lundi 13 juin 2011

L'ours qui enlace la fleur

J’ai fait un drôle de rêve, l’autre nuit.

Un rêve brumeux et laid, mais qui fait sourire. Ça avait rapport avec ma mort, c’est donc dur de dire que c’était de la grosse joie orange qui goûte le Sunny delight pis qui énarve les enfants odieusement.

J’ai failli- mon chum dirait assurément que j’exagère- mourir.

Pas dans mon rêve, pour de vrai, là.

L’autre jour, j’ai traversé une rue un peu avant la traverse piétonnière, en zigzaguant entre les voitures arrêtées. Le piéton clignotait, j’étais dans mon droit, piétonne aguerrie que je suis. En sens inverse, un gros pick-up rouge cerise a décidé de brûler la lumière rouge. Comme je traversais au mauvais endroit, il ne me voyait pas arriver et a donc failli me faucher, quand je suis sortie d’entre deux voitures gentiment immobilisées au feu rouge. Il a réussi à freiner. Il ne m’a pas heurtée de pleins fouet, en faisant valser mes souliers neufs dans les airs, ne m’a pas cassé la colonne en deux sur son pare-brise. Je n’ai pas coupé ma langue en deux morceaux distincts et douloureusement autonomes en contractant mes mâchoires de toutes mes forces sous l’impact de la collision, je n’ai pas perdu tous les fluides de mon corps en relâchant mes sphincters sous le choc, je n’ai pas fait pleins d’autres affaires terribles du genre, en me faisant tuer par un camion qui pense que c’est inutile de freiner à un feu rouge. Je ne suis pas morte.


Bref, ciel que je m’égare.

Je n’arrête pas de penser à ça. Au moment où je me serais fait frapper. J’ai même parfaitement imaginé le mouvement - fluide, soit dit en passant- que mes rouges cheveux auraient valsé pendant que mon corps volait dans les airs, mon corps propulsé par la force d’un truck.
(Je lis trop de Zola. M’en fuck, j’aime ça.)

Ça m’obsède. Même que j’en rêve. C’est d’ailleurs là où je m’en venais.

J’ai fait un rêve. C’était mon enterrement. Tout le monde que j’aime était au salon mortuaire. Moi j’étais morte, couchée dans un beau cercueil aux motifs baroques. J’aime la décoration classique même dans mes rêves! C’est pas beau, ça?

Bref, tous mes proches se parlaient. C’était un beau melting pot de gens disparates, de monde qui ne se connaissent que dans leur peine de me voir morte, d’avoir eu a faire le deuil de ma petite personne.

Dans mon rêve, au ralenti, je voyais Louis, mon chum, et Jean-Ben, mon ex, se serrer dans leur bras. En effet, on dirait que tout mon rêve tournait au tour de leur câlin, qui durait 8 heures. Comme un party qui tourne autour des 2 invités les plus populaires.

C’était magnifique.

La vision de mes deux hommes, celui qui règne en puissance dans mon coeur, et celui fané qui s’esquive doucement mais dont le souvenir reste tendre, qui s’enlacent. Presque érotique. Non,en fait, j’éxagère.


Bref, c’était mignon de voir Louis et Jean-Ben s’enlacer, dans toute la tendresse masculine dont ils sont capables.

Un tendre ours qui câline une douce tulipe.