mardi 11 décembre 2012

Shelter- The XX

Le cuir bourgogne du divan lui collait aux cuisses. Elle replaça son chemisier blanc, l’ouvrit pour mettre ses seins en valeurs, les releva pour en accentuer le galbe, et tira sur sa jupe. Il serait de retour d’ici quelques secondes. Le grain de la musique meublait toute la pièce. L’effet Vinyl, qu’il disait. Carmen était d’accord, ça ajoutait un timbre, une couleur, une sensualité, même, aux pièces qui jouaient. La sueur lui alourdissait les cheveux, faisait briller sa peau moite d’ambre et de cuivre. Elle avait chaud, l’air l’étouffait, la caressait. Et soudain, il était là, dans le cadre de la porte. Torse nu. Carmen se mordit la lèvre, la musique chaude lui donnait envie de bouger au même rythme que lui, que ses hanches. Il s’approcha et lui tendit la main. Elle l’agrippa et ferma les yeux, se laissa aller. Il était mille heure du matin, elle était ivre, ivre de lui, de sa chaleur, de la clandestinité de leur rencontre, de son appartement désordonné, des chansons langoureuses et humides qu’il faisait jouer, de la voix chaude et suave de la chanteuse qui lui chuchotait de se laisser aller, de se dévêtir et de se blottir, seins nus, contre la peau pâle et tendue de son corps à lui. Son corps court mais beau, son corps plus âgé, noueux. Elle ferma les yeux, se laissa bercer par les notes lentes et vigoureuses qui l’inspiraient à se montrer femme, à danser avec lui l’animalité qui l’habitait sur la musique de leurs corps. Peut-être le grain du son serait aussi beau que celui d’un vinyl.

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