vendredi 3 avril 2009

pute-Réfaction (Tome II)


Il s’en allait.

Ses mains sentaient la sueur et le latex.

Elle restait assise sur le lit, à peine défait. Leur ébat avait été bref, et purement étrange.

Dans tout ce qu’elle se plaisait à appeler carrière, jamais client ne lui avait fait de telles demandes.

Place-toi comme ça, fais ça, ne bouge surtout pas, mets ça..

Reste qu’il s’en allait. Et qu’en son for intérieur, elle en était soulagée.

Ses yeux de putes se détachaient parfois du cadre de la fenêtre peint en blanc, mais se présentant jaune, et dont la peinture se soulevait grossièrement. Comme si l’indice du temps et du manque de soins s’infiltraient sous la peinture, pour crier à l’aide. Tout dans cette typique chambre puante, mais économique!, de motel était dégoutant.

Et elle posait son regard sombre et barbouillé de maquillage sur lui.

Il accordait tout son attention à sa cravate, qu’il venait de détacher du pied du lit.

Triste.
Triste qu’après une heure avec elle, il avait perdu l’odeur qui imprégnait ses vêtements, une odeur de cannelle et de fraises.

Sûrement l’odeur de sa maison à lui.

Elle n’y mettrait jamais les pieds, et en était bien contente.
Qu’il déguerpisse au plus vite, ce client étrange et perfide.

Il rentra chez lui, et trouva sa femme endormi sur le sofa du salon, étreignant un coussin qu’il trouvait laid. Son chien aboya. Il lui tâta le museau, chaud et humide. Retira vivement sa main, de par l’ennui qu’il ressenti face aux reniflements insistant du cabot.

Les chiens ont l’odorat plus développé.

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