jeudi 1 janvier 2009

Pensée glaciale et redondante


Je suis dans un autobus (assez inconfortable d’ailleurs.) qui me mène directement de Québec à Roberval.
En ce 20 décembre 2008, je viens de quitter la maison dans laquelle je demeure à Québec, Gregory Verreault, avec qui j’ai passé la nuit (courte, mais bon) et tous mes amis avec lesquels j’ai passé une soirée merveilleuse de noël précoce.

J'me disais que..

On n’se rend pas compte.
Le temps file, la vie change et nous, ben on suit. Essoufflé et tout rouge.
Partir étudier au cégep de Sainte-Foy.
Non mais quelle idée!
Je me souviens parfaitement du moment où j’en ai parlé à ma mère.
Mère et fille, pilote et copilote, dans un Ford contour vert forêt( relativement rouillé, mais ô combien vaillant!), direction :Le minuscule centre commercial de Roberval. (Par contre, la mission échappe à mes souvenirs, malheureusement)
-Maman?
-hum. (Ma mère ne parle qu’avec des monosyllabes, voir des sons. On s’habitue)
-En ECC(Éducation au choix de carrière…), j’ai trouvé un programme qui est genre fait pour moi là là(indice de provenance;)). Cinéma et création, que ça s’appelle. Ça d’l’air vraiment trippant!
-humm ok. Tu t’es pas inscrite en ATM à Jonquière? (Oh de grâce, une phrase!)
-Ouin, mais je peux m’inscrire dans plus d’un programme… mais ça se donne à Québec.
-…
-j’avais pensé que je pourrais aller vivre chez patrice pis Julie.
- On va en parler à papa. (corrélation entre mes propos et cette réponse : -1000.. ‘cré maman!:P)

De fils en aiguilles...
j’me ramasse à revenir au Lac-Saint-Jean, après avoir passé plusieurs mois sans y mettre les pieds, en autobus voyageur, pour aller fêter noël à m’ennuyer de Québec.
J’ai quelques semaines à peine à ma disposition pour faire le pleins de ma famille, juste le temps de me fatiguer d’eux.
Pour ensuite, replonger.
Une session de faite.

Mais quelle session!

J’ai l’impression d’avoir changée plus en 4 mois (soit la session.. :P) que durant tout mon secondaire!

On sait pas. On sait rien. Mais on devrait savoir qu’on sait rien.
La vie coule et nous, on suit.

Je sais pas comment me sentir.
L’image de la croisée de chemins s’impose constamment dans ma tête.
Je sais parfaitement que ma vie a changée, qu’elle est plus comme avant. Je sais parfaitement aussi que c’est le cas pour probablement tous les gens que j’ai cotôyés lors de ma dernière année de secondaire.
Ils ont vécu des choses sans moi, et Dieu sait à quel point j’en ai vécu sans eux!
Vivre des choses, ça nous change.
SI on vie des choses ensemble, on change ensemble. Sinon, just too bad: Je change vers là-bas, et toi de l’autre côté.
On se ressemble de moins en moins.. et c'est ça la vie!
C’est immanquable, immuable et pleins d’autres mots en able, qui veulent tous dire que c’est ça qui est ça.

Je cours par en avant,si je regarde trop en arrière pour raconter à quel point c’est chouette de courir, j’vais me planter câline!

Québec, c’est mon cégep tout entier.
Soit, à celui de Sainte-Foy, j’apprend comment faire des films, comment analyser une pièce de théâtre, comment manier une caméra, comment évolue la littérature ( Love You For Ever Yolaine) mais à Québec, j’apprend à payer mon compte, à me déplacer, à acheter mes trucs, à faire mon ménage tous les jeudis et patati patata..
Bref, j’apprend la vie. Sans la chaleur(la tiédeur?) de mon ancien nid.
Avez-vous déjà sentie une mélancolie, sans savoir pourquoi, de votre enfance?
Parce que moi oui, et réalisez-vous que j’ai 17 ans.. ma vie va être longue pauvre fille.

Le temps, c’est traître.

Il y a à peine un an, je me voyais au cégep de St-Félicien, en science humaine, à vivre chez moi, sans ma sœur qui elle partait à Chicoutimi.. wow elle est folle! À UNE HEURE ET DEMIE DE CHEZ NOUS.. BEN TROP LOIN!, à côtoyer toujours les mêmes personnes, sans nécessairement les comprendre, à aimer les mêmes personnes, sans vouloir en connaître d'autres.

Pis moi, guedoune, j’déménage à Québec.

C'est en réalisant nos ''cauchemars'' (quitter la maison, pour moi) qu'on se rend compte à quel point on est stupide.

Je vous fais une confidence.
Absolument chaque soir, lorsque je quitte le cégep en bus du réseau de transport commun, je regarde la ville, baignée dans le noir, scintillante de toutes les lumières qui illuminent à perte de vue… et je me renvoie(oui oui, renvoie, pas revois) à quand j’avais 4, 7, 13 ans.. peu importe, et que je pensais que Roberval c’était ma vie. Je me dis que si j’avais pu me voir, à 17 ans, toute seule dans un autobus de ville, à québec, j’aurais éclaté de rire.

Ben voyons! Je suis totalement paralysée comme une geeks( J’peux tu le dire la debbie?) à l’idée de partir six semaines à Saint-Jean-Sur-Le-Richelie
u apprendre à piloter un planeur, alors que je viens de me taper une giga formation pour passer l’examen pour y accéder et que je suis acceptée, et maintenant, je vie à québec.

La vie est folle.
Et moi je le suis aussi.
Il y a quelques mois, je m’ennuyais de Roberval, je pleurais de ne plus être à la cité étudiante, alors qu’en ce moment, la cité est le dernier de mes soucis, et que je pense au cégep de Sainte-Foy que j'adore, où chaque corridor à une odeur différente, une pensée sur chaque mur, et un café Wazo si essentiel à mon bonheur, et alors que Debbie, Gregory et compagnie me manquent déjà amèrement.

La vie est une balance, où le poids de nos sentiments est instable, frivoles et changeant au gré du vent…
Je sais une chose par contre.
Que ça ne fait que commencer.
Attache ta tuque de chat avec de la broche, ma grande.
Sur ce,
Joyeux noël, bonne année.
L’amour, la paix, l’amitié.
Et tellement de changements déstabilisant, mais ô combien essentiels à notre croissance intérieure.

(Une pensée, dans le fond, c'est comme si l'univers te faisait une fleur.. c'est assurément pour ça que cette jolie fleur porte le nom de pensée...
Tout concorde dans mon monde.)

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