mardi 11 décembre 2012

L'orange

Ses épaules, carrées. Son dos large, moulé dans la laine crème de sa veste. L’atmosphère cossue de sa maison, ses cheveux tellement longs, étranges mais beaux, foncés. Sa carrure, sa mâchoire d’homme prêt à dévorer n’importe quelle femme en commençant par les jambes. Ses yeux lourds, ronds de concentration. Sa gêne qui, au banc de bois velouté de son piano, tombait en miette. Ses mains. Ses mains longues et fines, seul accroc à sa masculinité, ses ongles longs, la disposition de ses doigts sur les touches d’ivoires de son instrument. Ses mains, gonflées, arquées. On aurait dit qu’elles cachaient une orange sur les touches noires et blanches de cet immense piano qui le transformait en homme.

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