J’adore marcher, arpenter les vieilles rues sinueuses proches d’où j’habite.
Tout m’intrigue, parce que y’a de la vie, mais je ne peux juste pas concevoir que des gens y habitent.
Rien n’est conventionnel, propre ou rangé. Les marches sont minuscules et trop hautes, les couleurs écaillées et criardes, les trottoirs sont défigurés, les portes trop petites ou trop grandes et les fenêtre sont toujours encombrées de choses obsolètes.
Ça sent la poussière, et la sciure de bois, mais aussi un peu la graisse noire.
On y entend des cris, d’enfants et d’adultes, peu importe. J’ai même croisé un petit garçon qui avait des pantalons de petite fille, mais qui avait l’air d’un dur à cuir en devenir. Si vous n’avez jamais lu Danny Fisher, de Harold Robbins, eh bien moi, je l’ai rencontré.
Mais ce qui m’a le plus marqué, c’est l’atelier de sculpture que j’ai vu.
Caché au fond de rien, inattendu et magnifique. Sous la forme d'une grosse bâtisse comparable à une usine désaffectée, des fenêtres à carreaux dont plusieurs sont cassés,et dont les cadres sont peints vulgairement, à la vavite et dont la peinture s'écaille déjà, des raboutages de différentes couleurs et de différents matériaux, un tout étrange, en fait. Je pouvais voir un chat, couché devant une fenêtre. Mais encore plus intéressant, des dizaines de sculptures entassées devant les fenêtres, des bustes, des silhouettes, des trucs innommables.
Très inspirant, tout ça.
Et d’une fenêtre, on pouvait voir une vieille télévision sale, qui jouait une émission dont j’ignore le nom. Et un homme qui l’écoutait.
Moi, j’y ferais autre
chose.
jeudi 1 juillet 2010
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