jeudi 29 janvier 2009

& compagnie.


Tant de frustrations, de solitude. Douloureuse et lourde solitude.

Comme ils sont cons!

Après tant d’années passées dans cet endroit, elle n’appréciait toujours pas son travail, et encore moins ses collègues! Et le moins qu’on puisse dire est que
c’était fortement réciproque.

Tous les soirs, elle sortait de cet immeuble froid avec la rage au cœur. Tant d’incongruités, de sales injustices et de flagrantes manifestations de stupidité!

Rien de plus poignant au cœur que de sentir que tous nos efforts se révèleront vains. Rien de plus déprimant, de plus dégoutant. Rien. Rien ne viendrait changer cette situation. Ces personnes, ses collègues de bureau, ne l’aiment tout simplement pas et ne l’aimeront jamais. Point.

Peu importe ce qu’elle fera, ou ne ferait pas.

Cinq longues années d’études universitaires fastidieuses, ardues et ô combien dispendieuses pour aboutir dans une compagnie médiocre où les réceptionnistes sont vulgaires, où les employés qui détiennent de plus d’ancienneté se croient maîtres et de laquelle le talent s’est enfui depuis la nuit des temps.

Mais bon.

Ressasser toujours les mêmes choses, soirs après soirs, n’est profitable qu’à l’étau
qui lui serre douloureusement le cœur de désespoir.

Cœur emmuré dans une espèce de ceinture de fer boulonnée, sur laquelle est posé un immense cadenas lourd et froid. L’objet oxyde son sang, et ça sent le fer à plein nez.

Toute la journée, elle se languit d’être chez elle, toutes les excuses sont les bienvenues pour manquer une journée de travail et échapper à la routine qu’elle déteste puisque peuplée de rejets.

Mais tristement, être chez elle n’est pas plus satisfaisant. Au contraire même.

Ses soirées, passées seule, sont porteuses d’une angoisse amère et suffocante. Du genre qui vous coupe la circulation et vous fait sentir la mort de si près. Sans parler de ses nuits. L’enfer terrestre.


Elle se sent si seule. Pas d’âme qui veuille d’elle. Seule. Seule.

Que faire, lorsque tout le long du jour, vous vous languissez d’être à une place précise et qu’au moment où vous y mettez les pieds, cette dernière se transforme en cachot, dans lequel vous êtes emmuré dans l’angoisse et la solitude, surtout la
solitude?

Que faire?

Une solitude sans borne, qui pourrait vous bouffer toute crue sans laisser de miettes.

Mais depuis quelques mois déjà, elle tournait et retournait THE solution qui lui apparaissait comme étant la plus drastique, la plus délicieusement finale à cette situation invivable et indigeste. Celle qui mettrait indubitablement fin à son calvaire quotidien de solitude.

Elle y songeait, tout simplement.

Certains y voient plusieurs tracas, mais plusieurs le font.

Après tout, ça fait partie de la vie, non?

Vous ne croyez pas?

Et puis, cette solution comptait plus de points positifs que de négatifs, en fin de compte.

Il lui suffisait de le faire. Tout simplement. Non?

Et puis après tout, cette solitude lui faisait terriblement mal et elle se devait d’y mettre un terme.

L’idée, jours merdiques après jours merdiques, grandissait. Et finissait par devenir franchement obsédante.

Elle se renseignait comme elle pouvait, et chaque information renforçait son choix.

Alors, par une soirée passée seule, encore, elle trancha. Son choix était définitif.

Elle allait finalement acheter un chien.

Quoi de mieux, comme compagnie?

3 commentaires:

  1. Mon dieu alors ca c'est une fin magnifique!

    belle histoire et dapres mes sources elle fut ecrite dans le bonheur :P

    en passant amélie sache que ton blog est maintenant une de mes pages de depart quand j'ouvre internet :)

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  2. Très jolie texte,
    je ne savait pas que t'avait un tallent littéraire. Tu m'a emporté dans le texte.

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  3. J'étais sur que ca allait être une nouvelle à chute ! :P J'ai vraiment adoré!! Quel talent encore une fois, tu ne cesse ne m'impressionner! Lâche pas ma belle! Je t'aimee! xxxx

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