lundi 13 décembre 2010

Rose bon bon.

Les murs sont désespérément roses, rose enfant. Rose petite fille désirée, tant attendue et perdue. Rose bonbon amer, désespoir en sucre. Le plancher de bois dur et foncé est recouvert d’un tapis molletonné douillet sur lequel on apprend à marcher et à tomber sans se faire mal. Sur lequel on crie, une petite dent qui pousse et les joues rouges feu de celles qui s’en viennent tout au fond. Le lit est blanc, la table à langer est blanche, la chaise berçante est blanche. Tous les meubles sont blancs, comme recouverts d’une pellicule blanche soyeuse et morte, déposée à l’insu de ceux qui attendaient ardemment. Les jouets sont immobiles, encrassés dans leur inutilité morne, presque neufs. Neuf mois. Après cinq tout a coulé. Coulé dans le béton cette chambre fermée d’enfant mort qui ne pleurera jamais, à torts.

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