lundi 11 avril 2011

une tonne de Haïkus!

Je chasse au fusil
Sous le feuillage de la vie
Je suis une proie.


La fraise coule
Ses grains ruissellent doucement
Elle s’impose au palais.


Les ailes des narines frétillent
La salive brise la digue
La boulangerie s’active.


Coton mince sur la peau
Toile de lin sur les jambes
J’ai froid


La rose s’ouvre, coule
La rosée lèche sa peau de fleur
Elle est à fleur de peau.



Dors petit bébé
Dans le ventre de ma sœur
Demain, on ira cueillir une fleur.


Le désert s’infiltre
Dans les craques du sofa
Il sable le plancher.



Le poisson nage sur le dos
Ses nageoires sont déployées
Il luit au soleil, mouillé.

Le lys bâille
Il s’étire, chante, aspire
Et en échappe ses pistilles.


Je t’ai pris par surprise, pris au dépourvu
Avec mes yeux affamés, mon appétit
De toi.

La lampe blanche est croche
Elle pend sur le bord
Des roches.


Les mannes volent, s’amusent
Se reproduisent à tous les vents
Et meurent.


Perfide femme d’or
Père fit à toi un tort,
La mort.


Le vieil homme marche
Il chancèle et martèle le sol
de ses pas de craie.


Le crayon se guillotine
Il s’épluche et se tord de douleur de bois
Le nez de plomb dans l’aiguisoir.



L’amour sèche, craque et pleure
Perd ses couleurs
Jusqu’au printemps.




L’hiver se termine et redonne
La sève à la bouche
Des amoureux interdits.


Sous le tapis velouté
Dors un enfant vert, au visage bleuté
Il s’enracine.


Les notes virevoltent
Elles cajolent ton tympan
Et violent ton esprit.


Elle flatte l’un
Touche l’autre
Et pleure le matin.


La flamme brûle
Se consume et
Meurt atrocement.


Le noir rit jaune
Ses dents éclatent le blanc
Et fadent avec le temps.


Quand la neige fond
Le sable coule en plomb
Et morfond le beige.


Avec l’eau la poudre s’épaissie
Devient un nectar
Rouge de framboise.


La moisissure éclate
Explose de bleu et de vert
Pomme.



L’abeille se fond
Contre le velours jaune moutarde
De tes cheveux.


La précieuse encre coule,
Elle s’échappe et pleure
Il faudra traire un poulpe.


Le frimas épouse la dentelle
Dans la fenêtre
De ma vie.

La mort brode ses filets avec de minces crochets
Elle les tend aux passants
qui s’éventrent dedans.


Doucement elle souffle
Rejette la tête
Et montre ses dents, sauvagement.


Mon cœur pompe mon sang
Il se trompe d’artère
Et te l’envoie au visage






La muse éternue et froisse
Sa coiffure de soie
Le peintre pleure et maudit le poivre.




Une pistache s’ouvre, se déploie
Elle crache de la lime amère et salée
Elle se laisse désirer.

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