mardi 3 avril 2012

T'as quelque chose dans 'face.

Depuis presque deux ans, j’ai une tache au visage.
Oh, rien de terrible.
On parle d’une petite gouttelette de vin sur le côté droit de ma mâchoire.

Le problème, à ma petite éclaboussure mauve, c’est son intermittence.

Elle apparaît et disparaît au gré des jours, reste parfois plus longtemps que d’autres, mais finit toujours par disparaître complètement.

Et une belle soirée, ça me pique, je gratte un peu, et la sensation que ça me fait sur la peau ne ment pas.

Et ma tache sera effectivement apparue dans les heures suivantes.

J’ai vu un médecin pour ça, et il m’a parlé de ma régularité, rien de moins.
Blague à part, il paraîtrait que c’est un vaisseau sanguin bien particulier qui explose pour un rien, ou pour quelque chose aussi, des fois.
Le plus drôle, c'est quand je me met à spéculer sur ce qui l'a fait éclater.


Et ça fait toujours la même forme mais la couleur varie de fois en fois.


Wonderful is'nt it ?

Tetris Game Over

Figurez-vous le portrait.

Je suis lasse, assise à ma table de cuisine. Un bordel règne autour de moi.
Un bordel qui, bien honnêtement, m’irrite sans que je ne puisse y remédier. Mon appartement, dans mon cœur, il se résume à ma chambre violette et blanche un peu trop décorée pour sa superficie. La cuisine et le salon/entrée, je ne m’y sens pas réellement chez moi, alors il m’est difficile d’entretenir ces pièces. Je sais, je sais, je justifie le bordel.


Bref, je suis assise en pyjama improvisé et je regarde le temps filer, s’effilocher et tomber à mes pieds. Il est presque 15h, je n’ai encore rien fait.


‘Faut dire que de se lever à midi n’aide pas à brasser des grosses affaires dans la journée.

Des congés réels, j’en ai peu. Je jongle avec mes études à temps plein et un travail que j’adore et auquel j’ai envie de consacrer beaucoup de temps.

Tous les jours, à la job, je me dit à quel point je voudrais faire ci, faire ça, à quel point je manque de temps pour moi, pour m’occuper de mes choses, pour écrire.

Je me dis toujours que quand j’aurai un congé, je ferai ça.

Tous les jours que j’ai cours ou que je travaille et que le soleil brille à l’extérieur, je me flagelle de ne pas pouvoir en profiter. Oh wow ! Si j’étais libre, je pourrais aller lire sur les plaines. Je pourrais marcher longuement avec Louis dans un quartier jamais exploré auparavant, découvrir les maisons les plus étranges de St-Sauveur. Toutes des choses que je brûlerais de faire en me brûlant la couenne.

Je me dis que quand j’aurai un congé, je ferai ça.

Et quand je suis fatiguée mais que je dois courir ici et là, ou qu’il pleut et qu’il tempête, je me dis à quel point j’aurais envie de me cacher sous mon oreiller et de respirer l’odeur de mes cheveux en écoutant de la musique que je n’ai pas encore eu le temps d’écouter qui piétine dans mon disque dur depuis des mois. Je pourrais même noter, écrire des petits commentaires pour chaque album découvert, histoire de m’en
rappeler et de profiter du plaisir que je ressens d’écrire sur la musique.

Je me dis que quand j’aurai un congé, je ferai ça.

Le ménage, aussi.
J’aurais mon lavage à faire, le balai à passer, mes draps à changer. Il faudrait que je range ma garde-robe de salle de bain, elle devient messy. Oh, et je devrais enfin reclasser ma centaine et demie et DVD, ils ont l’air de vouloir s’écrouler sur mes tablettes.

Et je me dis que quand j’aurai un congé, je ferai ça.

Et ma fibre artist aussi, qui s’énerve. Depuis des mois, j’ai envie de m’asseoir par terre avec une shit load de farine et une grosse cruche d’eau, une pile de vieux journaux, et de faire du papier mâché. Mais je ne sais pas encore qu’est-ce que je ferais.
Puérile, non ?

J’aurais aussi envie de faire du scrapbook. De l’aquarelle. Des collages. Prendre des photos, aussi. Beaucoup.

Je me dis que… you know it.

Mais aujourd’hui, bordel, je suis en congé.
Il est maintenant 15h et je n’ai rien fait. Et je n’ai envie de rien faire. Le soleil brille dehors, j’ai fermé les gros rideaux bordeaux qui pendent à la seule fenêtre de mon appartement pour qu’il me laisse tranquille, pour qu’il n’aiguise pas mon angoisse de n’avoir pas su profiter de cette petite journée qui s’est égrené à mes pieds et que je piétine de mes orteils.

D’ailleurs, il faudrait que je coupe mes ongles de pieds. Plus tard.

Si on travaille les journées qu’on travaille, qu’on étudie et écoute les jours qu’on a cours, et qu’on veut profiter des congés pour ne rien faire, quand est-ce qu’on peut jongler avec tout le reste ?

Je suis médiocre à Tetris. Mon temps n'est pas un écran où tous les morceaux pour le remplir s'emboîtent habilement.