Je n’ai plus de vie.
Cégep ennuyeux et tellement pas motivant, surcharge émotive, overdose de travail, manque de temps, beaucoup trop d’anglais devenu sauvage et pour lequel je n’ai aucune envie d’apprivoisement..
Bref. Manque de vie.
Une belle vie pamplemousse juteuse qui goûte le Mister freeze blanc, ou bleu, qui sent l’sexe pis qui ressemble à un film quétaine.
J’passe ma vie dans les autobus!
Entre un cours et un quart de travail, entre ma maison et un centre commercial bourgeois qui pue. Entre ma maison et le cégep, entre le cégep et ce dit centre commercial, et, épuisée, encore entre ce centre commercial et ma maison, pour vite aller dormir pour me lever à temps pour prendre l’infernal autobus le lendemain matin pour recommencer.
Bref.
Entre deux soupirs dans un autobus, je ris parfois.
Comme tout à l’heure.
Je moisissais bien assise sur un banc d’autobus dans mon ressentiment d’avoir à aller travailler encore, alors que j’aurais pu rester lovée sur un torse chaud et rassurant.
Pourquoi j’ai pas le droit à un samedi? Pourquoi j’dors sans me reposer? Pourquoi je suis brûlée?
Alors qu’autant de questions aussi rhétoriques les unes que les autres pullulaient dans ma tête, 2 jeunes filles, un beau 14 ans sonnant chacune, entrent dans l’autobus.
Le genre que j’aime pas. Le genre qui transpire l’enfant-gâtée’isme à plein nez.
Ben oui, je juge. Jugez-moi au pire.
L’autobus étant bondé, ces mademoiselles doivent rester debout, et affronter le périple en se cramponnant, tant bien que mal, aux barres de métal qui transpercent les autobus.
Et moi, je les fixe.
Et je vois que, soumise aux secousses de la route additionnées à la précarité de sa poigne sur le poteau, une des filles écrabouille vertement le pied de la dame assise
sur le banc en face d’elle.
Et la dame a mal, mais est vieille et polie, donc ne pipe mot et se contente de contracter ses orteils meurtris du bout de ses sandales ouvertes.
Mais la jeune fille s’en est rendu compte, et à défaut de s’excuser, rit un peu, dans son imbécilité impubère.
Mais là arrive le dénouement.
Alors qu’un étrange se lève pour sortir, le genre chapeau melon et cheveux gras, il lui écrabouille le pied en entier, sans épargner ses puma ouverts, ceux que je voudrais bien.
Réaction immédiate.
Elle s’insurge, crie, et peste de douleur. Et sa pauvre amie de s’épancher sur son pied blessé.
Come on.
Et le simili Charlie Chaplin qui se multiplie en excuses, qui passent inaperçues pour la belle blessée.
Et moi qui jette un regard complice à la dame aux orteils bafoués, et qui descend, finalement arrivée à Place Laurier, un sourire mesquin aux lèvres.
Je n’avais jamais assisté à une scène qui illustre si bien l’expression Recevoir la monnaie de sa pièce.
samedi 12 septembre 2009
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Tant qu'a y passer ta vie, deviens-z'en chauffeuse! non? tant pis j'aurais aimé avoir Amélie Richer comme chauffeuse, l'autobus serait si plaisant :P
RépondreSupprimerps: je voulais insérer ici une sorte de petite phrase intelligente mais je ne le ferai pas... peut-etre une sage decision?
J'ajoute aussi que je te juge vraiment cool :P
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