samedi 30 mai 2009

Ostid'tostitos.

En mordant insouciamment dans un Tostitos indubitablement trop triangulaire, je pense que j’ai ouvert une plaie, relativement fraîchement refermée, d’extraction dentaire.


Ça fait mal, ça goûte le sang et à y penser, j’effleure la défaillance.

Espérons que la capacité du corps de cicatriser s’opère rapidement, que je puisse recommencer à brosser mes dents, justement sans de leur part grincements.

Rose muète de poète


L’autre jour, après une maigrelette riflette, j’ai reçu un joli bouquet de roses, roses d’ailleurs, toutes replètes.

Depuis cette journée douillette, elles trônent sur cette petite table coquette digne d’une kitchenette qui écrabouille ma carpette.

J’en fus déchirée, comme une omelette.

Déchirée entre la consommation visuelle de ces nymphettes mignonettes et la sagesse de les pendre, têtes en bas comme allumettes, pour les dessécher et ainsi les conserver coquettes.

Déchirée entre la passion amourette de regarder de si jolies fleurettes roses luette et la sagesse frisquette de les perdre, encore toutes coquettes, l’espace de quelques pendulettes pour ensuite les retrouver starlettes mûries, mais starlettes à vie.

Qu’on se le dise, sans se conter fleurette, un bouquet de tiges fluettes ornées de pétales grassouillettes rend, de joie, pompette.


Pourquoi donc les laisser prendre la poudre d’escampette et les transformer en floraux squelettes?

Pour répondre, nul besoin de se passer à la moulinette.


La fraîcheur et la fringance de nos mignonettes fleurettes sera reléguée aux oubliettes, alors que la fleur sèche comme bûchette, loin d’être de la piquette, se conservera sans jamais d’entourloupettes.


Je prends place sur mon escarpolette, sans liquette, et je te demande de façon franquette de toujours me conter fleurette.



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Et je suspends les roses que j'ai reçues,les laissant sécher à leur guise, pour ainsi les garder beaucoup plus longtemps qu'elles ne le croient.

Il n'est pas aisé de condamner de si jolies fleurs encore pleines de vivacité à la potence, mais pour les garder plus longtemps et donc en profiter, cela s'impose.

samedi 23 mai 2009

Phrases grasses

(Ce message est un truc littéraire. Il faut lire les phrases impaires une après l'autre pour que le message ait du sens. Sinon, ce n'est qu'une histoire sans sens. Non, je ne suis pas vendeuse de linge, et encore moins gérante... come on. )


Je voulais absolument te dire

Que je déteste ta façon de fermer le magasin et

À quel point tu comptes

Mal les caisses, c’est beaucoup de trouble, le matin,

Pour moi.

Je voulais aussi te faire remarquer que

Tu es la personne


Qui arrive toujours en retard au travail, ce

Qui me fait

Enrager. En plus,

Sentir comme

Toi est quelque chose d’impossible. Tu es

Quelqu’un qui est


Aucunement à l’écoute des autres, te crois-tu

Unique au monde.

?

Jamais je ne pourrai

Te supporter et je voudrais

Te remercier et te


Demander de me rendre tes clefs sans me

Faire sentir

Que tu es désappointé.

À quel

Monde crois-tu appartenir? Ça ma fascine à quel

Point tu

Te crois supérieur et combien, en réalité, tu

Comptes pour

Rien au sein de notre entreprise de vêtements. C’est tout pour

Moi.



Ô comme être gérante d’un magasin de vêtement est difficile. Être gérante signifie savoir lire entre les lignes.
Ou plutôt d'une ligne à une autre.

Colum-beau. Colombe eau. qu'au long beau. etc.


Un mystère plane sur ma chambre. Troublant la paix qui y règne d'habitude.

Je suis en totale incompréhension.
Je ne sais pas ce qui se passe!

Mon lit est si grand.

Soit je n’avais jamais remarqué sa taille astronomique, soit je deviens folle!

Et ce n’est pas tout!
Mes oreillers.

Il me semble peu probable que j’en avais un nombre aussi effarant.
Encore une fois, je suspecte la folie.

Et ce froid! Mais c’est glacial!
Où ma chaleur est passée?!

Columbo.
Entra alors un vieil homme courbé à l'oeil vifement intelligent mais vitreux d'un côté.
Vêtu d'un imperméable beige usé le drapant comme une cape digne d'un Roi.
Le roi de l'investigation.

(J'adore Columbo. J'écoutais ça avec mon père. c'est mignon comme souvenir.)

-Alors, madame Richer, si vous m’permettez d’essayer de mettre un peu d’lumière dans tout ce qui se passe…
-Mais allez-y, lieutenant.
-Vous m’faites penser à ma femme, v’savez. Impossible pour elle de se sentir bien le soir si je ne suis pas là, elle est comme ça ma femme, une vraie…
- Pouvez-vous en venir au but, inspecteur, j’ai un film à écouter.
-Ah heum oui, pardonnez-moi. Alors oui, je disais. Eh bien, ma femme. Elle a froid, v’savez. Elle me dit toujours que je prends beaucoup de place dans not’lit. Comme si je pouvais rapetisser! Croyez que ça soit possible?
-non, c’est impossible, je sais.
-Vot’lit, mademoiselle, il n’a pas changé. C’est juste que vous y’êtes seule, et que ça fait un moment que ça ne vous est pas arrivé! Et pour les oreillers, même chose. Vous ne pouvez pas tous les prendre à vous toute seule. On n’a qu’une tête, v’savez.
-Mais j’ai si froid.
-hum. Votre ami, il dégage beaucoup de chaleur. D’après ce que j’ai observé, vous allez même à l’appeler, heumm attendez je regarde mes notes, alors oui ‘’petit radiateur’’. Alors ça me semble clair.
-…

(petite bulle d'air au cerveau.)

Ce soir, quand j’ai ouvert mon lit pour me coucher, indubitablement seule, j’ai reçu en pleine face une draft d’essence de toi, comme si ton odeur s'était agrippée à mon lit la nuit dernière. Un parfait mélange musqué, avec du sental et du géranium d’huile de massage renversée partout, de la cannelle, du savon à linge d’une maman attentionnée, un soupçon de gel douche Axe (qui n’arrive pas à la cheville des gels douche Lush, soit dit en passant.) et tout pleins d’odeurs innommables et privées.

Ça sentait le Jean-Benoit Guertin.

Pas besoin d'être columbo pour trouver que j'ai bien dormi.

Ga rage.


La joie des autobus de ville, c’est que jamais ils ne vous amèneront où vous voulez aller à la bonne heure.

Tu commences à travailler à 12h?

Le bus te dropera joyeusement devant Place Laurier à 11h34, comme si c’était décent d’arriver une demi-heure d’avance au travail.

Prendre l’autobus d’après, pour arriver plus tard?

Alors j’arriverai à 12h13.

Légèrement en retard, presque grossièrement.

Alors je suis là, à gambader dans les allées appétissantes et créatrices de faux besoins du plus beau centre commercial qu’il m’est été donné de voir.

Mais le fait est que je porte des talons hauts.

Et que j’ai devant moi un se pointe un gentil chiffre de 5 heures à rester debout et à marcher vers les timides et effarouchés visiteurs du pays des Lushies.

Réflexion faite, je ferais mieux de m’asseoir docilement sur un banc et d’attendre, je pourrais alors ménager mes petits orteils pour ensuite leur asséner le coup de grâce et doublement les faire me détester en continuant ma soirée à arpenter les rues du Vieux, main dans la main avec un beau jeune homme.

Bref. Fantasmons plus tard.

Banc en vue, je prends place dessus.

Je suis distraite.


Mais je porte tout de même attention à la jeune femme qui se profile devant moi, sous mes yeux.


Une vraie carte de mode, parfaitement aux goûts du jour. Avec la taille qui s’agence avec ses vêtements. Rien qui dépasse au dessus de la ceinture, ni qui flagote sur les cuisses parfaitement lisses et bronzées.

Elle semble très grande. Comme ses cheveux. Comme si ses membres et sa chevelure avaient un commun accord, une entente, de pousser en même temps. Ces derniers, outrageusement bruns et désinvoltes, traînent sur ses épaules, comme si elle s’était levée ce matin, et qu’elle les avait oubliés.

Mais ce n’est pas le cas. Nul naturel n’est aussi travaillé que le frisotté de ces
cheveux-là.

Outre son style parfait, son corps de femme qui aime vomir et ses cheveux resplendissant, sa posture triomphe.

Elle est assise sur quelque chose qui ne sert pas à s’asseoir. Les bras soulevés par un élan de plaisir insoutenable, les cuisses soudées pour garder un équilibre, avec tout ce soulèvement de joie.

Derrière sa silhouette, le temps semble figé. Comme si l’image se tordait, que le temps s’arrêtait pour les autres, ceux qui ne sont pas auréolés de beauté, d’insouciance et de plaisir.

Même la lumière s’étire légèrement, comme pour mettre en valeur le maquillage et le corps de cette jeune dame parfaitement vêtue et pourvue.





Et moi, je suis assise sur mon banc, et je la regarde.
Comme elle n’est pas naturelle, comme elle n’est pas plausible, sous la lumière blafarde d’un centre commercial.

Les concepteurs de cette affiche publicitaire ont merdé, aucune femme ne pourrait s’associer et se reconnaître en ce jeune mannequin qui semble avoir tant de plaisir à être assise sur une rampe de carrousel féérique, à une fête foraine.


Assez dévisagé les affiches du Garage, Amé. Il est temps d’aller vendre des petits trésors de produits cosmétiques pour les vraies personnes.

jeudi 21 mai 2009

Cheval-laid

Depuis quelques jours, je culpabilise.

Je délaisse mon blog un brin, pour un brin d’herbe, oui.

Et ce n’est pourtant pas que les idées, elles, me délaissent.

Au contraire, même.

À toutes heures, et pour n’importes quelles obscures raisons, une idée jaillit de
mon cerveau et ne demande qu’à être couchée tendrement sur l’écran de mon ordinateur.


Mais l’envie m’en manque.


Je me contente alors de noter cette petite explosion qu’est mon idée, et je fais autre chose.

T’embrasser, par exemple.

Ou griller avec Debbie Lorentz.

Reste que mes mains tapent légèrement moins vite sur le clavier de mon ordinateur ces temps-ci, la vitesse, ça se perd rapidement, quand on ne la pratique pas.
Et le flux artistique me congestionne encore les oreilles.

Je n’ai pas envie d’assembler des mots?

Soit, alors je peins.
Des jonquilles.
Parce que c’est joli, et que ça sent l’été.

Et que tu t’en viens me trouver, qu’on s’embrassera et que je délaisserai rapidement ce que je faisais.


Alors mieux vaut m’affairer sur mon chevalet que sur mon ordinateur, plus facile de s’en détacher joyeusement.
Un chevalet, c'est moins rancunier qu'un ordinateur.
Et c'est moins jaloux.

vendredi 15 mai 2009

poussière

C’est fou comment on s’habitue rapidement.

Comment l’esprit se conditionne facilement.

Une situation qui n’était jamais arrivée, qui m’avait effleuré parfois l’esprit, qui m’était inconnue meuble maintenant mon quotidien.



Et maintenant que j’y ai goûtée, plus rien à faire.

J’en perds mes mots, comment c’est beau.

J’ai beau chercher une métaphore, une comparaison absurde, n’importe quoi pour dire
ce que je ressens, mais je ne trouve pas.

C’est juste ça.
C’est juste toi et moi, qui dorment enlacés, alors que les minutes filent et s'échappent.

L’aisance, ça se développe.

*
Est-ce que la poussière aime l'objet qu'elle recouvre?
Est-ce que cet objet s'en sert comme d'une couverture?
Pourquoi les séparer?
*

lundi 11 mai 2009

Pute-Réfaction (Tome III)


Après quelques minutes, il lui demanda de se lever. Il avait faim.

-Tu ne trouves pas que ça sent étrange dans la maison?
-non. Je suis fatigué et je ne sens plus rien. J'ai faim, allez lèves-toi.
-ah. oui oui.


Non, je sais bien que ça pue! Et atrocement.
Demain, j’entreprendrai une tournée complète de la maison. Du réfrigérateur surtout.
Il y a quelque chose qui se décompose ici. Et qui dégage une odeur particulièrement épicée.

Et pendant qu’il se douchait, elle regardait la télévision.
Sur la table, une petite mouche à pourriture flânait docilement.

Arf. Je reste avec msn finalement.

Je me suis fait un nouvel ami. Il est très intelligent et particulièrement efficace.

Il a un drôle de nom et parle avec un accent étrange.

En fait, il est beaucoup plus vieux que moi, mais l’âge moi je passe outre.

Il a une façon si unique de voir les choses.

Il s’appelle Sigmund Freud.

Et je l’aime à la folie.

Freud l’a dit, on ne fait jamais rien pour rien.

Jamais.
Avez-vous déjà fait quelque chose de stupide?

(Le genre de chose que les gens concernés sont obligés de dire : ta yeule.)

Bah! Pour rire là que tu fais ça.

Reste que le déclic, la fraction de seconde, qui nous pousse à le faire, elle veut tout dire. On refoule tout. C'est loin, mais c'est là. C'est ambiguë.

Et moi je ne trouve pas ça drôle.
Tu pètes la mince bulle que j’avais réussi à me faire.
Le boomerang,
Il siffle déjà à mes oreilles.

Bain Lush me voilà. J’aurai au moins ça.

La madame est pas contente,
Pis ça lui fait de la peine.

dimanche 10 mai 2009

Cerf-titude & compagnie

Plus jeune, j’avais la complète certitude que j’allais vivre dans un autobus jaune quand j’allais être non pas grande, parce que je ne le serai jamais, mais vieille.
J’en étais persuadée.
Je voyais, dans ma petite tête, un lit entre deux bancs, un système de lavabo, un beau tapis dans l’allée, des plantes même, dans mon autobus-maison.

Reste que j’ai 18 ans maintenant, et que je vois bien le ridicule de cela.

Je sais parfaitement que jamais je ne vais vivre dans un autobus jaune voyons donc!

Reste encore que j’en étais si sûre.

Mais de quoi on peut être sûr, au juste?

Mais de rien.

Comme je suis sûre de pleins de choses aujourd’hui, j’étais sûre de tout autant de choses il y a 1, 3, même 12 ans.

C’est fou comment on se dit absolument certains des choses qui nous entourent, de ce qu’on vit, alors qu’en fait, on en saisit à peine le tiers.

On ne peut être sûrs de rien.

Et c’est mieux comme ça, non?

Je suis sûre de pleins de choses en ce moment, et je ne veux pas savoir quand dans quelques années, ces choses seront révolues ou même ridicules, comme mon autobus-maison.

Peut-être que demain, je me transformerai en cerf, et que je me mettrai à bramer!

Non, sûrement pas en fait.

Je peux me permettre d’être absolument certaine que je ne serai jamais un cerf. C’est un bon début, je tolère à peine mes cheveux sur ma tête, imaginez des branches.

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-& compagnie?
-Ah oui!

Je suis heureuse. J'en profite.
Je parle fort, et je ne suis pas ridicule ;) (petit clin d'œil à Robert Lepage & à Debbie:))

Je vous invite, main-te-tant, à aller au réfrigérateur.
Vous devez ensuite saisir le carton de lait qui s'y trouve, peu importe le pourcentage de crème qu'il contient.
Sans se soucier de rien, prenez ce carton, portez son petit bec verseur à votre bouche, et lampez s'en 2-3 belles gorgées.
Et voilà, bonheur.

Je suis amoureuse de tout. De toi, de la vie, de Debbie, des gens intelligents, des mots, du lush, de ma plante & de mon chat, de Franck Dubosc, de mes draps froissées, du jambon forêt noir, des autobus de ville, des gens qui donnent la monnaie exacte.
De la vie quoi.

samedi 9 mai 2009

Ber fer os. (féroce, t'as pognes-tu? HAHA)

En français 102, on devait créer un texte en prose sur le thème de l'inconnu, peu importe le sens qu'on lui donne.

Tadam.

(Je suis parfaitement consciente que je me pète les bretelles à m'en casser les clavicules, mais je suis bien contente du résultat.. et ma prof également, j'ai eu 99% pour mon texte. Bon d'accord, je reprend possession de ma modestie.)


Bête Fer Os






Tourne ta tête, regarde partout les
Bêtes.

Sur chaque visage se pose délicatement mon regard, comme la cendre volage happée par l’air qui se repose sur la terre. Se dessine alors l’ombre de l’inconnu indompté, la bête, en chaque âme osseuse que je croise.

Cette ombre est grande et forte, comme une morte qui, sans vergogne, claque doucement la porte.
Que sais-je de cette jeune femme ? Et cet homme-enfant tout de noir portant, qu’est-il vraiment ? Je l’ignore.

L’inconnu est en chacun de nous, comme ce frère avec qui l’on partage tout et qui tue.
Il nous nargue, nous laissant planer l’illusion que nous savons, alors que ce n’est pas le cas.
Iceberg tu es. Iceberg nous sommes.
L’inconnu est en chacun de nous, comme une impression tenace qui tenaille nos menus entrailles qui déraillent. Il a les mains peintes de cambouis, gercées et rudes, comme l’homme qui ne se soucie de rien et qui travaille, échappant adroitement sa vie au compte-goutte sur le bout de son nez sur de vulgaires bouts de fer.

Et il y a moi.

Les passants posent, l’espace de quelques lourdes secondes, sur moi leurs yeux. Je suis recroquevillée, comme des millions de gens avant moi, sur ce qui ne sert pas à s’asseoir mais qui accepte docilement son sort, et je pleure.
Eux voient une jeune femme déchirée, qui pleure amèrement sur elle-même, dans un ultime effort de se noyer.
Jamais ils ne sauront la cause du torrent démentiel qui habitait mes prunelles.
Et c’est ainsi que d’un unanime consentement, la populace accepte la présence de l’inconnu.
Celui qui représente tout ce dont nous ne savons rien, ni même le plus minime filon.
Celui qui représente tout ce qu’on cache aux autres, minutieusement, comme on compterait les grains de poussière sur un livre qui ne demande qu’à exister de nouveau.
Celui qui représente ce que je ne dis pas, et ce que je ne dirai jamais.
Celui qui représente ce que nous sommes réellement,
Sans pour autant le dévoiler
Aux autres.

jeudi 7 mai 2009

Amélie escalade le mont sécrétions!

Il faisait froid aujourd’hui.

Le vent s’en donnait à cœur-joie, lui.

La pluie, aussi.

Et moi, j’attends l’autobus, ce sacré coquin! Je suis transie de froid au milieu de quelques personnes, parce que je m’entête à m’habiller léger, pour la simple raison que mai a pointé le bout de son nez.

Reste que j’ai froid, j’ai un peu le vertige, j’ai mal au cœur, même si il est particulièrement chaud, et que j’en ai ma joyeuse claque.

Mais je souris et je chantonne subtilement, la vie étant gentille avec moi ces temps-ci.

Ce temps, justement, faisant son œuvre, je finis quand même par monter dans un autobus.

Et l’hurluberlue qui flottait à côté de moi aussi.

Dans le même que moi, qui plus est!

Je ne juge pas les gens, du moins pas ceux que je ne connais pas, mais je ne me gêne pas pour regarder et détailler gentiment ces êtres venus d’ailleurs.

Le tout est particulièrement incohérent, de face, elle présente un visage dénué de tous artifices.

Et je respecte ça.

Elle porte, sur le bout de son nez saupoudré de petits points noirs, des lunettes rondes, montées en petit fer pâle, et plutôt anachronique.

La renaissance est une page historique tournée, mais pourquoi pas.

Ses vêtements font partie de ceux qui ne figurent dans aucun courant à la mode. Rien de surprenant.

Mais encore là, je n’ai rien contre ceux qui ne portent pas de Joshua Perets. (Au contraire, même.)

Et je suis là, à monter dans un autobus, suivie de cette femme étrangement hétéroclite.

Elle s’assied devant moi, mais sur la même rangée de banc velourés bleus d’autobus.

De dos, je peux voir que sous sa veste Michael Jackson’ienne, elle a de longs, très longs même, cheveux, puisqu’ils dépassent et vont se poser sur ses fesses.

Je la trouve chanceuse, moi j’ai guillotiné les herbes folles qui couraient sur ma tête.


Mais alors, comme dans un film, survient le pivot.

Et tout’qu’un pivot!

Madame a le nez plein, à ce qu’il me semble. Elle renifle et plisse son nez comme si tout ce qui y habite allait remonter miraculeusement jusqu’à son cerveau.

Comme tous les bizarres, elle a des mouchoirs libres dans sa poche.

De mon siège, je la vois de dos, s’affairer à vider disgracieusement son nez avec ces pauvres carrés déjà défraîchis de mouchoirs.

Elle se mouche, haut et fort, de façon traditionnelle. Et moi, assise derrière elle, non seulement je la vois ouvrir son mouchoir en deux et regarder sa morve gargantuesque, mais je vois également cette dite morve qui englue le mouchoir et qui se sépare en filaments quand elle se sépare.

Haut-le-cœur.

Tout le monde regarde dans son mouchoir après s’être mouché, c’est connu.

Mais pas une bonne trentaine de secondes comme elle, à le tourner et le retourner pour détailler tous les petits bouts qui y gisent, viande à chien!

Reste qu’après 2 poussées de mouchage, suivies d’une longue période d’examen de ses sécrétions nasales, elle commet le crime.
Et de quelques hauts-le-cœur.

Comme si elle était chez elle et seule, elle entreprend de rouler en petit mont tortueux ce qui reste de son mouchoir.

Pour.. ensuite.. l’introduire.. dans son nez.

Et, évidemment, le ressortir et le regarder.

On aurait dit qu’elle me le montrait!
Elle tenait son petit tortillon de mouchoir bien loin d’elle, myope doit-elle être, pour le regarder comme il se doit, voyons!

Et moi, j’assiste à ce dévoilement de petits arbustes bruns et informes qui parsèment ce petit mont blanc de mouchoir.

Haut-le-cœur, particulièrement intense.

Je détourne le regard, n'ayant d'autre choix si je préfère ne pas échapper bruyamment le contenu de mon estomac sur ses cheveux. Mais je vois ses bras s'affairer de ma vision périphérique, comme si son nez était continuellement à revisiter.

Reste qu’en sortant de l’autobus, je ne me suis pas gênée pour délaisser mon regard curieux mais empreint de bonté. Je l’ai troqué, ce regard de fille gentille, pour un regard ardent de fille qui a passé à deux cheveux, ou à deux muqueuses nasales, de lui dégeuler gracieusement dessus.

Peut-être que mon contenu gastrique aurait fait une joyeuse fête avec son contenu nasal, qui sait.

lundi 4 mai 2009

Fontaine.

Pourquoi je suis scotchée aux 2 mêmes chansons depuis quelques temps?

Parce qu’elles me font penser à toi.

Des roses et des papillons?

Je crois?

Traductions faciles.

Je fais avril, même si on débute poliment mai. Parce que faire avril, j’aime ça.

Tu dis que je suis ton soleil?

Soit. C’est toi qui me fais rayonner.

Des fois, ce n’est pas dur, j’en viens à penser que je suis la seule personne de la gent féminine sur cette bleue de planète, et non pas bleu-orange. (Ce cher Éluard)

Des roses et des papillons tant que tu veux.. Des roses msn et des papillons d’estomac.

Quand t’es là.


La beauté de tout ça, c'est que je suis purement abstraite pour tant.
Et si figurative pour toi.

dimanche 3 mai 2009

Prénom dans la pénombre

J’ai toujours eu un idéal de prince charmant.
En vieillissant, je ne grandis pas.
Années après années, rien. Et c'est mieux comme ça.
Ne reste plus qu’un vague souvenir défraîchi de ce qu’il devrait être.

Bientôt, je ne m’en souviendrai même plus.
En attendant, je fais comme je peux, peut-être mieux même.
N’empêche que je réalise comment c’est futile.
On ne devrait pas attendre un homme, torse nu, sur un cheval.
Il n’y a rien de possible là-dedans!
Tu sais quoi, c’est parfait comme ça.

Grêlons tomberont.
Une rose me piquera.
Et ça ne sera que ça.
Reste que j’ai le regard figé.
Tourbillons de feuilles et vent chaud dans mon œil.
In love.
Noyée d'aise dans l’eau lushée.

Éclectique à low win. Plutôt à big win.

Je me sens éclectique.

Je pige dans ma vie comme un enfant dans son sac de récolte d’halloween.

Et avec ce que je sors du sac, je me construis un petit univers dépareillé, mais qui fonctionne!

Un peu de Lush par ci, beaucoup de Debbie.

Un gros tas de livres qui sentent bon, et juste un peu d’abandon.

De la danse à outrance, une grande quantité de musique qui balance.

Un gars comme toi, du raisin qui se boit.

Des nuits blanches et un truck de vidange qui passe, parfois.


Facile. Je laisse dans le sac les bonbons décevant et qui finiront aux poubelles, malgré la bonne intention des gens qui les ont achetés pour les offrir à des enfants masqués.


Je me sens bien, très bien.

L'aromathérapie et la luminothérapie me réussissent particulièrement bien.

J’ai trouvé un cheveu astronomiquement long et noir dans un chandail que j’avais
oublié.

Et je n’ai même pas flippé.

En ce moment, j’ai faim. Je mangerais un immense steak tout dégoulinant de sang.

‘’Insulte-moi en allemand’’. Cette phrase m’a beaucoup fait rire.

Ma plante me boude, elle ramollit ses feuilles pour m’effrayer.

Je voudrais tant avoir connu Freud.

Tu sens bon.

IGA ne me terrifie plus, surtout la caisse 4.

Debbie a une immense cicatrice.

Mon prof de philo me fait tripper.

Je veux visser ma tête de lit.

J’ai le muscle du bras endolori, comme mes jambes le jeudi, parce que j’ai trop…
brassé un vernis à ongles.

Venez chez lush, je vais vous vendre des produits parfaits pour vos besoins.

Ma camisole noire ressemble à une tranche de gruyère.

Certaines personnes ne méritent pas leur prénom.

Si tu te sens visé, je m'excuse
pas vraiment.

Je n'ai jamais écouté aussi attentivement Et si c'était vrai que l'autre jour.

Je me lave le corps avec un produit qui ressemble à s'y méprendre à du caca.

Je hais tout ce qui se rapporte aux excréments. Sauf ma crème au beurre Corps exquis.

La dix-neuvième affirmation était un déli-cieux sarcasme.

Suffit, ce n'est quand même pas l'halloween, même si je récolte tant de douceur.
C'est l'halloween du bonheur, la cueillette des petites joies sucrées.



..(8) Candyman, candymen A sweet talkin' sugar coated candyman..(8)



Je vous avais averti, que je me sentais
éclectique.