samedi 21 août 2010

A'Guette. Guetta.


J’ai une idée qui me trotte dans la tête depuis quelques temps, qui s'insinue toujours au même moment, qui me guette.

Ma famille ne me connaît plus.

Si tel étant le cas qu’elle l’ait jadis fait. Mais oui, allons. Et ça me manque.

Mis à part ma sœur, personne de ma famille ne peut vraiment nommer quelles activités m’animent, ni quelles choses me touchent. Les nouvelles qu’ils ont de moi de sont bien souvent que des échos, qui ont eu le temps et le loisir de devenir moins que fraîches et de se dénaturer en chemin.

Une personne est responsable de ça. Moi, tout simplement. Je n’en parle pas, parce qu’aussitôt je me sens ridicule, pas plus que je ne donne de nouvelles sur le plan affectif. Je me contente de livre des faits, Oui oui, tout va bien. Parce que de toute façon, il serait trop compliqué de reprendre tout depuis le début. J’ai la fâcheuse tendance à me sentir réellement ridicule pour un rien, mais souvent pour tout. J’ai des souvenirs qui me remplissent de honte et de gêne envers certaines personnes, et quand j’y pense bien, ces personnes ne doivent, elles, n’en avoir aucun souvenir.

Bref, parler de moi me fait me sentir ridicule. De vive voix. Ici, c’est tout autre chose, parce qu’un souvenir gênant écrit devient un souvenir comique, une anecdote qui se raconte et après laquelle les éclats de rire fusent et qu’une nouvelle s’exprime mieux en secret, ici.

Reste que presque (RESTE QUE PERSQUE. On dirait une locution latine du genre ACTA NON VERBA(Des actes, non des mots) Très peu pour moi, merci) personne ne peut se vanter, ou se plaindre qui sait, de me connaître parfaitement.

Au mariage de ma sœur, j’ai mis de côté ma pudeur, et j’ai dansé. Comme je danse presque toujours quand j’en ai l’occasion. Je suis timide, mais sur une piste de danse, je m’éclate, peu importe si je le fait bien ou non.

Jamais je n’avais dansé devant ma famille, encore moins devant mes parents.et jamais je n’avais parlé du fait que j’ai des ressorts sous les pieds quand la musique monte d’un décibel.


Et je n’étais pas abrutie d’alcool. J’avais bu un peu, mais rien pour me faire perdre la tête, à la limite un bras. La musique me déjante beaucoup plus que l’alcool, de toute façon. Mais personne ne le savait, ça.

Or, j’ai l’impression qu’ils avaient l’impression que j’étais saoule comme une botte, comme un escarpin et que j’avais perdu mes inhibitions d’habitudes bien en place, et c’est cette idée qui me pourrit un peu le plaisir rose.

Je regrette un peu. Parce que maintenant, quand j’écoute de la musique danse, chaque fois, chaque fois que j'ai envie de danser un peu, sur place ou pas, j'ai
un petit pincement de gêne qui me colle les pieds.

Mais j'ai eu du plaisir.

Du plaisir. Oh oui.

Et j’espère que maintenant que je l’ai couchée ici, cette idée cessera de me trotter dans la tête, que ses souliers colleront et s’enliseront ici, pour me laisser en paix avec mon David
Guetta.



(L'image est la page couverture d'un roman japonais que je trouve très jolie. Shame girl, c'est un surnom qui m'irait bien, La fille à la honte.J'éxagère toujours un peu.La fille danse en plus, c'est parfait!)

3 commentaires:

  1. Si tu aime danser, danse! c'est tout ce que je peux dire, moi qui sait trop bien comment être gêné

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  2. "j'aurais tant voulu danser" disait Colette Magny chanteuse à la colère sensible, décédée il y a peu. Alors, quand on aime et quand on peut, surtout, surtout, il ne faut pas s'empêcher de le faire. Les gestes sont un autre langage et quand les mots ont du mal à passer ils expriment tout autant.
    :-)

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  3. hey merci, jean Jacques, pour ton commentaire:)
    xxx

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