors inconnue.

Les studieux.

J’ai toujours eu d’excellentes notes bien que je travaille moyennement fort dans mes études, mais j’adore ça et je réussi très bien.

Mais en cette douce matinée où le cégep vient à peine d’ouvrir et où je suis seule avec quelques personnes toutes plus concentrées les unes que les autres, je me rends compte que.

Que rien.

Et constatation ridicule, il me reste une petite centaine de mots à écrire, et mon cours de sexologie est dans quelques minutes. (Et j’écris quelque chose qui ne traite pas de Sartre en ce moment, je sais)

Mais je ne m’en fais pas, parce qu’entre deux cours, j’ai un trou de 3 astronomiques heures.

Et je sais ce dont j’en ferai.

Je vais revenir me creuser une place de geek au café Wazo, parce que l’intelligence y pullule, et que ça fait du bien.

dimanche 5 avril 2009

Cure de manucures.



Ma nouvelle passion, c’est le vernis à ongles.

Juste cette semaine, j’ai changé 4 fois. De Solaire 987 à Mocha brillant 976, puis de tandouri 590 à bleu-vert profond scintillant 817.

Quand, après à peine deux jours, je remarque quelques endroits où le vernis est écaillé, je deviens toute excitée.

On se doute qu’avec la folie de mes mains, le bout de mes doigts est rarement épargné et la peinture s’en lasse vite.

Munie d’un bon dissolvant, j’efface l’ancienne couleur pour en appliquer une nouvelle.

Grâce à la mère de mon père, je suis équipée en petites bouteilles trapues qui contiennent, au bout de leur pinceau, des teintes plus riches les unes que les autres.

Au fil des applications rapprochées et nombreuses, mon coup de pinceau s’est enhardi et gagne en précision.

De huit coups de pinceaux maladroits et barbouillant, je suis passée à 3 élans racés qui laissent mon ongle presque parfaitement dessiné.

Mes ongles de la main droite ne souffrent presque plus de la diminution d’être peints par la main inadéquate et mon choix de couleur gagne en audace.



Si je griffe quelqu’un, peut-être que mes ongles, inlassablement et obsessivement peints, laisseront cinq stries colorées sur une peau blanche et vierge, ou peut-être sur l’une poilue et disgracieuse.

Qui sait.
Mais probablement pas, parce que je ne griffe pas les gens.

vendredi 3 avril 2009

pute-Réfaction (Tome II)


Il s’en allait.

Ses mains sentaient la sueur et le latex.

Elle restait assise sur le lit, à peine défait. Leur ébat avait été bref, et purement étrange.

Dans tout ce qu’elle se plaisait à appeler carrière, jamais client ne lui avait fait de telles demandes.

Place-toi comme ça, fais ça, ne bouge surtout pas, mets ça..

Reste qu’il s’en allait. Et qu’en son for intérieur, elle en était soulagée.

Ses yeux de putes se détachaient parfois du cadre de la fenêtre peint en blanc, mais se présentant jaune, et dont la peinture se soulevait grossièrement. Comme si l’indice du temps et du manque de soins s’infiltraient sous la peinture, pour crier à l’aide. Tout dans cette typique chambre puante, mais économique!, de motel était dégoutant.

Et elle posait son regard sombre et barbouillé de maquillage sur lui.

Il accordait tout son attention à sa cravate, qu’il venait de détacher du pied du lit.

Triste.
Triste qu’après une heure avec elle, il avait perdu l’odeur qui imprégnait ses vêtements, une odeur de cannelle et de fraises.

Sûrement l’odeur de sa maison à lui.

Elle n’y mettrait jamais les pieds, et en était bien contente.
Qu’il déguerpisse au plus vite, ce client étrange et perfide.

Il rentra chez lui, et trouva sa femme endormi sur le sofa du salon, étreignant un coussin qu’il trouvait laid. Son chien aboya. Il lui tâta le museau, chaud et humide. Retira vivement sa main, de par l’ennui qu’il ressenti face aux reniflements insistant du cabot.

Les chiens ont l’odorat plus développé.

(écrire un titre)

Ma maison d'édition et tes bandes dessinées s'endorment désormais dos à dos.

Pute-Réfaction (Tome I)


(Ceci est la toute première partie de mon projet Pute-réfaction. Il s'agit d'une nouvelle en plusieurs parties, qui seront publiées sur mon blog de temps en temps!
Ne soyez pas inquiets, ça sent très bon chez moi ;))

JE= NARRATEUR. PAS MOI.


Ce matin, je me suis réveillée en sursaut.

Un effluve de pourriture m’a intimé d’ouvrir les yeux, pour ensuite les faire pleurer. Comme si un cadavre rampait ses restes putréfiés jusqu’à mon lit pour répandre, dans la pièce où il se trouve, des relents de mort entremêlés d’une poussière de décomposition.

L’odeur était si prenante, que je m’en sentais soulevée. Comme si je flottais sur un nuage de puanteur qui imprègnerait ma tenue nocturne, soit mon habit de naissance, et dont les particules pénètreraient jusqu'à mes os.

Emprisonnée dans un nuage nauséabond, mon esprit à peine éveillé avait peine à concentrer ses efforts sur la provenance de cet amer parfum.

Les yeux en nage, le cœur coincé sans raison, je déambulai hors de ma chambre, pour m’évader de la prison olfactive hostile qu’elle représentait.

Quel réveil.

Reste que même à cette heure, l’origine de l’odeur reste introuvable.
J'ai fait le tour des pièces de ma douillette maison, vérifier dans le réfrigérateur.
Rien de pourrissant.

Fait particulier, l’homme qui partage mon lit m’a affirmé n’avoir rien reniflé de différent ce matin.

Il se rend au travail, alors que moi, je passe la journée ici. Il aurait donc senti l’odeur en se levant.

Un peu plus tard dans la journée, j’étais lovée contre un coussin, allongée sur mon sofa. J’étais en prise à un violent mal de ventre.
Je sentais bien mes paupières s’alourdir et ma respiration se régulariser. J’allais enfin rattraper le sommeil de ce matin.
Reste que de temps à autres, je reniflais une faible odeur, mais tout de même nettement inférieure en intensité que la terrible puanteur qui m’avait réveillée ce matin.

....

Bruit de porte. Aboiements. Bruits de pas bottés.

Je reste étendue, sachant parfaitement qu’il viendra me lever pour lui préparer son repas.
J’ouvre tranquillement les yeux, en gémissant. Luttant contre la raideur de mes membres après un sommeil agité, je laisse échapper mon souffle, dans un bâillement quasi-indécent.

Pincement violent au cœur.
Ça pue. Encore.
Et terriblement.
Les yeux m’en pleurent encore et la gorge m’en sèche. L’odeur est tellement forte que j’ai presque pu la goûter, en baillant.

Les larmes envahissent mes globes oculaires.
D’où provient cette odeur? Pourquoi c’est si fort, c’est à en vomir.

Les situations de ce genre ont le pouvoir de me faire me sentir démunie, complètement. Au même niveau qu’un mur qui craque ou d’une fenêtre qui se brise.
Je ne sais pas quoi faire et comment remédier au problème, et ça m’angoisse.

Reste que quelque chose se putréfie littéralement dans ma maison.

jeudi 2 avril 2009

Éléphant blanc tome 2

Vous souvenez-vous de mon éléphant blanc?

(Si vous répondez par la négative à cette question, vous devriez descendre un peu la fenêtre, et lire l’article L’éléphant blanc tome 1.)


Ce majestueux meuble trône maintenant dans la pièce m’étant réservée.

Parfaitement lisse, parfaitement blanc. Parfaitement parfait.

Son ascension vers la beauté fut relativement courte et facile.

Ne suffisait que de quelques tendresses prodiguées avec soin.
Après l’avoir sorti des bas-fonds, j’ai commencé, sous la supervision de mon parrain, son apprivoisement.

Je l’ai flatté avec un papier rêche et sec sur l’entier de sa surface, inlassablement. J’ai égratigné sa peau pour mieux la peindre.
Il faut souffrir pour être beau.

Les prochaines étapes se déroulèrent sous mes yeux remplis d’affection, mais grâce à la compétence d’un autre.

Ses égratignures furent emplies d’une pâte blanche qui, en durcissant, imite parfaitement le bois. Idéal pour calfeutrer de telles cicatrices.

Retour du papier sablé, pour adoucir les surfaces, et fondre délicatement l’emplacement des fossés qui creusaient son bois au reste.

Toutes les surfaces égratignées par les 220 grains de sables par centimètres carrés que contenait le papier, nous recouvrîmes son corps de liquide blanc. Plusieurs fois. Avec séances de sablages entre ces fois.

L’opération porta ses fruits.

Résultat : un magnifique meuble blanc, parfaitement lisse et neuf. Un mammouth transformé en éléphanteau vigoureux et pleins de vie.

If you where a kiss, i know i would be a hug.

Mise en garde.

Jeune femme grandement instable à proximité.


Je ne sais pas si c’est ma sensibilité exacerbée ou juste un penchant pour le drame.
Si je suis née pour dramatiser et broyer du noir.
Si j’étais prédestinée à fucker.

Reste que je suis comme je suis.

J’ai besoin de toucher, d’aimer, de le dire, de Debbie, de me sentir aimée.
J’attrape les mouches avec mes mains et je me languis (pas du lendemain.. rime trop facile, et nulle, qui plus est.)
Je me languis. Point.

Selon une étude du bureau Richer, les statistiques de rendement de productivité littéraire sont nettement supérieures en périodes de crise, voir instables.

Alors. Je me languirai.

J’ai pas envie de changer, dans le fond. Parce que je suis née comme ça, ou que je le suis devenue, et que c’est pas sans raison.

J’avais une anecdote super à raconter.
Quelque chose de drôle, brillant, inusité et si intéressant!
Sauf que je l’ai oubliée.

lundi 30 mars 2009

T'abats, p'tit tabac?

J'abattrais ce qui me blesse, avec une hache.
Mais le fait que des sentiments ne se fendent pas à la hache, aussi coupante soit-elle.

-Qu’est-ce que je fous ici?
-Ben t’es aux études…
-Je sais.
-Endure Amélie. Tu vas avoir 18 ans dans à peine 20 jours. T’es une grande fille, non?

En descendant de l’autobus ce soir, j’avais le vent dans la face. J’hais ça.
J’hais pas mal tout ces temps-ci.

-t'abats le vent?

Mon cœur qui fut si léger hier, me sert d’ancre asteure. Ancre qui me stationne dans la Pathéti-Cité.

<>

J’m’ennuie du Lac, mais si j’pars, j’vais m’ennuyer d’ici.

-t'abats la distance?


Pis moi, j’rumine ça dans ma tête, pourquoi toujours dans l’autobus?

Chaque journée est comme m’envoyer au front.

J’ai envie d’aller au cégep habillée en soldat. Un habit camouflage, peut-être.
...(8) Ziggy,il s'appelle Ziggy..(8)

Personne ne peut m’atteindre.
Aimez-moi tant que vous voudrez, ça passe dix pieds au dessus de la stratosphère.

J’ai coupé mes cheveux que j’aimais tant, parce que je suis perdue.
J'avais l'illusion que ça changerait quelque chose.

-Tu devrais pas publier ça sur ton blog, ma chouette.
-ouais, je sais. Je sais toujours ce que tu me dis, tu sais.
-Mais tu m’écoutes jamais.
-Tu dis juss’d’la marde.

La boîte de mouchoir dans le petit tiroir de ma table de chevet est vide.
Pis ce qui me fait le plus mal, c’est que j’ai pas à la remplacer. Y’a 4 carrés dorés qui ont perdu leur utilité. Mais y’a surtout le tiroir qui ne s’ouvre plus.

-Tu ne peux pas non plus abattre l'absence..

Bref.

L’autobus m’a dompée à l’église et je marche la tête baissée, pour ne pas me faire fouetter par le vent. J’aperçois un mégot de cigarette écrabouillé.Pauvre bête, recroquevillée sur elle-même, toute grise et abandonnée. Je lui ressemble vaguement, avec mon foulard orange. Petit, méprisable, écrabouillé dans la neige. On l’a consommé avec frénésie, jeté par terre, et comme si ce n’était pas assez, on l’a écrasé rapidement avec un pied pressé de le laisser.

Peut-être lui a-t-on dit des mots doux?
Parce que les fumeurs, les aiment, leurs amantes cigarettes. Rien de plus souffrant qu'un manque de nicotine, ça ce qui paraît!
Mais un cendrier ne sera jamais estimé.

Ce qui est sûr, c'est qu'on lui a mordu et aspiré sans relâche le crâne et qu'il a finit oublié. Il pourrira éventuellement.
Mais il est rusé, ce botch!
Son ingrat d'amant lui aura aspiré sans vergogne le contenu, après l'avoir lâchement allumé, en sale allumeur, mais il aura répandu un peu de fumée, et noirci ses poumons.
Personne ne s'en tire indemne.

Tout ce que j’écris est dépourvu de cohérence. Les phrases s’enchaînent sans ordre vraiment. Le fait est que de l’ordre, j’en ai pus.

Quelque chose qui n’a jamais existé me manque atrocement. C’est comme s’attacher aux goutes de la pluie, et pleurer quand elles filent sous nos bottes.
Ou aux cigarettes.

C’est irrationnel. C’est moi.

J’pense que dans le fond, j’m’ennuie juste de ma mère.
Je suis quelqu'un de fragile.
Et je viens en paquet de 24 king size. 24 personnalités.
Je suis un petit tas. Un petit tas de tabac. Et j'abats.

Une petite pensée pour les Jean-Benoît de ce monde qui envoient des roses à chaque paroles.(F)(F)(F)(F) Même si ils ne sont pas nombreux.

dimanche 29 mars 2009

Bob the builder

Depuis un certain temps, je dégoute. Flic, flac.

J’ai même peur de laisser des petites flaques glissantes derrière moi.

Plus j’y pense, plus je me convaincs que j’aurais besoin d’un plombier. Quelqu’un
pour calfeutrer mes fuites, un peu de scellant sur les cils, ou à la base des yeux.

Pages jaunes à l’aide.

Plombier nécessaire, menus travaux au programme.

Rien de bien compliqué.

Alors voila, je l’ai terminée, ma métaphore du plombier.

Ah oui. J'oubliais.

J’ai aussi un problème de peinture. Je suis radicalement grise ces temps-ci.

Je manque franchement de couleur.

Un peu de rouge par ci, un peu de noir par là. Histoire de revamper le tout.

Je me mettrai donc aussi à la recherche d’un peintre.

Ah, j’oubliais!

J’ai également l’impression que le bran de scie insouciant qui isolait mes parois a vraiment foulé vers le fond! J’ai toujours froid. Les coups de vent m’atteignent
directement au front.

Donc, on rajoute une job d’isolation.

Ouin.. Je devrais peut-être trouver un entrepreneur en fin de compte.

Pour en rajouter, je crois que j’ai une petite défaillance dans la charpente. Elle a de la misère à tenir le tout droit, celle-là.

Après un ou deux pas, mes genoux ont l’air d’avoir envie de rendre visite à mes
pieds.

Impossible d'être droite, c'est trop lourd. Je dois vraiment avoir un trouble dans la charpente...

Arff.

Fuck l’entrepreneur.

Quelqu’un à un bulldozer?

mardi 24 mars 2009

Amélie au pays de Lesbo.



L’orientation sexuelle, ça me fascine.

Et savez-vous quoi? J’ai une anecdote savoureuse à souhait là-dessus!

Alors, abordons le sujet avec désinvolture, légèreté et sans la lourdeur habituelle.

(Je suis au courant, ce sont trois synonymes.)

Je vis chez mon parrain, Patrice, et sa blonde, Julie, qui sont jeunes, branchés et avec qui j’ai beaucoup de plaisir.

Je participe à la vie familiale, je fais du ménage, je fais les courses et j’aide aux repas.

Je participe à tout !

Donc, l’autre jour, j’étais chez IGA, avec Julie, faisant des achats.
Crème fouettée par ci, lait par là, un peu de fromage, des fraises, de l’essence de vanille…

Et hop! Le summum* pour Patrice.

Je dresse le portrait.

Deux femmes de la même grandeur, qui ont relativement l’air du même âge, qui font l’épicerie ensemble, ça passe.

Mais avec le summum bien en évidence dans le panier, dans la petite partie qui semble parfaitement faite pour mettre les sacoches, ça se gâte.

C’est si drôle.

Mais rien de mieux qu’être dans une situation… pour ne pas la voir.

Alors moi, pas du tout concentrée sur la liste, je regarde les gens, je déambule négligemment et je n’ai que ça à faire, remarquer les réactions des autres clients.

… Pourquoi il me regarde bizarre? Câline, je savais que j’aurais pas dû mettre ce
foulard-là, il flashe beaucoup trop.

… Ben la, pourquoi elle nous fixe, elle?!...

Petite madame qui regarde mon panier, plus précisément la revue, moi et ensuite Julie, et qui détourne les yeux.

Ben voyons!

-D’Ju, tu trouves-tu que le monde nous regarde bizarre?
-Non, j’sais pas.

Alors là, j’ai compris.

Autant quand je faisais l’épicerie avec mon parrain, il avait peur que je passe pour sa blonde, autant Julie peut passer pour ma blonde, avec une revue érotique/sexy pour hommes dans l’panier!

Alors, ce que moi je vois : Je fais l’épicerie avec la blonde de mon parrain, et on achète aussi ce que lui écrit sur la liste… soit l’summum.

Ce que les autres voient : Deux femmes qui font l’épicerie ensemble, pis elles achètent une revue de femmes presque nues.

HAHAHAHAH!

Dieu que c’est drôle!

Passer pour une lesbienne, ça fait sourire.

*Summum : Revue de sensualité pour les hommes. Celle de ce mois-ci montre fièrement Cynthia de Loft Story, en dessous plus que léger, sur la couverture.

vendredi 27 février 2009

Rira bien qui rira la dernière...


Pourquoi il pleut l’hiver?

La pluie et la neige, dans mon monde, sont incompatibles.

Non mais c’est vrai, pourquoi l’eau sous forme solide côtoierait celle sous forme liquide?

Dans le fond, l’eau qui décrépit au sol, sous forme de neige, est figée depuis des mois, salie, écrabouillée. Et la pluie vient lui exposer sa liberté sous le nez. Et
tout le monde s’en fout.

C’est normal, c’est de l’eau.

Mais la pluie vient narguer l’eau gelée.

Bref.

Mais d’un autre sens, la pluie qui s’acharne sur les monticules de neige annonce le retour du beau temps. Et fait fondre, de petits trous en petits trous, les montagnes blanches qui obstruent le gazon.

Le gazon.

C’est si beau du gazon!

Le gazon et la neige aussi sont incompatibles, à bien y penser!

On ne devrait pas voir des grains de pelouses poindre sous une petite montagne granuleuse blanche.

Bref.

L’hiver achève, je le sens. Quand je sors, le vendredi matin tôt, pour aller cueillir l’autobus, ça m’remplit les conduits nasaux : le printemps.

Ça sent l’eau partout, le jaune, le mauve, le retour des vêtements raccourcis, le soleil, les fleurs… tout ce qui rend heureux.

Le printemps, la vie est belle. Les monstres sont gelés. Peut-être qu’ils n’aiment pas la chaleur eux.

N’empêche que la pluie devrait se tenir tranquille avec la neige. Si elle savait qu’elles vont finir par échanger leur place, ces deux-là…

mercredi 25 février 2009

vache cacao

Boire du lait au chocolat, c'est comme avaler de la beauté liquide.
C'est comme avoir de la fraîcheur dans la gorge.

Boire du lait au chocolat, c'est merveilleux.

We're your dreamgirls, boy..




Eddie Murphy, est-ce qu’il y a juste moi, Debbie et Paule qui le trouvons que vachement trop bon danseur?

C’est juste dément,Dreamgirls.

Bref, passons!

Cette nuit, j’ai dormi comme une reine. Cléopâtre, Élizabeth II ,Marie-Antoinette et même Hatchepsout fusionnées en personne!

Voyez-vous, j’ai passé la fin de semaine dernière au Lac-Saint-Jean.
(Comme une sauvage, je sais, je sais.)
Besoin de voir ma famille et de marcher sur mon lac, tout simplement et exclusivement.

Bref.

Là-bas, j’ai dormi comme un bébé, une nuit sur le divan et l’autre dans la noirceur de jais de ma chambre, ancienne chambre, redécorée à la Caroline Moreau. (Rien de négatif ici, j'aime le free style de ma maman)
Et dans le silence!
Dire que depuis des nuits, j’avais de la difficulté à dormir, lovée contre moi-même.

Et ça m’a donné une idée de génie!

Simple.
La fameuse idée que j’ai eue?

J’ai ramené mes draps du Lac-Saint-Jean à Québec.
Ceux dans lesquels j’ai dormi si longtemps et si bien.

Et maintenant, ils sont étendus, mais surtout tendus, sur mon lit.

C'est le soir, troisième nuit depuis mon retour.

J’enlève les 22 coussins (hyperbole) de sur mon lit, je les dépose en pyramide sur le sol, j’enlève la jetée de sur mon lit, je la plie et la dépose sur la pyramide moelleuse de coussins, je retire mes deux plus grosses oreillers de leur taie en satin, que je plie et lance sur la jetée pliée carrée.
Ouf.
Je peux enfin ouvrir mon lit.
Déjà, ça sent le lac à plein nez.
Ils sont laids, ces draps, bleu criard qui ne s’agence qu’avec ... qu’avec… qu’avec rien finalement.
Mais ils sentent bon, viennent de chez moi et sont rassurants.
Alors, je me frotte les mains quelques secondes, enlève mes bas, frotte mes pieds, et hop!
1…2…3… Je dors.
Plongée dans mes confortables draps robervalois bleus, bleus comme l’eau. Bleus comme le lac.
Bleus comme tes yeux.
Et je rêve à toi, et je rêve au lac.
Je suis bien.

lundi 16 février 2009

Les chaussures trouées (nouvelle à chute's time)


Les journées d’hiver où le soleil est particulièrement perçant sont toujours les plus étranges.

J’attends l’autobus qui, péniblement, me ramènera chez moi. Massé dans une foule étanche et compacte, j’ai rudement froid.

Je déteste tant avoir froid. Particulièrement aux pieds. Ma vie actuelle ne me permettant pas de me procurer des chausses qui emmitoufleraient décemment mes pieds, j’encaisse.

Avec de la glace sur les orteils.

Comme la centaine approximative d’êtres à mes côtés qui martèlent la neige de leurs pieds, mieux chaussés que les miens, j’ai eu une journée.

Puisque tout le monde à toujours une journée, rendu au presque soir.

Vous savez, le moment de la journée où le soleil, comme pour mieux s’endormir, redouble d’ardeur avant de s’éteindre pour une face de la terre. Ni le soir, ni la journée. L’entre-deux.

Le presque soir, quoi.

Bref, avoir une journée n’est pas chose simple et légère. Non, la plupart d’entres nous ont des journées longues et lourdes, qui pèsent sur les épaules et qui forcent à fléchir un peu le tronc. Voilà donc pourquoi les citoyens qui partagent mon arrêt d’autobus ont tous cette position; penchés légèrement vers l’avant, l’air d’être prêts pour une éventuelle chute. Victimes du poids de leur vie.

J’aime regarder, poser mon humble regard de regardé sur chaque parcelle de
population qui se trouve à ma portée visuelle. Regarder, détailler, analyser, juger parfois, rarement objectivement je dois l’avouer, et j’en passe.

Le soleil m’aveugle et le froid me donne de la difficulté à respirer, comme si les molécules d’eau en suspension dans l’air devenaient glace à mon contact et se collaient aux parois de mon nez.

Je déteste encore plus grelotter. Mes quenottes jaunâtres s’entrechoquent furieusement entre mes lèvres gercées et je suis, depuis un moment déjà, franchement irrité. Il faut dire que mon manteau est considérablement usé et que mon couvre-chef est, en quelque sorte, absent. Un chapeau ne protège pas vraiment du froid après tout, mais mes quelques cheveux restant, quant à eux, oui.
Mais bon, que reste-t-il quand vous avez froid? Les autres.

Regarder les autres me réchauffe. Mais ce soleil m’aveugle!

Si seulement le soleil pouvait calmer ses ardeurs et délaisser mon œil! Des lunettes de soleil, ça coûte cher!

Trop cher.

Partout où je regarde, le foutu soleil me saute à la figure et me fais plisser les yeux. C’est presque douloureux.

Utopique, une boule de feu m’empêche de me réchauffer.

Il me fait baisser la tête, pour esquiver ses rayons. On dirait qu’ils m’attaquent personnellement.

C’est quand j’ai relevé la tête, complètement frustré par la force du soleil, que j’ai vu.

L’autre côté du trottoir, planté au milieu d’une foule, une personne.

Qui franchement, jure dans le lot. Un vrai contraste. Tellement qu’elle englue mon regard.

Comme elle semble triste, cette pauvre personne. Seule, sans la solitude physique.

Qu’y a-t-il de pire que d’être seul dans une foule?

Je plains ce pauvre être. Mon dieu! Comment peut-on en arriver là?

Quelqu’un devrait lui apprendre que c’est l’hiver! Un chandail doublé ne suffit pas pour se préserver du froid. Sans parler de ses chaussures! Pires que les miennes, visiblement.

Et cet air!

Renfrogné, frustré, haineux. Rien de plus désagréable comme personne à côtoyer!

Les gens, d’ailleurs, semblent réellement l’éviter. La manière qu’ils ont de s’entendre collectivement pour ne pas s’en approcher, et encore moins le frôler, ne ment pas.

Décidément, cette personne fait peur. Une décrépitude.



Et le clochard ne bougeait plus, obnubilé par son reflet dans l’immeuble miroir en face de la rue.
Les prises de conscience font mal.



(La photo est celle d'une toile de Bartolommeo Esteban murillo. Magnifique. C'est un peintre Baroque, petit clin d'oeil à Mathieu)

dimanche 15 février 2009

minou, minou..


J’ai un chat dans la gorge. Peut-être même une chatte engrossée.

J’ai toujours aimé cette expression-là. Je trouve qu’elle est particulièrement imagée!

Imaginez, un pauvre chat tout coincé, le poil englué de substances douteuses, toutes droites sorties du plus profond des glandes salivaires.

Bref, reste que j’ai quelque chose de rudement coincé dans le fond de la bouche, ça s’agglutine sur mon palais, et ça obstrue le haut de mon tube digestif.

Depuis longtemps en plus!

Plusieurs semaines, si je ne m’abuse!
Oh oui, tant que ça.

J’ai beau me gargariser, farfouiller avec n’importe quoi, ça reste là. Bien installé dans mon gorgoton, comme un gros moton.

Oh, ce n’est pas vraiment inquiétant.

C’est juste des mots, après tout. Des petits mots tout simples, qui restent coincés.

Des mots que je devrais dire, laisser sortir.

Arf.

Des fois, je m’installe sur le dos de mon éléphant blanc, métaphoriquement parlant, et je pose mes doigts sur les touches de mon clavier d’ordinateur. Je tape ces mots, sans appuyer sur les touches assez fort pour que les lettres correspondantes s’impriment sur l’écran.

Juste pour entendre le bruit de mes doigts sur les touches, pour me donner l’impression que je l’écrit, ce que je pense, et donc que je le dis.

J’avale un peu mieux ma salive, après.


Si je fais de l’angoisse? Oui.
La nuit.
Demande-le moi donc. À moi. J’existe encore. J’sais juste pas comment te le dire.

Ah, un minou de moins.

La photo qui trône au-dessus de ce que vous venez de lire est tellement belle.
Non seulement le jeune homme qui pose, sans le savoir, dessus est d’une rare beauté, mais le vif de cette photo est ravissant.
Le ‘’peace’’ composé de doigts cornés par des cordes de guitare est aussi très intéressant.

Un petit moment de bonheur,où j'étais entourée de bonnes personnes, croqué sur le vif.

Parce que y’en a. On en parle juste moins.
Merci à Stephhhh d'être kid-kodak <3