lundi 30 mars 2009

T'abats, p'tit tabac?

J'abattrais ce qui me blesse, avec une hache.
Mais le fait que des sentiments ne se fendent pas à la hache, aussi coupante soit-elle.

-Qu’est-ce que je fous ici?
-Ben t’es aux études…
-Je sais.
-Endure Amélie. Tu vas avoir 18 ans dans à peine 20 jours. T’es une grande fille, non?

En descendant de l’autobus ce soir, j’avais le vent dans la face. J’hais ça.
J’hais pas mal tout ces temps-ci.

-t'abats le vent?

Mon cœur qui fut si léger hier, me sert d’ancre asteure. Ancre qui me stationne dans la Pathéti-Cité.

<>

J’m’ennuie du Lac, mais si j’pars, j’vais m’ennuyer d’ici.

-t'abats la distance?


Pis moi, j’rumine ça dans ma tête, pourquoi toujours dans l’autobus?

Chaque journée est comme m’envoyer au front.

J’ai envie d’aller au cégep habillée en soldat. Un habit camouflage, peut-être.
...(8) Ziggy,il s'appelle Ziggy..(8)

Personne ne peut m’atteindre.
Aimez-moi tant que vous voudrez, ça passe dix pieds au dessus de la stratosphère.

J’ai coupé mes cheveux que j’aimais tant, parce que je suis perdue.
J'avais l'illusion que ça changerait quelque chose.

-Tu devrais pas publier ça sur ton blog, ma chouette.
-ouais, je sais. Je sais toujours ce que tu me dis, tu sais.
-Mais tu m’écoutes jamais.
-Tu dis juss’d’la marde.

La boîte de mouchoir dans le petit tiroir de ma table de chevet est vide.
Pis ce qui me fait le plus mal, c’est que j’ai pas à la remplacer. Y’a 4 carrés dorés qui ont perdu leur utilité. Mais y’a surtout le tiroir qui ne s’ouvre plus.

-Tu ne peux pas non plus abattre l'absence..

Bref.

L’autobus m’a dompée à l’église et je marche la tête baissée, pour ne pas me faire fouetter par le vent. J’aperçois un mégot de cigarette écrabouillé.Pauvre bête, recroquevillée sur elle-même, toute grise et abandonnée. Je lui ressemble vaguement, avec mon foulard orange. Petit, méprisable, écrabouillé dans la neige. On l’a consommé avec frénésie, jeté par terre, et comme si ce n’était pas assez, on l’a écrasé rapidement avec un pied pressé de le laisser.

Peut-être lui a-t-on dit des mots doux?
Parce que les fumeurs, les aiment, leurs amantes cigarettes. Rien de plus souffrant qu'un manque de nicotine, ça ce qui paraît!
Mais un cendrier ne sera jamais estimé.

Ce qui est sûr, c'est qu'on lui a mordu et aspiré sans relâche le crâne et qu'il a finit oublié. Il pourrira éventuellement.
Mais il est rusé, ce botch!
Son ingrat d'amant lui aura aspiré sans vergogne le contenu, après l'avoir lâchement allumé, en sale allumeur, mais il aura répandu un peu de fumée, et noirci ses poumons.
Personne ne s'en tire indemne.

Tout ce que j’écris est dépourvu de cohérence. Les phrases s’enchaînent sans ordre vraiment. Le fait est que de l’ordre, j’en ai pus.

Quelque chose qui n’a jamais existé me manque atrocement. C’est comme s’attacher aux goutes de la pluie, et pleurer quand elles filent sous nos bottes.
Ou aux cigarettes.

C’est irrationnel. C’est moi.

J’pense que dans le fond, j’m’ennuie juste de ma mère.
Je suis quelqu'un de fragile.
Et je viens en paquet de 24 king size. 24 personnalités.
Je suis un petit tas. Un petit tas de tabac. Et j'abats.

Une petite pensée pour les Jean-Benoît de ce monde qui envoient des roses à chaque paroles.(F)(F)(F)(F) Même si ils ne sont pas nombreux.

dimanche 29 mars 2009

Bob the builder

Depuis un certain temps, je dégoute. Flic, flac.

J’ai même peur de laisser des petites flaques glissantes derrière moi.

Plus j’y pense, plus je me convaincs que j’aurais besoin d’un plombier. Quelqu’un
pour calfeutrer mes fuites, un peu de scellant sur les cils, ou à la base des yeux.

Pages jaunes à l’aide.

Plombier nécessaire, menus travaux au programme.

Rien de bien compliqué.

Alors voila, je l’ai terminée, ma métaphore du plombier.

Ah oui. J'oubliais.

J’ai aussi un problème de peinture. Je suis radicalement grise ces temps-ci.

Je manque franchement de couleur.

Un peu de rouge par ci, un peu de noir par là. Histoire de revamper le tout.

Je me mettrai donc aussi à la recherche d’un peintre.

Ah, j’oubliais!

J’ai également l’impression que le bran de scie insouciant qui isolait mes parois a vraiment foulé vers le fond! J’ai toujours froid. Les coups de vent m’atteignent
directement au front.

Donc, on rajoute une job d’isolation.

Ouin.. Je devrais peut-être trouver un entrepreneur en fin de compte.

Pour en rajouter, je crois que j’ai une petite défaillance dans la charpente. Elle a de la misère à tenir le tout droit, celle-là.

Après un ou deux pas, mes genoux ont l’air d’avoir envie de rendre visite à mes
pieds.

Impossible d'être droite, c'est trop lourd. Je dois vraiment avoir un trouble dans la charpente...

Arff.

Fuck l’entrepreneur.

Quelqu’un à un bulldozer?

mardi 24 mars 2009

Amélie au pays de Lesbo.



L’orientation sexuelle, ça me fascine.

Et savez-vous quoi? J’ai une anecdote savoureuse à souhait là-dessus!

Alors, abordons le sujet avec désinvolture, légèreté et sans la lourdeur habituelle.

(Je suis au courant, ce sont trois synonymes.)

Je vis chez mon parrain, Patrice, et sa blonde, Julie, qui sont jeunes, branchés et avec qui j’ai beaucoup de plaisir.

Je participe à la vie familiale, je fais du ménage, je fais les courses et j’aide aux repas.

Je participe à tout !

Donc, l’autre jour, j’étais chez IGA, avec Julie, faisant des achats.
Crème fouettée par ci, lait par là, un peu de fromage, des fraises, de l’essence de vanille…

Et hop! Le summum* pour Patrice.

Je dresse le portrait.

Deux femmes de la même grandeur, qui ont relativement l’air du même âge, qui font l’épicerie ensemble, ça passe.

Mais avec le summum bien en évidence dans le panier, dans la petite partie qui semble parfaitement faite pour mettre les sacoches, ça se gâte.

C’est si drôle.

Mais rien de mieux qu’être dans une situation… pour ne pas la voir.

Alors moi, pas du tout concentrée sur la liste, je regarde les gens, je déambule négligemment et je n’ai que ça à faire, remarquer les réactions des autres clients.

… Pourquoi il me regarde bizarre? Câline, je savais que j’aurais pas dû mettre ce
foulard-là, il flashe beaucoup trop.

… Ben la, pourquoi elle nous fixe, elle?!...

Petite madame qui regarde mon panier, plus précisément la revue, moi et ensuite Julie, et qui détourne les yeux.

Ben voyons!

-D’Ju, tu trouves-tu que le monde nous regarde bizarre?
-Non, j’sais pas.

Alors là, j’ai compris.

Autant quand je faisais l’épicerie avec mon parrain, il avait peur que je passe pour sa blonde, autant Julie peut passer pour ma blonde, avec une revue érotique/sexy pour hommes dans l’panier!

Alors, ce que moi je vois : Je fais l’épicerie avec la blonde de mon parrain, et on achète aussi ce que lui écrit sur la liste… soit l’summum.

Ce que les autres voient : Deux femmes qui font l’épicerie ensemble, pis elles achètent une revue de femmes presque nues.

HAHAHAHAH!

Dieu que c’est drôle!

Passer pour une lesbienne, ça fait sourire.

*Summum : Revue de sensualité pour les hommes. Celle de ce mois-ci montre fièrement Cynthia de Loft Story, en dessous plus que léger, sur la couverture.