jeudi 29 janvier 2009

& compagnie.


Tant de frustrations, de solitude. Douloureuse et lourde solitude.

Comme ils sont cons!

Après tant d’années passées dans cet endroit, elle n’appréciait toujours pas son travail, et encore moins ses collègues! Et le moins qu’on puisse dire est que
c’était fortement réciproque.

Tous les soirs, elle sortait de cet immeuble froid avec la rage au cœur. Tant d’incongruités, de sales injustices et de flagrantes manifestations de stupidité!

Rien de plus poignant au cœur que de sentir que tous nos efforts se révèleront vains. Rien de plus déprimant, de plus dégoutant. Rien. Rien ne viendrait changer cette situation. Ces personnes, ses collègues de bureau, ne l’aiment tout simplement pas et ne l’aimeront jamais. Point.

Peu importe ce qu’elle fera, ou ne ferait pas.

Cinq longues années d’études universitaires fastidieuses, ardues et ô combien dispendieuses pour aboutir dans une compagnie médiocre où les réceptionnistes sont vulgaires, où les employés qui détiennent de plus d’ancienneté se croient maîtres et de laquelle le talent s’est enfui depuis la nuit des temps.

Mais bon.

Ressasser toujours les mêmes choses, soirs après soirs, n’est profitable qu’à l’étau
qui lui serre douloureusement le cœur de désespoir.

Cœur emmuré dans une espèce de ceinture de fer boulonnée, sur laquelle est posé un immense cadenas lourd et froid. L’objet oxyde son sang, et ça sent le fer à plein nez.

Toute la journée, elle se languit d’être chez elle, toutes les excuses sont les bienvenues pour manquer une journée de travail et échapper à la routine qu’elle déteste puisque peuplée de rejets.

Mais tristement, être chez elle n’est pas plus satisfaisant. Au contraire même.

Ses soirées, passées seule, sont porteuses d’une angoisse amère et suffocante. Du genre qui vous coupe la circulation et vous fait sentir la mort de si près. Sans parler de ses nuits. L’enfer terrestre.


Elle se sent si seule. Pas d’âme qui veuille d’elle. Seule. Seule.

Que faire, lorsque tout le long du jour, vous vous languissez d’être à une place précise et qu’au moment où vous y mettez les pieds, cette dernière se transforme en cachot, dans lequel vous êtes emmuré dans l’angoisse et la solitude, surtout la
solitude?

Que faire?

Une solitude sans borne, qui pourrait vous bouffer toute crue sans laisser de miettes.

Mais depuis quelques mois déjà, elle tournait et retournait THE solution qui lui apparaissait comme étant la plus drastique, la plus délicieusement finale à cette situation invivable et indigeste. Celle qui mettrait indubitablement fin à son calvaire quotidien de solitude.

Elle y songeait, tout simplement.

Certains y voient plusieurs tracas, mais plusieurs le font.

Après tout, ça fait partie de la vie, non?

Vous ne croyez pas?

Et puis, cette solution comptait plus de points positifs que de négatifs, en fin de compte.

Il lui suffisait de le faire. Tout simplement. Non?

Et puis après tout, cette solitude lui faisait terriblement mal et elle se devait d’y mettre un terme.

L’idée, jours merdiques après jours merdiques, grandissait. Et finissait par devenir franchement obsédante.

Elle se renseignait comme elle pouvait, et chaque information renforçait son choix.

Alors, par une soirée passée seule, encore, elle trancha. Son choix était définitif.

Elle allait finalement acheter un chien.

Quoi de mieux, comme compagnie?

lundi 26 janvier 2009

Possession


Comme j’aime l’autobus!

Un véritable fourmillement de diversité gluante et flagrante.

Les autobus du RTC sont les Jean Coutu du transport, on y trouve de tout!

Mais rarement un ami!

Alors donc, ce matin, j’occupais un siège tout près de la porte avant, histoire de poster mon regard dans le pare-brise du monstre roulant, pour regarder la route qui défile sous nos pieds.

Parce qu’en plus d’aimer les autobus, j’aime regarder la ville au travers la vitre
de l’autobus.

Surtout le soir.

Ça me rappelle un jouet que j’aimais particulièrement avant, même maintenant dans le fond…, bref, ça me rappelle les lite-brite!

Les lumières, la noirceur, les couleurs... un vrai lite-brite urbain!

Bref, toujours est-il que même si je préfère de beaucoup utiliser l’autobus de
ville le soir, je dois le prendre le matin!

Et ce matin, j’ai fait une adorable rencontre.

Petite mise au point, je suis parfaitement en mesure d’apprécier la beauté. Peu importe son genre. Mon orientation sexuelle n'en est pas modifiée.

Alors, bien confortablement assise, du moins avec le degré de confort possible, musique enfouie dans les oreilles et regard fondu dans le paysage qui défile, je sens l’autobus s’immobiliser à un arrêt. Une flopée d’individus que je ne connaitrai jamais fait son entrée. Dans eux, se trouve une jeune femme.

Le siège à côté de moi étant vacant, et la gravité suivant son cours, cette petite personne décide d’élire ce banc comme étant le sien.

Mon regard étant volatile, je la regarde.

Courte sur pattes, mince, frêle. Mais ce qui a le plus retenu mon attention furent ses cheveux.
Blonds, naturel à première vue, et remontés de façon assez volage, avec une négligence feinte, puisque tout son style prouve qu’elle est tout, sauf négligée : de la délicate ligne dorée sur ses paupières, de la longueur et l’épaisseur presque exponentielle de ses cils à ses jolies bottes de cuir.

L’archétype de la douceur féminine.

Elle était avec une amie. Dont j’ai oublié les traits, alors je vous épargnerez sa description. N’empêche que du fait qu’elle était avec une autre jeune fille découle le fait qu’elles discutaient.
Et sa voix douce à outrance, ma foi, corroborait parfaitement avec son physique frêle et délicat. Je fixais littéralement la jeune personne frêle, jolie et douce qui prenait place à côté de moi. J’ignore pourquoi, mais j’étais obnubilée par sa beauté, sa douceur et l’aura de délicatesse qu’elle dégageait.


Kate moss, on aurait dit. Le passé embué par la drogue en moins.

Toujours est-il que sa voix était une bien triste messagère :


-Câlis qui fait frette hein Marie! Ça’pas de criss de bon sens!

-… (réponse de l’autre)

(Suivie d’un autre flot de paroles de sa part)

-Non mais tabarnakk, j’écœurée du cégep là! J’ai un osti de gros livre à lire
en philo…

Triste.

J’ai l’intime conviction que cette vierge de Raphaël était possédée par l’esprit d’un bûcheron.

Poids lourd




Debout, l’air las, le regard hagard, il crie.

-Je suis un personnage revendicateur de la mythologie Grecque. J’ai parcouru maintes
mers et mondes pour m’accomplir réellement.

Par contre, je suis captif; durementlonguementfatalementindubitablement..


..captif.

Oh! Soyez sans craintes, on m’étreint chaque jour, malheureusement.

Chaque parcelle de mon être est surveillée, chaque minute, je le sais, je le sens.

Ils croient être forts, eux, être dignes de mention pour leur grande subtilité!

Mais je ne suis pas dupe, non, je devine leurs intentions.

Ils ne savent pas qui je suis, d’où je viens, tout le voyage que j’ai fait, tous les

mondes que, de mon glorieux pas, j’ai foulés.

Il se dirige vers son lit, et s’assied, penseur.

Oh oui, j’ai beaucoup voyagé, j’étais un héro. Grec, qui plus est!

Le symbole même de la grandeur, on m’a sacré empereur! Sa majesté ELLE-MÊME m’a adoubé, de sa lourde épée. De Damoclès oui!

Voilà où cela m’aura mené!

J’ai connu Jésus, moi monsieur!

Je lui ai parlé, longuement.

Nous avons abordé tous les sujets qui causent une moue chez les jeunes gens de
partout.

Les tabous, qu’on appelle!

Et je suis captif ici!

Ils n’ont pas une infime parcelle d’étincelle mentale!

S’ils comprenaient leur gargantuesque erreur!

M’enfermer! Moi?

Un tel personnage!

N’empêche, la nuit, je m’échappe.

Subtilement, à l’heure où l’herbe respire, je prends la clef des champs.

Le chevalier qui me suit, qui est mon ombre en quelque sorte, passe à ma fenêtre.

Son regard m’invite explicitement sur le dos de son cheval. Ailé, ce sacré cheval!

Alors, sur la monture, je m’envole vers mon vrai pays.

Mais mon ombre m’enlève la liberté qu’il me donne chaque soir.

En moins de temps qu’il ne le faut pour fermer les yeux, je suis de retour sur ce
lit, froid, puant et fraîchement mouillé d’ailleurs, ma continence s’étant depuis peu munie du préfixe ‘’in’’.

Ma vessie n’est plus ce qu’elle était. Un effet de l’empoisonnement dont je suis
persuadé être victime!

Mais ils ne m’auront pas!

M’emmailloter leur fut relativement facile, ils devront s’y prendre à plusieurs pour me tuer à petites doses d’Arsenic.

-Vous m’entendez-tu? JE NE ME LAISSERAI PAS EMPOISONNER! Je pourris dans votre cachot, c’est y pas assez? VOUS VOULEZ ME TUER EN PLUS?

Pff… Ils me prennent vraiment pour n’importe quoi. Quelqu’un comme moi! Un Grec!


-HEYYE! Vous m’entendez ben juste quand ça fait votre affaire hein! GANG DE
POURRIS!

....


Tout près de lui, se trouvait 3 jeunes femmes, toutes de blanc vêtues. Ces trois jeunes femmes ne s’entendaient visiblement pas sur un sujet qui semblait délicat. Périlleux, même. Laquelle des trois irait administrer ses calmants au patient de la chambre 18. Un degré aussi lourd de schizophrénie n’avait jamais été répertorié. Quel poids.






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La folie me passionne.
Comment l'esprit peut ainsi nous lâcher?.
Quelle trahison.

Que nous reste-t-il après?
L'attente de la mort.

jeudi 22 janvier 2009

Mise au pas.



L’église.

Après une longue journée de cégep, je descends de l’autobus, devant l’église Sainte-
Monique.

Et je la trouve, ma foi, tellement belle!

À peine ai-je sorti, que dis-je !, sauté hors d’un 87, le vent nordique de janvier me fouette brutalement le visage, la neige s’infiltre sournoisement dans toutes les ouvertures possibles de mes vêtements, la neige tombée au sol amoindrit mon équilibre, déjà altéré par le choix inconscient de porter des bottes à talons hauts l’hiver, et, finalement, mais ô combien non moindrement, le froid ambiant me glace littéralement le sang.

Le sang, mais non l’esprit.

Je prends toujours quelques secondes pour regarder l’église.

Ou plutôt l’ensemble.

La cours, avec ses grands arbres nus et émaciés; les grands vitraux colorés percés par la lumière qui verdissent le ciel, précocement noir, les pierres qui en composent les murs, que dis-je, l’armure…

J’adore le quartier où je demeure. Tout y est beau. Même les vieux restaurants défraîchis qui assument leur âge et leur qualité affaiblie avec résignation.

Mais surtout l’église.

Pour me rendre chez moi, je dois traverser le stationnement de l’église et fouler la neige, puisque personne ne se sent concerné par la tâche du déneigement de cet endroit.

Le vent continue de me battre atrocement et je dois courber l’échine pour avancer.

Et c’est immanquable,

Lorsque je me retourne pour regarder une dernière fois le derrière de l’église, je retombe aussitôt à ma toute première session, dans mon cours de fondements de l’art, j’identifie le transept, et je me dis que la forme de croix latine de l’église représente le corps du Christ sur la croix. Je me remémore alors la matière que j’ai apprise dans cette salle de classe, l’ambiance des premiers cours, ma rencontre avec Debbie, Yolaine, mes premiers papillons d’estomac pour Greg, l’apprivoisement, ô combien difficile mais bénéfique, de Mathieu, mes premières paroles assez tardives à Steph, et tous pleins de souvenirs qui me colorent la tête.

Et c’est parti!

Mon esprit s’égare et réalise une multitude de choses.

Il monte.

Et moi je marche.

Il crée des personnages de romans plus farfelus les uns que les autres, leur
attribue des caractéristiques inavouables, leur place des mots vindicatifs dans la bouche et parfois leur crée un passé déchirant pour rendre le tout plus croustillant.

Il compose parfois des chansons et monte.

Il unit des personnes qui me sont chères, crée des couples et monte.

Il échafaude des nouvelles littéraires et recherche des fins des plus surprenantes.

Il élabore des scénarios amoureux houleux, et s’échine à les placer dans un agenda mental rigoureux et continue sa montée.

Il tente, et je dis bien tente, de démystifier le secret du mystérieux brun ténébreux qui me fixait dans l’autobus, en lui inventant un passé déstructuré et
torturé qui pourrait justifier cette attitude étrange, et monte.

Il rédige souvent les premières lignes d’un éventuel article à paraître sur cette page, et monte toujours.

Il peste intensément contre la température inclémente qui s’abat sur sa
propriétaire, et continue de monter.

Il pense, repense, monte, démonte, écrit, efface, mémorise, oublie, tente d’oublier, aime, s’apitoie…

Il réalise à quel point…mais intempestivement, son ascension interminable est brutalement et douloureusement freinée.

En effet, la puissante griffe glaciale de l’hiver, et de ses contraintes, agrippe méchamment, par le fond de culotte, mon esprit dans son insouciante montée vers Dieu seul sait où. Elle l’empoigne avec une telle force et le ramène aussitôt, sans possibilité de négociations aucunes, vers la terre ferme et ses difficultés.

-Hors de question de poursuivre tes élucubrations, fille!, dit-elle.

-Mais...Je... Heu…

-Non! Pas de discussion! Les talons des bottes loufoques de ta propriétaire
s’enfoncent dans ma neige à chaque pas, mon vent chargé de glace lui arrache la peau, que le froid dessèche, ses cils se collent et réduisent encore plus sa vision et la glace que j’ai amoureusement planquée sous ma neige fait glisser, et blasphémer, Amélie. Pauvre fille! Elle avance à peine, et son chemin est long. Tu ne crois pas que tu devrais l’aider un tant soit peu?

- …

- Allez! Redescends, réintègre la tête de ta propriétaire et fournis-lui la concentration nécessaire pour ne pas se fouler une cheville dans mes intempéries!

……

J’ignore pourquoi, mais parfois, j’ai un regain d’énergie, et je brave le froid plus
rapidement.

Je ne comprendrai jamais les mystères de mon esprit.


En autant que je rentre chez moi saine et sauve!

vendredi 16 janvier 2009

Attaque insomniaque




J’ai l’intime conviction qu’à une heure bien précise, la nuit, le temps s’arrête.
Et tout s’intensifie, se vie, s’extrapole.

La boîte de pandore s’ouvre.

Aux petites heures du matin, tout se ressent comme une meurtrissure.

Une pensée devient un fossé. Et un fossé devient une fausseté.

La nuit rampe, s’échappe par une fissure, une trappe. Et s’incruste. Elle s’impose, s’oppose.

Avec ses bêtes, toutes noires.

Et des formes noires, anguleuses et laides s’infiltrent avec elle, se vautrent. Les plus laides du mondes, celles qui vous dégouteront au plus profond de votre être, les vôtres.

Des formes qui déambulent et qui vous ressemblent, qui sortent de cette fissure crânienne et qui vous englobent, qui vous gobent. Ne reste qu’un mince filet d’air, pour ne pas étouffer. Elles ne vous empêcheront tout de même pas de respirer, d’aspirer, d’inspirer. De s’inspirer.

Elles s’insinuent, sinueuses, de cette ouverte de l’esprit, d’esprit, et tâchent. Leur trajet laisse sa trace, sa tâche, partout où elles auront rampé se retrouveront leurs saletés.

Et vous serez sale, tâché. Et vous aurez mal, blessé.

Tout découle de cette ouverture, tout y coule.
Et elles amènent un filtre. Qui, sournoisement, glisse lentement sur votre front, long, subtil colimaçon, jusqu’à devant vos yeux. Et y colle. Et vous brûle la rétine. La ratatine.

Et ce filtre rempli son rôle. Il obscurci tout ce qui, de votre regard embrumé, est effleuré. De vos appartements à votre reflet dans un miroir. Votre monde s’assombri, perd ses coloris. Tout. Tout devient noir, du noir sur tout, sur tout le miroir. Surtout sur le miroir.

Noir de jais, noir de plaie.

Impossible de toucher, d’arracher.

Il vous faut avancer à tâtons, réparer votre front. Tâter, tâcher, colmater.
Et vos mains.

Vos mains touchent, retouchent et attouchent. Perdent la touche.

Pour colmater cette fissure, fermer cette damnée ouverture.

Et vos yeux se ferment.

Le filtre collant se retire, perdant pieds sur vos cils, et vous tire la peau. En s’y collant comme un escargot. Il se tend, pour un dernier prétendant, mais aussitôt se détend, et lourdement s’en repend. Et tombe, vulgairement.


Les formes sombrent, se dispersent, se rayent. Et ne finissent que par être des ombres, des perce-oreilles.


D’une douleur aiguë, tout redevient mental, cérébral, et douloureusement fatal.

La nuit reprend son cours, et le temps sa course.

Et vous avez peur.

Mais du moins vous percevez une lueur.

Le jour, qui pointe son gros nez et son visage couperosé. Laid.

Mais d’une exquise laideur, de par son cœur, et de par son ignorance.

jeudi 15 janvier 2009

L'éléphant blanc, premier tome.


ATTENTION ATTENTION.

Cet article, de par son contenu étrange,sa sonorité un peu trop poétique pour la situation, son utilisation du passé simple ET ses propos délirants, s’adresse à un public ayant un sens artistique un moindrement développé et une fonction à apprécier l’étrange dans son plus simple apparat.


Une histoire d’amour platonique, vous connaissez?

Eh bien, j’en vis une.

Depuis des mois, je le convoite, le regarde, l’effleure et le touche.

Et avec qui, ou quoi, cette relation se déroule-t-elle?

Avec un meuble, mesdames et messieurs!

Un immense bureau de travail brun, lourd à l’excès et égratigné à outrance.

Contexte?

Depuis quelques mois maintenant, je demeure à Québec, dans une charmante maison pourvue, entres autres, d’un débarras.

Une telle pièce recèle tant de trésors dignes des anciennes tombes égyptiennes!

Étant d’une nature curieuse, je m’aventure toujours pour trifouiller et mesurer le potentiel des éléphants blancs qui se retrouvent, poussiéreux et plus tellement blancs, dans ces pièces.

Donc, c’est l’esprit rempli d’espoir que je me lançai à l’exploration du débarras de ce qui était maintenant ma maison, ou du moins qui allait porter ce titre pour les quelques années à venir.

Après plusieurs boîtes de décorations de noël, quelques meubles plus ou moins désuets, quelques décorations offertes et n’ayant jamais trouvé place dans la maison, un beau réfrigérateur, que je me jurai de remplir à outrance de jus et de caisses d’oranges, je l’aperçu enfin.

Choc.

L’objet qui motivait mes recherches, sans le connaître, sans le chercher vraiment.

Celui-là même pour lequel je foulais ce sol impétueux et hostile.

Il était au plus loin, camouflé grossièrement dans les profondeurs, couvert d’objets disparates et de poussière.

Mais son aura de potentiel était si brillante, qu’elle m’en brûla presque la rétine.

Quand on voit une chose pour la première fois, il ne faut pas regarder uniquement ce qu’elle est dans l’immédiat, mais ce qu’elle peut devenir, sous des mains attentionnées. Ce que j’appelle artisanalement l’aura de potentiel.

Alors quand mon humble regard s’est posé sur l’immense masse brune embourbée, je n’ai pas vu un gros bureau encombrant, recouvert d’égratignures plus profondes les unes que les autres, ni un meuble pesant 100 tonnes à lui seul.
Non.

J’ai vu un meuble magnifique, certes manquant terriblement d’affection, mais au potentiel exponentiel. (Petite pensée pour Fred Simard. Les mathématiques me manquent, ce qui, ma foi, m’étonne royalement.)

Et l’idée tomba, s’imposa, germa, poussa et fit des racines.

L’idée folle de sortir ce mastodonte meurtri de son cachot, et de lui faire une place de choix dans mon décor baroque.


C’est à partir de ce lointain jour que je commençai à me désintéresser royalement de l’avorton plaqué érable qui me servait de meuble de travail. Sa structure beaucoup trop frêle et moderne ne convenait tout simplement pas.

C’est sans dire qu’il ne faisait tout simplement pas le poids, métaphoriquement ET réellement parlant, comparativement à l’éléphant qui se trouvait enfoui sous les vieilleries.

À chaque jour, et de plus en plus fort, je songeais à celui qui se trouvait dans un état lamentable. Et mon esprit s’aventurait vers les projets de revampage qui lui
étaient adressés.

Et un jour, celui de la naissance fictive du Christ, plus précisément, je reçu une chaise toute de cuir noir vêtue, et aux lignes à faire rêver.

C’en était trop. Une créature pareille ne pouvait tout simplement pas former une paire avec ce meuble mou et dépourvu de style.

Mais l’éléphant endormi le pouvait lui, avec une cure de rajeunissement.

Et j’ai donc récolté, et semé l’idée, de prime abord, farfelue, de le sortir de sa prison poussiéreuse.

Après quelques négociations, j’obtins la collaboration des muscles, assez importants, de mon parrain pour mon ambitieux projet, soit celui de sortir des décombres, de réparer les meurtrissures, de repeindre et de placer cet immense meuble dans mon décor.

Et le projet se mis en branle, tranquillement, mais ô combien sûrement!

C’est fou comme ce meuble exerce sur moi une attraction.

Développement à venir!

Pour être sûre que mon expression de prédilection est comprise, visitez ce site;)

http://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89l%C3%A9phant_blanc_(projet_d%27envergure)


(J'adore les éléphants! Pour en avoir vu plus d'un, toucher et m'être assise sur un, je peux vraiment dire que ces animaux me fascinent! La texture de leur peau.. incroyable! La photo ci-dessus, je l'ai prise au zoo de Granby, l'été passé.)

mardi 13 janvier 2009

La lampe.


J’aime la nuit. Son calme, son potentiel, son ambiance.

Une foule de trucs que j’adore se passent la nuit.

Parmi ces trucs, que je ne nommerai pas... parce que… je n’en ai pas envie (je laisse travailler votre imagination) se trouve l’écriture.

J’écris souvent la nuit, avant de me mettre au lit, histoire d’exorciser les idées qui m’engluent dans l’insomnie.

Qui plus est, j’écris tous mes articles la nuit.

En ce moment, insignifiant pour moi, je suis assise sur le grand canapé du salon de la maison dans laquelle je vis, que je ne peux qualifier de mienne. Ordinateur sur les genoux, chat endormi contre mes cuisses, Daniel et Debbie en ligne, je ne peux demander mieux.

(Sauf toi, étendu près de moi.)

Toujours est-il que, traditionnellement, une table d’appoint accompagne un sofa.

Et les réels propriétaires de la maison que j’habite sont relativement respectueux des traditions d’ordinaire, et celle-là est pleinement respectée.

Et que trône-t-il sur une table d’appoint, dites-moi?

Exactement, une lampe.

Alors, lorsque mon regard s’éloigne de la grande vitre qui perce le mur principal du salon, il se plonge dans la lumière franchement orangée qui flotte tout autour de la petite lampe, mignonne comme tout, ornée d’un abat-jour semi opaque en cuir orange, qui se trouve tout près de mon siège.

Et ça y est. Mon esprit ne fait ni une, ni deux, et, tout doucement, s’égare. Je regarde, comateusement, le reflet orangé sur le cuir brossé du sofa, la façon qu’ont les objets à proximité de la lampe de s’imprégner de la lumière presque rouge, de par la couleur de l’abat-jour…

Mais, alors que j’y pense, l’ampoule, elle est quelle couleur?

(Petit coup d’œil dessous la robe, teintée d’orangé, de la lampe, qui me brûle, délicatement mais certainement, la rétine et qui me fait voir un petit point lumineux partout ou mon regard se pose.)

Blanche. Une ampoule tout ce qu’il y a de plus traditionnelle.

Mais... hum... la lumière diffusée est orange…

Je sais, je sais. La lumière passe par l’abat-jour, qui est orange, donc la lumière est orange.

Ah.

Donc, si on récapitule, la lumière blanche devient orange.

Poussons la réflexion, malgré son caractère un peu (beaucoup?) inutile.

Est-ce que notre personnalité peur être comparée à une lumière.

Est-ce que, comme elle, notre lumière peut être affectée, modifiée, tamisée?

J’ai l’intime conviction qu’à l’intérieur de notre personne, brûle un feu.

Je sais, mes propos sont d’une rare quétainerie.

Mais passons outre le caractère Kitsch.

Notre passion, notre fougue, bref, notre œil du tigre résulte de ce feu.

Et parfois, on en sent toute la force, mais des éléments extérieurs, des sentiments négatifs envahissants, des personnes malveillantes, ou quoi que ce soit de décourageant, je parle ici d’un abat-jour métaphorique, nous empêchent de briller réellement.

Et c’est triste.

La passion qui nous habite ne devrait pas être éteinte, atténuée par quoi que ce soit. Même si c’est dur.

De plus, ces éléments, en plus de le modifier, projettent le feu, changé, sur leur entourage. Et donc le notre.

Conséquemment, on ne projette pas ce que nous sommes réellement, mais une version atténuée, modifiée et fausse.

Et c’est encore plus triste.

Brillons de mille feux.

Abat les abat-jour!

On ne devrait pas abattre le jour.

Et encore moins la nuit, puisqu’elle porte fruits, de par les réflexions qu’on y tient.

La photo qui coiffe mon article est magnifique. Sa teinte, particulièrement riche, d’orange-caramel m’a fait penser à la lampe en question, à son abat-jour et à la lumière qu’elle diffuse. L’artiste-photographe responsable de sa création est Elliott Verreault, soit le grand frère de Greg.

Voici le lien internet de la photo : http://flickr.com/photos/45274194@N00/2076460239/

P.S. Je vous incite fortement à jeter un coup d’œil attentif à ses autres clichés, si vous avez envie d’avoir le souffle coupé.

lundi 12 janvier 2009

Je suis amoureuse.. de tout.



Je suis fortement, intensément, indubitablement sous l'emprise D'éros et d'agape.

Et j'aime ça.

Mais sachez que l'amour sans folie( s?.. Qui sait!) ne vaut pas une vulgaire graine de pain!

Alors, soyons fous.

Connaissez-vous la chanson Bleeding love, de Leona Lewis?

Moi? Que oui, je la connais! & je l'adore!

Lyrics, s'il vous plaît!

(...)
But I don’t care what they say
I’m in love with you
They try to pull me away
But they don’t know the truth
(...)

Mon couplet favori.

Dieu que je me retrouve là-dedans.
J'aurais pu être la personne qui a composé ces quelques lignes!

Et, personnellement, (début des violons) je fais partie des gens qui croient que l'amour sans quelques complications est morne. Comme un combat gagné d'avance!

Soyons combatif.(Ding! Ding! son de cloche! Début d'un nouveau round!)
L'amour entre deux personnes se développe et devient plus fort avec les épreuves.
Comment jauger la solidité d'une union si elle n'a jamais été éprouvée?

Mais bon!.
Ici, présentement, se déroule un hommage à l'amour!

Et je ne parle pas exclusivement de l'amour qui lie une jeune dame (en l'occurrence.. moi) à un jeune homme (en l'occurrence.. toi).

Hum, hum! NON!

Je parle de toutes les formes que peut prendre le sentiment qu'est l'amour.
L'amour ressentie envers nos amis, nos parents, notre famille, nos animaux, nos émissions de télévisions favorites, nos chaussures les plus jolies, nos vêtements adorés.. et même envers les tortellinis au fromages.. Dieu que je les aime ceux-là!

Personne ne passe une vie sans amour!
Chaque individu, aussi quelconque soit-il, mérite d'aimer, et de l'être en retour.

Je lis présentement un livre ô combien enrichissant intitulé L'amour au défi; mieux comprendre sa vie affective et sexuelle, et comme c'est passionnant!

.. L'être humain aime aimer l'amour...
(Citation de Natalie Suzanne, sexologue clinicienne et psychothérapeute & auteur hors-pairs.)

Sentez-vous le sens de cette petite phrase qui bouillonne, tellement elle en regorge?!

Sur l'écriture de ces quelques lignes, mon esprit est légèrement apaisé.

Je vous laisse donc en vous souhaitant une seule et unique chose, l'amour.
Et je sais parfaitement que vous en aurez, aujourd'hui même!
Il suffit d'être à l'affût.
De tendre l'oreille.
D'ouvrir les yeux.
Et de se tenir prêt.

Alors quoi? Je vous aime moi.
Surtout toi. ( Je sais, je sais. Mais je n'ai rien contre le favoritisme)



Un seul frôlement de manches fait naître l'amour.. Proverbe japonais.


L'amour sans jalousie est comme un polonais sans moustache..Proverbe polonais
(Cette citation est DIRECTEMENT dédiée à Daniel.. qui comprend parfaitement pourquoi HAHA)


et..
MA préférée..

"L’amour est une fumée formée des vapeurs de soupirs."de nul autre que Shakespeare




P.S. Mon histoire d'amour avec Johnny Depp dure depuis si longtemps.. Je l'adore.
Il m'a d'ailleurs appris qu'il comptait laisser Vanesse..
HA! Mautadine de bonne affaire!

dimanche 11 janvier 2009

Une goutte d'huile dans un verre d'eau


Vous êtes-vous déjà sentis à part?

Pas nécessairement mis de côté délibérément par des gens, mais de votre propre chef, pour la nature de votre être, de votre tempérament.

Vous appréciez les gens que vous côtoyez, et vous sentez bien qu’ils vous apprécient…
Mais la différence est palpable.

Comme une goutte d’huile dans un verre d’eau.

Au cours des dernières années, je me suis sentie comme ça.
Pas nécessairement rejetée. Pas du tout même.

Juste différente.

Plus ou moins semblable aux autres, assumant de plus en plus cette différence, avec le temps, et le fait de savoir que les bonnes personnes, vous ne les connaissez pas encore.

Je ne sais pas si vous saisissez…
On peut, métaphoriquement et surtout imaginairement parlant, comparez le phénomène en question avec la décoration intérieure.

Par exemple, quand on décore une pièce, on peut agencer des tissus qui sont semblables à la base, qui réunissent les mêmes tons, approximativement les mêmes couleurs, mais qui sont différents quand on y prête un œil plus attentif.

Dans le fond, qui, malgré leur différence, s’agencent bien, sans plus.
S’agencent bien, en effet, mais ne sont pas conçus pour être ensembles.
Un tel agencement peut être bien, joli, voir satisfaisant.

Mais le plus beau tissu sera perdu de vue, au travers de tous les autres.

Il se fondera dans la masse décorative. Et perdra ainsi sa réalité, son essence.
On peut tenir le même discours, mais en remplaçant le tissu par un individu.

En l’occurrence, moi.

Plus facile pour la compréhension.

Bref, partout j’ai eu l’impression d’être différente, souvent incomprise.

Je ne parle pas ici d’un drame!
Loin de là.

Puisque dans la différence, se trouve un potentiel de recherche.

Je ne sais pas si vous êtes comme ça, mais chercher me réjouit.
Parce que quand on se sait à la recherche de quelque chose, ça laisse présager qu’il y a une foule de choses qu’on ne connaît pas encore, et dont on ne soupçonne même pas l’existence, qui nous attend, et ça, c’est franchement exaltant, non?

Bref, glissons… ‘’slidons’’ pour les anglophones comme Daniel Beaudry.

Toujours est-il que j’étudie en art et en lettres, plus précisément en cinéma, au cégep de Sainte-Foy à Québec.

-Hum hum. Et alors?
-Eh bien, j’aurais pu étudier à St-Félicien, petite ville collée sur Roberval, approximativement dans le même programme.
-.. Ah. D’accord…?!0_0

En effet, Dieu seul sait pourquoi j’ai préféré déménager à 210 minutes de route de chez moi pour poursuivre mes études, plutôt que de rester dans mon nid familial et faire un mince vingt minutes de voiture par jour pour me rendre au cégep.

Dieu seule (et oui, Dieu est une femme) le sait? Peut-être pas.

C’est évident que la goutte d’huile recherche toujours ses consœurs. Phénomène physique.

Et je me retrouve à Québec.

Et la toute première journée de cours, je rencontre une panoplie de gens auxquels je m’attacherai instantanément, des gens que j’aime et avec qui j’ai réellement envie d’être.

Et encore mieux, des gens qui me ressemblent.

Alors, je réalise.

Une goute d’huile se sent bien différente dans un verre d’eau, mais ô combien comprise et à sa place dans une bouteille d’huile.

Pour bien comprendre les propos de ce délire, rendez-vous à votre évier, saisissez un verre proche, pas nécessairement immaculé, il n’entrera pas en contact avec vos lèvres, et remplissez-le d’eau. Par la suite, prenez une bouteille d’huile quelconque, et versez-en un peu dans le verre.

Tadam.

mercredi 7 janvier 2009

Vous n'avez pas envie de lire ceci.


Ces temps-ci, j’ai souvent de la peine.

Je me sens lésée, et j’ai envie de frapper un peu partout.

Mais, n’étant pas une personne vraiment impulsive, selon moi, je me résorbe et je desserre les poings.

Je me sens un peu désemparée.

Mais j’n’ai jamais envie d’en parler, de le dire.

Si je l’écrivais, ça aiderait peut-être.

Je deviens enragée, j’ai envie de pleurer et de frapper, comme je l’ai dit tout à l’heure, et je peste contre tous à l’intérieur.
Et l’extérieur?

Rien, de marbre.

J’ai peur d’être foncièrement méchante, parce que des fois, j’aimerais blesser, faire mal psychologiquement, peut-être pour me soulager.

Je sais parfaitement, dans ma tête, ce que je pourrais dire, répondre, lancer ou tout simplement faire, pour me venger, donner la pareille.

Mais je n’ose pas.

Je me dis toujours que décharger ma propre colère et mes sentiments sur une tierce personne, ou même sur la personne même qui me fait mal, serait vain et surtout méchant.

Et je ne veux pas être méchante.
Mais pourquoi?

Pourquoi je ferais ça? Je sais parfaitement que la satisfaction serait bien éphémère et ô combien inférieure au malaise qui m’habiterait suite à une telle réaction.
Je préfère accuser le coup, sans broncher, que de faire de la peine à quelqu’un.

Mais j’ai encore moins l’envie de dire que quelque chose me blesse.
De un, trop de choses me blessent.

Je suis beaucoup trop sensible.
Des pacotilles me blessent. Et j’en ai marre.

De deux, je crois que le fait de dire que quelque chose m’atteint me donne l’impression d’être faible.

Parler de mes sentiments me fait me sentir faible, tout simplement.

En plus, j'ai l'impression que le fait de parler de mes problèmes les rend réels, et fait qu'ils se matérialisent.

Je danse la danse du déni de l'évidence?

Bref.

J’ai toujours l’impression de trop en demander, de paniquer pour rien, de trop me fier à mon instinct.

Et je me demande pourquoi.

Après tout, tout le monde a des problèmes, non?

Mais de toute façon, je suis trop sensible.

Je crois que mes attentes sont toujours trop élevées pour la réalité.
Des attentes trop élevées conduisent irrémédiablement à un manque, des frustrations et des déceptions, non?

Et tout ça, ça m’enrage.

Déjà en ce moment, je trouve mon geste irrationnel.
Pourquoi j’écris tout ça?

Pour dire à tout le monde que j’ai de la peine? Et à quoi ça sert?

Je ne sais franchement pas.

Mais je sais une chose.

Que ça m’empêche de péter quelque chose.

C’est suffisant pour le publier.

Je n’sais pas si la douleur que je ressens aux gencives suite à l’extraction de mes quatre dents de sagesses change quelque chose, mais Dieu que je suis à cran.

Ne Laissez donc pas de commentaires là-dessus.

Je vais aller prendre une marche dehors.

Histoire de rager sur la neige, et de me geler le mâche-potatos.

Je reviens vite


Par un joli lundi de janvier, j’ai chaud, je suis emmitouflée, et je sors tranquillement des bras de Morphée.

Un matin incroyablement silencieux, pas de bruits de pas rapides et précipités au-dessus de ma tête, pas d’aboiements, pas de vaisselle qui claque...

Bref, le silence. J’en tire donc la conclusion que je suis seule dans la maison, nécessité fait loi, Patrice et Julie doivent travailler.

Je m’extirpe donc de mon nid douillet, communément appelé mon lit.

Je me sens lasse, j’ai un tas de choses à faire aujourd’hui, et, comme souvent, j’ai un peu les blues, une légère tristesse perceptible que pour un œil avisé.

Après un quelconque accomplissement d’un semblant de commencement de routine matinale, je décide de faire le troisième item de ma ‘’liste de trucs à faire’’…
Soit aller faire mes courses.

Votre mission, si vous l’acceptez, consiste à vous procurer un certain nombre de choses nécessaires pour votre quotidien. (Carte de la RTC pour janvier, fixatif à cheveux, soie dentaire... ETC )

Amélie Richer, est-ce que cette offr..MISSION est acceptée, ou refusée?

ACCEPTÉE! (Vous les voyez, les confettis qui sortent du plafond, ma famille qui vient me rejoindre et Julie Snyder qui fait de grands signes?)
Alors je mets des vêtements, ben oui hein!, des bas de laines, ma veste la plus chaude et ma tuque de chat.
Et je sors, bravant le froid.

Le carrefour des saules est tout près de chez moi, donc pour quelqu’un qui se déplace avec ses petites pattes, c’est l’idéal.

Donc, je me mets en marche, dans la gadoue hivernale, vers l’endroit où je peux me procurer mes trucs.

Débuts fracassants, je savoure un certain temps la neige qui me tombe sur le nez.

Après une dizaine de minutes de marche, désenchantement.

L’eau de la fameuse gadoue a infiltrée mes bottes et glace lentement mes pieds, j’ai chaud sous ma veste et le trottoir est… comment dire… perdu sous la neige, ce qui m’oblige à circuler presque dans la rue.

Bref, pour faire une histoire courte, j’arrive au centre commercial, achète mes trucs et repars.

En revenant, toujours par le biais de mes jambes, je dois passer sous un viaduc.
Est-ce qu’il existe quelque chose de plus laid et froid qu’un viaduc?

Non.

Mais pas celui-là.

Étrangement, celui-là était éperdument romantique et m’a fait soupirer d’aise devant un tel dévoilement.

En effet, il est le cadre d’une manifestation de romantisme flagrante mais qui, de primes abords, passe inaperçue pour son manque d’esthétisme.

Mais dans le fond, le romantisme, c’est quoi?

Un prince charmant, sur un cheval blanc, qui vous cueille comme une rose à la sortie de votre château?

Humm.. pas selon moi.

Le romantisme fait fi de la beauté, de l’esthétisme et se concentre sur les sentiments, sur le message.

Le romantisme rend le laid beau et le trop beau, laid.
Il ignore les lois, les gens, les règles prédéterminées et isole le sujet dans une bulle, une vie parallèle. Il est passionné, et parfaitement conscient de sa passion.

(Une petite pensée pour Yolaine et sa fenêtre. <3)

En effet, sur ce petit viaduc laid, gris et froid, trônait un graffiti simple, vite fait, très peu appliqué bref, selon les critères de plusieurs personnes, dont moi, laid.

Mais par-dessus sa laideur, la phrase courte et aux allures anodines, renfermait, pour moi, une foule de sentiments.

En la regardant plus en profondeur, j’ai eu l’impression de percevoir la promesse qu’elle renferme.

Et le fait que, pour un couple, cette petite phrase anodine et mal calligraphiée représente beaucoup.

Messieurs les princes, descendez de vos chevaux, et exprimez-vous.

Je reviens vite.

Trois mots qui en veulent dire un millier.

Alors moi, je l'ai photographié.

dimanche 4 janvier 2009

Si mon chat voulait voler.


Je vous mets dans le contexte.

Dimanche matin, 4 janvier.
J'ouvre les yeux, et je préfère les refermer.
Dans mon charmant sous-sol (lire ici LOft très design), j'ai reçu ma famille pour le nouvel an.
Dans la maison au complet, on était beaucoup (trop?), et juste dans le sous-sol, on dormait 6...
On s'imagine bien qu'une famille fait plus de brouhaha qu'une petite fille toute seule.

Vérité de la palice.(J'mennuie à en pleurer de Fred Simard... parlant de math.)

Alors, maintenant que ma famille a levé les pattes, que mes retrouvailles avec mes colocs sont faites..(lire ici patrice et d'Ju <3)
Mes retrouvailles avec ma jolie Debbie sont faites..
Mes retrouvailles avec la Capitale Nationale sont faites..
Et!
Mes retrouvailles amoureuses sont faites!*
MÉNAGE.

*C'est fou comme le temps ne passe pas vite quand on s'ennuie. 12 jours sans voir Greg sonnent comme 4 heures sans respirer.

Pathétiquement.. Que voulez-vous.. Je suis wild moi!

M'enfin..

Donc!
En maniaque de la propreté que je suis, le désordre laissé béant et prenant de l'ampleur suite au fracassant passage familial, m'empêche de vivre dans la joie, je dois donc y mettre un terme...
..immédiatement, question de santé mentale.

DONC.
Dimanche matin, HOP!
On sort du lit, et après un petit saut dans la douche, je commence mon mmééénnaagggeee.

(voir ici un film en accéléré)
Amélie change les draps, secoue les couvertures, époussette ici, lave là. reclasse ses DVD.. par acteurs, réalisateurs ou genre s'il vous plaît, change la litière du chat.. et un gros ETC gluant et englobant tout pleins de trucs plus ou moins intéressant à énumérer.

Et là-dedans, se trouve '' passer le balais''..

Mais, voyez-vous, mon chat en avait décidé autrement.

Parlons ici de Sally, mon chaton de quelques mois, qui est mignonne, câline, énergique(lire ici folle) et incroyablement.. emmerdante.
Dire qu'elle attaquait le balais de tout son âme serait un euphémisme.

Je pourrais plutôt dire qu'elle s'époumonait à ruiner mon balayage, impossible de ramasser la poussière, les grains de litières et tous les autres résidus de visites qui ruinent mon bonheur en collant sur mes bas.
Et vous vous doutez bien que toute tentative de former un petit amas avec le balais à ramasser ensuite avec le porte-poussière est impossible quand un chat hors de contrôle s'évertue à pourchasser le balais comme si il était une pauvre antilope blessée, et lui-même un guépard assoiffé de sang.
Bref..
Le félin en question détruisait délibérément tous les tas de poussières que je tentais de faire, rendant ma tâche des plus ardues et.. franchement.. j'étais sur point de sortir de mes gonds et de lui exploser la tronche.

Woow.. On se calme.
Métaphore.

Détrompez-vous, je l'aime mon chat.
Je dois même avouer que je trouvais ça presque mignon.

Mais le fait est que ses coquineries m'empêchaient de ramasser les graines sur mon plancher.
Toucher à mon ménage, à ma propreté, c'est mettre un pied dans la tombe.
Encore une métaphore.. n'appelez pas la SPCA, s'il vous plaît.

Donc, Tentative numéro un.
Je pourrais dire ''NON'' fermement.. en chatte intelligente, elle va comprendre.
Verdict: Soit elle est stupide, soit elle se fou éperdument de mon petit ton autoritaire simulé.

Donc, Tentative numéro deux.
Je pourrais lui trouver un jouet.. Je déniche alors une petite balle, tout ce qu'il y a de plus bruyant, avec le grelot et tout.
Verdict: Le balais, et la poussière qu'il transporte, font un meilleur jouet, à son humble avis.

Donc, Tentative numéro trois.
Je pourrais monter la chatte en haut, et la mettre sur le dos de Jessie (Grosse labrador blonde, partenaire de jeux habituelle.)
Verdict: Jessie ne surclasse pas mon pauvre balais en degré d'amusement potentiel.

Alors..
QUE FAIRE?

Je me retrouve devant une situation qui, stupidement, échappe à mon contrôle..
Comme chaque jour dans ma vie.
Non mais, c'est vrai!
Il y a toujours une situation que l'on ne peut pas contrôler, devant laquelle on a l'impression d'être sans moyen, désemparé.

Oui, je sais, on parle ici d'une fille qui se sent sans moyen devant son chat qui l'empêche de ramasser le bout de ruban, la poussière, le petit morceau de je-ne-sais-pas-quoi et les millions de grains de litières qui trônent sur son plancher.

Mais si on rapporte ça à des situations de plus grande échelle.. on comprend bien mieux.

Alors moi, debout au milieu de mon ''salon'' , le balais à la main, le traînant vigoureusement sur le plancher depuis presque une demie-heure sans le moindre résultat, le chat dans les pattes, ronronnant de bonheur d'avoir trouvé un jeux SI fabuleux, j'ai eu un éclair de génie.

Un petit soubresaut d'intelligence m'a fracassé le crâne.
Je me suis dis...
Si je ne peux pas pas empêcher le *!"%$? de chat de détruire mon balayage, si je suis impuissante devant cette situation, c'est que je dois non pas y remédier, mais la changer!

LOGIQUE non?!
Quelque chose vous rend impuissant, vous ne pouvez pas faire quelque chose, eh bien changez cette chose!

Moi, je suis dans l'incapacité de passer un petit balais sur mon plancher, parce que ça rend mon chat hystérique.

Et je suis démunie devant cette situation.

Simple!
Je vais CHAN-GER la situation, la prendre bien en mains, pour réussir, tout simplement.

Alors, je cours dans les marches comme une forcenée, me rue dans le couloir, et, entre dans le bureau de mon cher parrain.
Parce que dans le placard de cette jolie pièce se trouve.. un aspirateur.

Et de quoi les chats ont une peur bleue?

Les aspirateurs.

Efficacité immédiate.

Je me retrouve alors à passer l'aspirateur, mon chat ayant rapidement déserté le sous-sol, complètement traumatisé par le bruit, ou l'engin en question, allez savoir!

Alors je réalise.
Une situation échappe à mon contrôle, je me trouve sans solution?
Alors je change cette situation.
Et me retrouve gagnante.

L'homme voulait voler?
À battements de bras, c'est impensable, voir con.
Alors il change la situation, construit des avions.
Et ta dam, il s'éclate dans les airs.

À partir de maintenant, j'applique ce principe dans ma vie.
Sans brimer les autres, évidemment.

Après tout, je l'aime bien mon chat.
Et mon plancher est incroyablement propre.

Amen!