vendredi 3 avril 2009
Pute-Réfaction (Tome I)
(Ceci est la toute première partie de mon projet Pute-réfaction. Il s'agit d'une nouvelle en plusieurs parties, qui seront publiées sur mon blog de temps en temps!
Ne soyez pas inquiets, ça sent très bon chez moi ;))
JE= NARRATEUR. PAS MOI.
Ce matin, je me suis réveillée en sursaut.
Un effluve de pourriture m’a intimé d’ouvrir les yeux, pour ensuite les faire pleurer. Comme si un cadavre rampait ses restes putréfiés jusqu’à mon lit pour répandre, dans la pièce où il se trouve, des relents de mort entremêlés d’une poussière de décomposition.
L’odeur était si prenante, que je m’en sentais soulevée. Comme si je flottais sur un nuage de puanteur qui imprègnerait ma tenue nocturne, soit mon habit de naissance, et dont les particules pénètreraient jusqu'à mes os.
Emprisonnée dans un nuage nauséabond, mon esprit à peine éveillé avait peine à concentrer ses efforts sur la provenance de cet amer parfum.
Les yeux en nage, le cœur coincé sans raison, je déambulai hors de ma chambre, pour m’évader de la prison olfactive hostile qu’elle représentait.
Quel réveil.
Reste que même à cette heure, l’origine de l’odeur reste introuvable.
J'ai fait le tour des pièces de ma douillette maison, vérifier dans le réfrigérateur.
Rien de pourrissant.
Fait particulier, l’homme qui partage mon lit m’a affirmé n’avoir rien reniflé de différent ce matin.
Il se rend au travail, alors que moi, je passe la journée ici. Il aurait donc senti l’odeur en se levant.
Un peu plus tard dans la journée, j’étais lovée contre un coussin, allongée sur mon sofa. J’étais en prise à un violent mal de ventre.
Je sentais bien mes paupières s’alourdir et ma respiration se régulariser. J’allais enfin rattraper le sommeil de ce matin.
Reste que de temps à autres, je reniflais une faible odeur, mais tout de même nettement inférieure en intensité que la terrible puanteur qui m’avait réveillée ce matin.
....
Bruit de porte. Aboiements. Bruits de pas bottés.
Je reste étendue, sachant parfaitement qu’il viendra me lever pour lui préparer son repas.
J’ouvre tranquillement les yeux, en gémissant. Luttant contre la raideur de mes membres après un sommeil agité, je laisse échapper mon souffle, dans un bâillement quasi-indécent.
Pincement violent au cœur.
Ça pue. Encore.
Et terriblement.
Les yeux m’en pleurent encore et la gorge m’en sèche. L’odeur est tellement forte que j’ai presque pu la goûter, en baillant.
Les larmes envahissent mes globes oculaires.
D’où provient cette odeur? Pourquoi c’est si fort, c’est à en vomir.
Les situations de ce genre ont le pouvoir de me faire me sentir démunie, complètement. Au même niveau qu’un mur qui craque ou d’une fenêtre qui se brise.
Je ne sais pas quoi faire et comment remédier au problème, et ça m’angoisse.
Reste que quelque chose se putréfie littéralement dans ma maison.
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