vendredi 16 janvier 2009

Attaque insomniaque




J’ai l’intime conviction qu’à une heure bien précise, la nuit, le temps s’arrête.
Et tout s’intensifie, se vie, s’extrapole.

La boîte de pandore s’ouvre.

Aux petites heures du matin, tout se ressent comme une meurtrissure.

Une pensée devient un fossé. Et un fossé devient une fausseté.

La nuit rampe, s’échappe par une fissure, une trappe. Et s’incruste. Elle s’impose, s’oppose.

Avec ses bêtes, toutes noires.

Et des formes noires, anguleuses et laides s’infiltrent avec elle, se vautrent. Les plus laides du mondes, celles qui vous dégouteront au plus profond de votre être, les vôtres.

Des formes qui déambulent et qui vous ressemblent, qui sortent de cette fissure crânienne et qui vous englobent, qui vous gobent. Ne reste qu’un mince filet d’air, pour ne pas étouffer. Elles ne vous empêcheront tout de même pas de respirer, d’aspirer, d’inspirer. De s’inspirer.

Elles s’insinuent, sinueuses, de cette ouverte de l’esprit, d’esprit, et tâchent. Leur trajet laisse sa trace, sa tâche, partout où elles auront rampé se retrouveront leurs saletés.

Et vous serez sale, tâché. Et vous aurez mal, blessé.

Tout découle de cette ouverture, tout y coule.
Et elles amènent un filtre. Qui, sournoisement, glisse lentement sur votre front, long, subtil colimaçon, jusqu’à devant vos yeux. Et y colle. Et vous brûle la rétine. La ratatine.

Et ce filtre rempli son rôle. Il obscurci tout ce qui, de votre regard embrumé, est effleuré. De vos appartements à votre reflet dans un miroir. Votre monde s’assombri, perd ses coloris. Tout. Tout devient noir, du noir sur tout, sur tout le miroir. Surtout sur le miroir.

Noir de jais, noir de plaie.

Impossible de toucher, d’arracher.

Il vous faut avancer à tâtons, réparer votre front. Tâter, tâcher, colmater.
Et vos mains.

Vos mains touchent, retouchent et attouchent. Perdent la touche.

Pour colmater cette fissure, fermer cette damnée ouverture.

Et vos yeux se ferment.

Le filtre collant se retire, perdant pieds sur vos cils, et vous tire la peau. En s’y collant comme un escargot. Il se tend, pour un dernier prétendant, mais aussitôt se détend, et lourdement s’en repend. Et tombe, vulgairement.


Les formes sombrent, se dispersent, se rayent. Et ne finissent que par être des ombres, des perce-oreilles.


D’une douleur aiguë, tout redevient mental, cérébral, et douloureusement fatal.

La nuit reprend son cours, et le temps sa course.

Et vous avez peur.

Mais du moins vous percevez une lueur.

Le jour, qui pointe son gros nez et son visage couperosé. Laid.

Mais d’une exquise laideur, de par son cœur, et de par son ignorance.

2 commentaires:

  1. j'ai toujour aimé les poemes... ceux des autres je devrais clarifier. je dois avouer que celui ci est un peu sombre, mais bon, il n'y a pas que la lumiere qui est belle. il me semble avoir trouvé le sens de quelques un de ces mots mais ce qui est bien avec les poems c'est que meme si il y avait un sens précis a une phrase/vers du point de vu de l'auteure, on peut se créé nos propres sens et toujour avoir raison... mais bon assez la-dessus,

    je conclus en te disant, amélie, que tout va s'arranger et que tu devrais ecrire quelques poems joyeux, tu ecris vraiment des fabuleux poemes.

    ''don't worry be happy''
    Daniel

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  2. Okayy, je l'ai pas trop trop compris... :S

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