mardi 28 avril 2009

Tête de plombé.

On sous-estime souvent la richesse des choses toutes banales.

Comme les quelques centaines de pas que je fais pour me rendre de mon arrêt d’autobus à chez moi!
Un vrai trésor mental, cette distance-là!

Non mais je pense que si Descartes me voyait, en train de pratiquer son cogito (volé à saint-Augustin, d’ailleurs. Vive les cours de Philo de Christian Renault), il en serait tout chamboulé.

Je marche, je pense, je marche je pense, je marense, quoi.

Des fois, je me rends compte que j’ai les poings tout serrés et le front strié d’un grand fossé tellement je suis concentrée sur mes pensées.

Et pire encore, je danse.

Indubitablement, j’écoute de la musique en marchant.

Et donc, je danse.

Quel n’est pas ma déception lorsque, me pensant seule dans la rue, j’exécute un super mouvement, très fluide et exagéré, sur une musique enlevante, et que Surprise! Monsieur machin-chouette est là, derrière sa voiture.

Alors, j..

Alors j’ai l’air d’une folle. Rien d’autre à dire!

Une chance mon orgueil est à toute épreuve!

Hum, non justement.

Reste que j’ai beau danser, je pense toujours en marchant.

J’pense aux gens.

Qui mentent.

Qui s’écrivent des vies, ou s’en effacent
Surtout s'en effacent.

Du bout de leur gros crayon mollasson.

J’ai pitié, mon garçon.

T’as une tête de plomb, ou de mine, je le sais pas encore. Mais ça viendra.

Reste que souvent, de plus en plus souvent, je pense à autre chose.





Et je me sens si bien.

lundi 27 avril 2009

You can't always get what you want. Et c'est parfait comme ça.


Pourquoi les mots me débordent du bout des doigts et me sortent de la bouche quand j’ai une vague à l’âme, alors que quand je sautille de l’autobus à chez moi, Rien ?
À croire que le sombre est ma muse.

Qu’à cela ne tienne!

Depuis quelques jours, le soleil me sort de partout.

Je me sens bien. L’été rapplique, au galop de sabots ensoleillés, ma peau se laisse tenter par une teinte relativement plus foncée, les cours achèvent, laissant sur mon carnet de notes des réussites étincelantes, Debbie est Debbie et est avec moi, j’ai tourné une page pas trop claire de ma vie, je travaille dans une bouteille de parfum ambulante et, et, et. (Nouvelle formule de l’etcetera)

L’été est si prometteur.

Ne me reste plus qu’à légèrement incliner ma carène (Ce cher Nelligan!) et cueillir les fleurs qui poussent pour moi.


Je crois que parfois, pour emprunter les paroles non pas des pierres roulantes, mais des Rolling Stones, « you can’t always get what you want. But sometimes you may find, you get what you need. »


Et voilà!


Ça résume parfaitement.

J'aime tant être abstraite pour 99,8% des gens.

lundi 20 avril 2009

Camille la carotte.




Dans la vie, on aime.

Mais l’occasion de l’exprimer se manifeste rarement.
Alors, quand une de ces occasions pointe le bout de son nez doré, il faut l’attraper et la tordre de tout son long.

Et aujourd’hui, en ce 20 avril, j’en ai capturé une.

Ma soeur, c’est ma soeur.
Simpliste mais tant complexe, comme
Concept.

Si j’étais une plante, elle serait le tuteur qui fait pousser mon vert anguleux tronc droit, de par sa force et sa légendaire droiture.
Avec ses pieds, elle trace depuis sa naissance, 363 jours avant la mienne, un chemin dans la bouette et la neige qui tombe.
Un chemin que sans peine, je suis. Qui me lance sur ses traces et qui m’escorte.



Un chemin qui la conduit directement au succès et au bonheur, à l’accomplissement de ses rêves, peuplés de Marcoux, d’animaux et de bébés. (Mais aussi de petits sous)
Mes plus loin songes d’enfance sont marqués par notre grande complicité et me gonflent le cœur de bonheur.
Ma sœur donne plusieurs choses, mais surtout de la fierté.

J’ai rarement vu quelqu’un d’aussi intelligent, à l’épreuve de toutes possibles tentatives d’intimidation d’un certain Jean-Denis Simard.
Quelqu’un d’aussi catégorique et droit.
Comme je sais que le soleil pointera son nez demain, je sais qu’elle obtiendra tout ce qu’elle voudra dans la vie, parce qu’elle en a le talent et la hauteur.

Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de sa naissance.
À 16h35 exactement, naissait Camille Richer il y a 19 ans.

Un poupon de 7 livres et 5 petits onces, tout droit issu d’un gargantuesque champ de carottes, naissait et allait devenir une femme accomplie et déterminée.

Camille Richer.

19 fois qu’elle voit se faufiler le printemps par la porte de devant.
Et donc 18 printemps qu’elle me tient la main quand j’ai peur et que je recule.
Ma sœur, je l’aime de tout mon cœur.
On a tout partagé, ma sœur et moi, même un utérus.


Pour toujours, je me battrais pour elle et je sais qu’elle en ferait de même.

On a beau habiter à des kilomètres l’une de l’autre, on sera toujours aussi proches, et pour ça, je ne peux qu’être heureuse.

J’ai la meilleure arme pour me battre contre le noir et les bestioles qui pullulent dans ma tête: une sœur comme elle.

Que ce soit pour me donner un coup de pelle sur la tête, me dénoncer à maman quand je perds ma virginité ou même pour me passer un rasoir rose dans les cheveux, elle est toujours là, ma sœur.
Comme je sais qu’elle sera toujours là pour m’aider, me guider, me rassurer, ou me faire rire(en disant à ma grand-mère de se brancher, entre autre).
Et pour ça, je l’aime.

Tu es quelqu’un qui sort du lot, ton intelligence brille bien plus que l’ampoule du réverbère qui éclaire ton appartement, je suis fière d’être ta sœur et je sais que je pourrai toujours compter sur toi, comme tu pourras toujours, toujours et toujours compter sur moi. Tu es la meilleure complice que je pourrais espérer un jour avoir.
Je ne te souhaite qu’une chose, que le jour de ta fête soit à ta hauteur, ma sœur.
Pour le reste, je sais pertinemment que tu l’obtiendras.

Je t'aime Camille, Bon anniversaire de naissance.

dimanche 19 avril 2009

Wind of change..(8)

....I follow the Moskva
Down to Gorky Park
Listening to the wind of change....


Le sentez-vous, le vent du changement?
Il souffle et balaie mes certitudes.
Il pousse les nuages et tasse la pluie, de sa grosse voix.
Le soleil peut donc me fouetter la tête et colorer ma peau.

Cet après-midi, il m'a ébouriffé les cheveux et a transformé, l'espace de quelques secondes, ma peau en celle d'une poule.
Parce qu'il est
froid.


...The future's in the air
I can feel it everywhere
Blowing with the wind of change...

Je l'ai senti, et j'ai souris.

Un vent de fraîcheur, de mousse et de rires qui se répercutent sur la brique rouge et poreuse.

Je me trompe peut-être, qui sait après tout!, mais j'ose oser.

Tant qu'il y aura du vent, une jolie brune, des gens qui m'aiment, du vernis à ongle, des cantaloupes et des souvenirs,
mais surtout tant que ce vent
soufflera,

Je serai là.

samedi 18 avril 2009

Bric-à-trappe.

La pâte que je mets dans mes cheveux, décidément courts et roux, s’appelle Manga head, et je trouve ça hilarant.

Je tape tellement sur mon ordinateur, que j’ai mal aux poignets.

J'ai la passion de l'halloween.
Je parle à ma plante, et je crois qu’elle m’aime.
J’aime Flaubert et Maupassant, mais surtout Yolaine parce qu’elle m’a donné envie de tout lire ce qu’il y a au monde.
J’en ai marre que ma tête de lit artisanale me tombe sur la tête.
Quand je retrouve des grands cheveux noirs sur des vêtements que je n’ai pas mis depuis quelques temps, j’ai envie de violence.
J’ai fait une gaffe que je regrette amèrement.
J’ai deux cadrans, dont un qui a dix minutes d’avance, qui sonnent à intervalles pour m’assurer de me lever.
Je voudrais bien manger une mangue.
J’ai 18 ans et j’enlève mon couvre-lit pour dormir. Quelles habitudes de vieille madame il me reste à prendre?
Si tu me dis Ben la! Il y a bien des risques que je pleure.
Je vis dans ma tête, alors je suis souvent déçue. Je pleure certaines séparations pour les idées que je m’étais faites sur cette relation.
J’ai choisi mon chat en fonction d’un seul critère, je voulais qu’il soit noir.
Quand quelque chose me déçoit, je suis fâchée.
Et quand je suis fâchée, je me déçois.
Je déteste quand les gens me parlent de certains articles de mon blog et que je vois qu’ils n’ont soit rien compris, soit interprété tout de travers. Une nouvelle est une nouvelle.
J’ai si mal au crâne.
Je suis d'accord avec la description de l'amitié de Debbie.
Certaines personnes me manquent beaucoup, parce qu'avec elles je me sentais légère.
Je voudrais dire des noms, mais je suis pudique.
Je n'aime pas que les gens me demandent ce que je veux faire dans la vie.
Je n'aime pas me demander ce que je veux faire dans la vie.

J'aime les mots.

Je voudrais rencontrer tout plein de gens. Franck Dubosc, Jean Dujardin, Clovis Cornillac, Dany Boon!
Je me rends compte à quel point j’aime les français!
J’aime beaucoup mon parrain.
Je me sens si mal.
Je voudrais renifler l’odeur de ma mamie.
Je m’excuse.
Je voudrais être enfant et jouer avec mes trucs étranges.

Je
me
sens
piégée.


De moi, je sais au moins ça.

samedi 11 avril 2009

Distant lover.


J’adore les nuits que je passe à Roberval, de par la tendresse et l’amour qu’elles recèlent.

Depuis quelques temps déjà, les nuits que je passe à Québec sont dénuées de chaleur et de présence.

Mais ici, c’est tout le contraire!

Je passe toutes mes nuits en excellente compagnie.

J’adore me réveiller en sa compagnie, mais surtout m’endormir!

Je sais parfaitement à quel point notre relation est simple, dénuée de toutes ambiguïtés, et inconditionnelle.

Peu importe le temps que j’ai passé au loin, je sais très bien qu’il n’y aura ni questions, ni rancune, ni même de complication.

Il sera là, à m’aimer comme un fou et a passer toutes les nuits avec moi le temps
que je serai là, comme si je n’étais jamais partie.

Et qu’il ne me fera aucune sorte de remontrances quand je partirai, même si je sais que je lui manque…

Parfois, il vient me rejoindre tard, et je ne l’entends même pas pousser la porte de ma chambre, mais au contact de son petit corps dur et chaud qui se blotti sur moi, je souris et je me sens bien.

Tellement bien.

Après ma famille, il est l’être qui me manque le plus, et à lequel je pense le plus fréquemment quand je suis loin.

Certains matins, il me laisse avant même que je sorte des bras de Morphée, mais je ne lui en veux pas, parce que j’aime me réveiller seule, mais avec les traces qu’il
a laissées dans mon lit.

Sa chaleur reste imprégnée sur ma tenue de nuit et il laisse même quelques poils dans mon lit.

Mais le plus mignon est la façon dont les draps sont tapés à mes côtés.

Dieu que je l’aime! Dieu que j’aime m’endormir avec lui et me réveiller avec lui!

Dieu que je l’aime, mon chien! Cette petite boule de poils noirs m’attendrira toujours!

mercredi 8 avril 2009

Cas d'havre


Voici une nouvelle sur le minotaure que j'ai écrite dans le cadre du marathon d'écriture du Cégep Sainte-Foy.
Je l'ai retravaillée, corrigée et légèrement modifiée pour le cours de Discours narratif.

Si vous voulez passer jeter un coup d'oeil sur wikipédia au sujet du minotaure, ça aide à la compréhension!
http://fr.wikipedia.org/wiki/Minotaure

Bonne lecture, si vous vous rendez au bout..:P

Cas d'havre

Je suis mort, froid et égaré, perdu dans ce néant de noirceur et de doutes qu’est le havre de la mort.

J’ai enfin un refuge, où je peux être solitairement affreux, toujours isolé de tous.

Ma mort est à l’image de ma vie : triste, froide et solitaire, ô combien solitaire. Mais vous savez ce qu’on dit : à tout malheur, quelque chose est bon. Certes, j’ai dû rendre ce qui me servait d’âme, mais j’ai enfin perdu la notion du temps, la mort étant, par sa nature, étrangère à une quelconque notion temporelle. Je ne passe plus mon temps à attendre, puisque je ne passe plus de temps, tout simplement. En effet, dans la mort, tout devient monde des ombres, il ne reste que les souvenirs. Leur monde est indéchiffrable, confus, décousu. Parfois, des bribes venues de nulle part remontent à la surface de mon esprit et me grisent, de par leur force. Ce qui s’impose le plus souvent à mon esprit, seul vestige restant de mon affreux corps, est la sensation du sol, dur et froid, sous mes pieds humains, triste contraste avec ma vulgaire tête. Cette tête que je n’ai jamais eu le courage de regarder, autrement qu’avec le toucher de mes mains. J’en tâtais les pointes, les deux longues cornes qui, à elles seules, me refusaient l’accès au monde des humains. La nuit, le sol devenait si froid, glacé, qu’une douleur envahissait mon corps. Sa texture terreuse mêlée à l’air glacial qui embaumait l’atmosphère me donnait l’impression de marcher sur une neige poudreuse, sèche et qui ne serait pas altérée par la chaleur que dégagent mes membres.


Comme je le disais, la confusion des souvenirs me fascine. Pour quelle raison sordide la texture du sol de mon architectural cachot hante-t-elle mon esprit, et ce, après mon trépas? Peut-être parce que ce sol, glacial et dur, était à l’image de mon être. Qu’en sais-je. De mon vivant, mis à part la solitude, rien ne meublait mes journées, pas même l’écho d’une voix qui ne soit pas hostile. J’errais donc, sans fin et sans but, comme une vulgaire bête dénuée d’esprit. Triste sort que celui d’avoir une majestueuse bête comme géniteur et une femme pourvue de désirs contre-nature comme mère. En effet, le produit d’une telle union ne peut être que craint, de par sa génétique incohérente. Si Pasiphaé, ma mère, avait su, peut-être se serait-elle abstenue. Mais non, je sais que ces désirs ne provenaient pas d’elle,
j’en ai l’intime conviction.

Les souvenirs des visites que je recevais peuplent également ma mémoire. Tous les neuf ans, quelques quatorze êtres étaient envoyés, pour je ne sais quelle raison, dans le labyrinthe. Lorsque je les croisais, ma joie était telle! Ma solitude était enfin rompue, révolue. Je m’élançais avec un bonheur sans égal vers la proie de ma débordante affection.

L’amour est une chose qui déborde.

Chaque fois, c’était pareil. Je me souviens de leur torche. Je me souviens de la flamme qui illuminait leur visage d’une lueur orangée. Grâce à cette lueur, je percevais l’éclair de frayeur qui striait puissamment leur regard à leur en couper les yeux. Comme je voudrais oublier cet éclair, l’horreur y trouvait un nom. L’élan de bonheur qui me poussait à solliciter tous mes muscles pour me ruer sur eux était freiné. Je ne voyais plus un être debout devant moi, mais un corps, au visage
livide, en chute vers l’arrière.


L’effroi tue. Je redécouvrais cela chaque fois, avec une souffrance grandissante. Votre laideur a-t-elle déjà tué un homme, de par son intensité? Assurément pas. Le fait est que je suis un monstre, et donc que je suis monstrueux, monstrueux à tuer.
J’ai également le souvenir d’avoir cru que la mort me délivrerait de l’étau de la solitude, souvenirs de naïveté que ceux-ci. Avant ou après le trépas, la solitude reste, et me dévore toujours. J’ai passé une vie de rejeté, confiné dans un labyrinthe qui ne portait pourtant pas de serrure. Mon cachot aura été pour toujours ma laideur, mon corps incohérent de par sa construction bien malveillante. Force m’est de réaliser que décéder ne m’a pas éloigné de la vie de froidure et de solitude que j’ai eue.

Je suis le minotaure et je suis froid, gisant, mort.

Un cadavre.

Quel mot abrupt que celui-ci.

Cadavre.

Un mot laid, teinté de mépris et d’une fragrance de bois dur.

Celui qui compose habituellement les cercueils.

Mais moi, je n’ai pas droit à un cercueil. Je suis vulgairement laissé, sans sépulture, sur mon sol, celui qui a bercé mes angoisses, mes larmes et ma souffrance d’être rejeté, vu comme un monstre. J’en ai peut-être la tête, mais je ne suis pas une bête et je ne le serai jamais, pour la triste présence de mes sentiments.

Et, seul avec mes souvenirs peuplés de rejets et d’amères déceptions, je ressasse le
passé.

Je suis un monstre, ni vraiment humain, ni vraiment bête. Refusé au monde des
humains, délaissé dans celui des bêtes.

Je suis né enfant contre-nature et je suis mort seul, simplement seul.

839 mots

lundi 6 avril 2009

Ôde d'heures à l'intelligence, odeur d'intelligence.


Depuis 3 semaines, j’ai reçu les consignes de la dissertation que je devais remettre en ce lundi.

La conception de la liberté selon Jean-Paul Sartre est-elle véritablement une promotion de l’être humain?

Quel sujet grouillant de possibilités, de proleptiques réflexions et de recherches.

Non pas vraiment, en fait.

Un sujet qui me laisse relativement, et je dis bien relativement, indifférente. Qui plus est, j’ai la schizophrène d’impression que depuis que j’ai reçu les consignes,

Jean-Paul Sartre me pourchasse des rayons des bibliothèques aux librairies où je vais flâner avec Debbie.

(On aime Flaubert, mais surtout Yolaine.)

Reste qu’en cette matinée, ma dissertation est loin d’être complétée.

Le lundi, je débute mes cours en sexologie, à 10h.

Mais j’ai une dissertation de quelques 1 200 mots à remettre à 18h.

Alors me voilà, à 7h, au café Wazo, munie de mon portable, des consignes de la fâââmeuse dissertation et de poches sous les yeux.

Je découvre une communauté jusqu’alors inconnue.

Les studieux.

J’ai toujours eu d’excellentes notes bien que je travaille moyennement fort dans mes études, mais j’adore ça et je réussi très bien.

Mais en cette douce matinée où le cégep vient à peine d’ouvrir et où je suis seule avec quelques personnes toutes plus concentrées les unes que les autres, je me rends compte que.

Que rien.

Et constatation ridicule, il me reste une petite centaine de mots à écrire, et mon cours de sexologie est dans quelques minutes. (Et j’écris quelque chose qui ne traite pas de Sartre en ce moment, je sais)

Mais je ne m’en fais pas, parce qu’entre deux cours, j’ai un trou de 3 astronomiques heures.

Et je sais ce dont j’en ferai.

Je vais revenir me creuser une place de geek au café Wazo, parce que l’intelligence y pullule, et que ça fait du bien.

dimanche 5 avril 2009

Cure de manucures.



Ma nouvelle passion, c’est le vernis à ongles.

Juste cette semaine, j’ai changé 4 fois. De Solaire 987 à Mocha brillant 976, puis de tandouri 590 à bleu-vert profond scintillant 817.

Quand, après à peine deux jours, je remarque quelques endroits où le vernis est écaillé, je deviens toute excitée.

On se doute qu’avec la folie de mes mains, le bout de mes doigts est rarement épargné et la peinture s’en lasse vite.

Munie d’un bon dissolvant, j’efface l’ancienne couleur pour en appliquer une nouvelle.

Grâce à la mère de mon père, je suis équipée en petites bouteilles trapues qui contiennent, au bout de leur pinceau, des teintes plus riches les unes que les autres.

Au fil des applications rapprochées et nombreuses, mon coup de pinceau s’est enhardi et gagne en précision.

De huit coups de pinceaux maladroits et barbouillant, je suis passée à 3 élans racés qui laissent mon ongle presque parfaitement dessiné.

Mes ongles de la main droite ne souffrent presque plus de la diminution d’être peints par la main inadéquate et mon choix de couleur gagne en audace.



Si je griffe quelqu’un, peut-être que mes ongles, inlassablement et obsessivement peints, laisseront cinq stries colorées sur une peau blanche et vierge, ou peut-être sur l’une poilue et disgracieuse.

Qui sait.
Mais probablement pas, parce que je ne griffe pas les gens.

vendredi 3 avril 2009

pute-Réfaction (Tome II)


Il s’en allait.

Ses mains sentaient la sueur et le latex.

Elle restait assise sur le lit, à peine défait. Leur ébat avait été bref, et purement étrange.

Dans tout ce qu’elle se plaisait à appeler carrière, jamais client ne lui avait fait de telles demandes.

Place-toi comme ça, fais ça, ne bouge surtout pas, mets ça..

Reste qu’il s’en allait. Et qu’en son for intérieur, elle en était soulagée.

Ses yeux de putes se détachaient parfois du cadre de la fenêtre peint en blanc, mais se présentant jaune, et dont la peinture se soulevait grossièrement. Comme si l’indice du temps et du manque de soins s’infiltraient sous la peinture, pour crier à l’aide. Tout dans cette typique chambre puante, mais économique!, de motel était dégoutant.

Et elle posait son regard sombre et barbouillé de maquillage sur lui.

Il accordait tout son attention à sa cravate, qu’il venait de détacher du pied du lit.

Triste.
Triste qu’après une heure avec elle, il avait perdu l’odeur qui imprégnait ses vêtements, une odeur de cannelle et de fraises.

Sûrement l’odeur de sa maison à lui.

Elle n’y mettrait jamais les pieds, et en était bien contente.
Qu’il déguerpisse au plus vite, ce client étrange et perfide.

Il rentra chez lui, et trouva sa femme endormi sur le sofa du salon, étreignant un coussin qu’il trouvait laid. Son chien aboya. Il lui tâta le museau, chaud et humide. Retira vivement sa main, de par l’ennui qu’il ressenti face aux reniflements insistant du cabot.

Les chiens ont l’odorat plus développé.

(écrire un titre)

Ma maison d'édition et tes bandes dessinées s'endorment désormais dos à dos.

Pute-Réfaction (Tome I)


(Ceci est la toute première partie de mon projet Pute-réfaction. Il s'agit d'une nouvelle en plusieurs parties, qui seront publiées sur mon blog de temps en temps!
Ne soyez pas inquiets, ça sent très bon chez moi ;))

JE= NARRATEUR. PAS MOI.


Ce matin, je me suis réveillée en sursaut.

Un effluve de pourriture m’a intimé d’ouvrir les yeux, pour ensuite les faire pleurer. Comme si un cadavre rampait ses restes putréfiés jusqu’à mon lit pour répandre, dans la pièce où il se trouve, des relents de mort entremêlés d’une poussière de décomposition.

L’odeur était si prenante, que je m’en sentais soulevée. Comme si je flottais sur un nuage de puanteur qui imprègnerait ma tenue nocturne, soit mon habit de naissance, et dont les particules pénètreraient jusqu'à mes os.

Emprisonnée dans un nuage nauséabond, mon esprit à peine éveillé avait peine à concentrer ses efforts sur la provenance de cet amer parfum.

Les yeux en nage, le cœur coincé sans raison, je déambulai hors de ma chambre, pour m’évader de la prison olfactive hostile qu’elle représentait.

Quel réveil.

Reste que même à cette heure, l’origine de l’odeur reste introuvable.
J'ai fait le tour des pièces de ma douillette maison, vérifier dans le réfrigérateur.
Rien de pourrissant.

Fait particulier, l’homme qui partage mon lit m’a affirmé n’avoir rien reniflé de différent ce matin.

Il se rend au travail, alors que moi, je passe la journée ici. Il aurait donc senti l’odeur en se levant.

Un peu plus tard dans la journée, j’étais lovée contre un coussin, allongée sur mon sofa. J’étais en prise à un violent mal de ventre.
Je sentais bien mes paupières s’alourdir et ma respiration se régulariser. J’allais enfin rattraper le sommeil de ce matin.
Reste que de temps à autres, je reniflais une faible odeur, mais tout de même nettement inférieure en intensité que la terrible puanteur qui m’avait réveillée ce matin.

....

Bruit de porte. Aboiements. Bruits de pas bottés.

Je reste étendue, sachant parfaitement qu’il viendra me lever pour lui préparer son repas.
J’ouvre tranquillement les yeux, en gémissant. Luttant contre la raideur de mes membres après un sommeil agité, je laisse échapper mon souffle, dans un bâillement quasi-indécent.

Pincement violent au cœur.
Ça pue. Encore.
Et terriblement.
Les yeux m’en pleurent encore et la gorge m’en sèche. L’odeur est tellement forte que j’ai presque pu la goûter, en baillant.

Les larmes envahissent mes globes oculaires.
D’où provient cette odeur? Pourquoi c’est si fort, c’est à en vomir.

Les situations de ce genre ont le pouvoir de me faire me sentir démunie, complètement. Au même niveau qu’un mur qui craque ou d’une fenêtre qui se brise.
Je ne sais pas quoi faire et comment remédier au problème, et ça m’angoisse.

Reste que quelque chose se putréfie littéralement dans ma maison.

jeudi 2 avril 2009

Éléphant blanc tome 2

Vous souvenez-vous de mon éléphant blanc?

(Si vous répondez par la négative à cette question, vous devriez descendre un peu la fenêtre, et lire l’article L’éléphant blanc tome 1.)


Ce majestueux meuble trône maintenant dans la pièce m’étant réservée.

Parfaitement lisse, parfaitement blanc. Parfaitement parfait.

Son ascension vers la beauté fut relativement courte et facile.

Ne suffisait que de quelques tendresses prodiguées avec soin.
Après l’avoir sorti des bas-fonds, j’ai commencé, sous la supervision de mon parrain, son apprivoisement.

Je l’ai flatté avec un papier rêche et sec sur l’entier de sa surface, inlassablement. J’ai égratigné sa peau pour mieux la peindre.
Il faut souffrir pour être beau.

Les prochaines étapes se déroulèrent sous mes yeux remplis d’affection, mais grâce à la compétence d’un autre.

Ses égratignures furent emplies d’une pâte blanche qui, en durcissant, imite parfaitement le bois. Idéal pour calfeutrer de telles cicatrices.

Retour du papier sablé, pour adoucir les surfaces, et fondre délicatement l’emplacement des fossés qui creusaient son bois au reste.

Toutes les surfaces égratignées par les 220 grains de sables par centimètres carrés que contenait le papier, nous recouvrîmes son corps de liquide blanc. Plusieurs fois. Avec séances de sablages entre ces fois.

L’opération porta ses fruits.

Résultat : un magnifique meuble blanc, parfaitement lisse et neuf. Un mammouth transformé en éléphanteau vigoureux et pleins de vie.

If you where a kiss, i know i would be a hug.

Mise en garde.

Jeune femme grandement instable à proximité.


Je ne sais pas si c’est ma sensibilité exacerbée ou juste un penchant pour le drame.
Si je suis née pour dramatiser et broyer du noir.
Si j’étais prédestinée à fucker.

Reste que je suis comme je suis.

J’ai besoin de toucher, d’aimer, de le dire, de Debbie, de me sentir aimée.
J’attrape les mouches avec mes mains et je me languis (pas du lendemain.. rime trop facile, et nulle, qui plus est.)
Je me languis. Point.

Selon une étude du bureau Richer, les statistiques de rendement de productivité littéraire sont nettement supérieures en périodes de crise, voir instables.

Alors. Je me languirai.

J’ai pas envie de changer, dans le fond. Parce que je suis née comme ça, ou que je le suis devenue, et que c’est pas sans raison.

J’avais une anecdote super à raconter.
Quelque chose de drôle, brillant, inusité et si intéressant!
Sauf que je l’ai oubliée.