lundi 11 avril 2011

Les enfants tatoués

On aime toujours nos enfants. C’est écrit. Sauf pour de rares cas, c’est comme ça.
L’enfant est une progéniture, un produit de deux personnes affairées à réaliser quelque chose. Deux personnes qui s’appliquent sérieusement, qui se concentrent. Un produit désiré, câliné, longtemps attendu. Des enfants, j’ai ai eu plusieurs. Plusieurs fois, j’ai désiré quelque chose, j’ai mûri l’idée, les conséquences. Je l’ai imaginé, j’ai tout mis en ordre pour l’avoir et j’ai fait ce qu’il fallait.
L’enfant ne sera jamais parfait, ne répondra jamais à toutes nos attentes pas plus qu’il sera exactement comme nous l’imaginions. Ce que j’ai eu n’est pas parfait, n’est pas l’exact reflet de ce que j’avais imaginé. J’ai 6 enfants. 6 tatouages, en fait. 6 fois j’ai fait confiance à quelqu’un pour qu’il change ma vie, à vie. 6 tatouages avec des défauts, des petites lacunes qui les rendent plus vrais, plus moi. Imparfaits. Comme un enfant avec les doigts trop longs qu’on aime tellement, comme un bébé maigre qu’on adore.
Plusieurs se font tatouer pour leur enfant, le prénom du bébé, l’empreinte du pied, moi je dis que le tatouage en soi est un enfant. Un enfant d’encre et d’épiderme, d’images, d’idées. Quelque chose d’indélébile dans la vie, qui nous suit partout, qui en dit long sur nous. Une extension de soi qu’on offre au regard des autres, qu’on donne en héritage de notre vie, pour un autre moment de celle-ci.

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