jeudi 7 mai 2009

Amélie escalade le mont sécrétions!

Il faisait froid aujourd’hui.

Le vent s’en donnait à cœur-joie, lui.

La pluie, aussi.

Et moi, j’attends l’autobus, ce sacré coquin! Je suis transie de froid au milieu de quelques personnes, parce que je m’entête à m’habiller léger, pour la simple raison que mai a pointé le bout de son nez.

Reste que j’ai froid, j’ai un peu le vertige, j’ai mal au cœur, même si il est particulièrement chaud, et que j’en ai ma joyeuse claque.

Mais je souris et je chantonne subtilement, la vie étant gentille avec moi ces temps-ci.

Ce temps, justement, faisant son œuvre, je finis quand même par monter dans un autobus.

Et l’hurluberlue qui flottait à côté de moi aussi.

Dans le même que moi, qui plus est!

Je ne juge pas les gens, du moins pas ceux que je ne connais pas, mais je ne me gêne pas pour regarder et détailler gentiment ces êtres venus d’ailleurs.

Le tout est particulièrement incohérent, de face, elle présente un visage dénué de tous artifices.

Et je respecte ça.

Elle porte, sur le bout de son nez saupoudré de petits points noirs, des lunettes rondes, montées en petit fer pâle, et plutôt anachronique.

La renaissance est une page historique tournée, mais pourquoi pas.

Ses vêtements font partie de ceux qui ne figurent dans aucun courant à la mode. Rien de surprenant.

Mais encore là, je n’ai rien contre ceux qui ne portent pas de Joshua Perets. (Au contraire, même.)

Et je suis là, à monter dans un autobus, suivie de cette femme étrangement hétéroclite.

Elle s’assied devant moi, mais sur la même rangée de banc velourés bleus d’autobus.

De dos, je peux voir que sous sa veste Michael Jackson’ienne, elle a de longs, très longs même, cheveux, puisqu’ils dépassent et vont se poser sur ses fesses.

Je la trouve chanceuse, moi j’ai guillotiné les herbes folles qui couraient sur ma tête.


Mais alors, comme dans un film, survient le pivot.

Et tout’qu’un pivot!

Madame a le nez plein, à ce qu’il me semble. Elle renifle et plisse son nez comme si tout ce qui y habite allait remonter miraculeusement jusqu’à son cerveau.

Comme tous les bizarres, elle a des mouchoirs libres dans sa poche.

De mon siège, je la vois de dos, s’affairer à vider disgracieusement son nez avec ces pauvres carrés déjà défraîchis de mouchoirs.

Elle se mouche, haut et fort, de façon traditionnelle. Et moi, assise derrière elle, non seulement je la vois ouvrir son mouchoir en deux et regarder sa morve gargantuesque, mais je vois également cette dite morve qui englue le mouchoir et qui se sépare en filaments quand elle se sépare.

Haut-le-cœur.

Tout le monde regarde dans son mouchoir après s’être mouché, c’est connu.

Mais pas une bonne trentaine de secondes comme elle, à le tourner et le retourner pour détailler tous les petits bouts qui y gisent, viande à chien!

Reste qu’après 2 poussées de mouchage, suivies d’une longue période d’examen de ses sécrétions nasales, elle commet le crime.
Et de quelques hauts-le-cœur.

Comme si elle était chez elle et seule, elle entreprend de rouler en petit mont tortueux ce qui reste de son mouchoir.

Pour.. ensuite.. l’introduire.. dans son nez.

Et, évidemment, le ressortir et le regarder.

On aurait dit qu’elle me le montrait!
Elle tenait son petit tortillon de mouchoir bien loin d’elle, myope doit-elle être, pour le regarder comme il se doit, voyons!

Et moi, j’assiste à ce dévoilement de petits arbustes bruns et informes qui parsèment ce petit mont blanc de mouchoir.

Haut-le-cœur, particulièrement intense.

Je détourne le regard, n'ayant d'autre choix si je préfère ne pas échapper bruyamment le contenu de mon estomac sur ses cheveux. Mais je vois ses bras s'affairer de ma vision périphérique, comme si son nez était continuellement à revisiter.

Reste qu’en sortant de l’autobus, je ne me suis pas gênée pour délaisser mon regard curieux mais empreint de bonté. Je l’ai troqué, ce regard de fille gentille, pour un regard ardent de fille qui a passé à deux cheveux, ou à deux muqueuses nasales, de lui dégeuler gracieusement dessus.

Peut-être que mon contenu gastrique aurait fait une joyeuse fête avec son contenu nasal, qui sait.

3 commentaires:

  1. Ha! c'est quand meme un peu special comme comportement dans l'autobus... surtout que d'habitude tout le monde semble vouloir etre le plus normal possible on dirait :P

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  2. tres drole j imagine la scene mom

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  3. Oh la la! Dison que ca commence pas super bien une journée! Haha! Habituellement, en tout cas c'est mon cas, dans un autobus on essaie d'être le plus discret et le plus subtil possible!! Haa! (Haut le coeur ici) Pouvez vous gardez vos sécrétions pour vous pitié, et si vous avez réellement le besoin, faite le discrètement! Ihh jte dit.. J'espère que t'as passé une bonne journée quand même! :P Et je te remerci à la place des autres occupants de l'autobus à ce moment pour ne pas avoir partager ton contenu gastrique avec eux! ;) Haha!!

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